Archive GA CDXVI - Paris-Naples / Napoli-Parigi (journal extime) - 23 avril-5 mai 2013 (15)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Paris-Naples / Napoli-Parigi

 

 

Journal extime

 

 

(23 avril - 5 mai 2013)

 

 

15

 

 

4 mai

Fleurs p la voisine

Immeuble convivial !

Th, le contact de la veille, se décommande — remet au lendemain. Cela m’ennuie vis-à-vis d’Aymeric... Contrariété. Tout à coup désœuvré.

(Julien connecté. Augmente la contrariété.) 

J-Jacques Henner. MorbidiT blanche de certains nus masculins.

 

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Samedi 4 mai, matin 

 

De l’autre côté de la cour, avant de me coucher, j’avais vu la fenêtre du studio de N. encore éclairée. Ce matin, les volets en sont déjà ouverts. La voisine m’avait dit qu’elle finirait, contre vents et marées, sa thèse, qu’elle en posterait aujourd’hui les exemplaires imprimés.

Sensible à ce labeur acharné, j’achète un bouquet de fleurs. Je frappe au carreau pour le lui offrir. Elle semble véritablement émue de mon geste. Et moi, suis heureux de ce tout petit encouragement. (Il faut dire qu’une grande convivialité règne dans ce pavillon en second corps de bâtiment où se trouve l’appartement de Judith et N. Les voisins se connaissent et s’apprécient. Si Judith peut s’exercer parfois de longues heures au piano, la voisine du dessus réunit des amateurs de jazz, qui « tapent le bœuf » comme aux belles heures de Montparnasse — c’est du moins ce que je me plais à imaginer, n’y ayant encore jamais assisté... Et Judith n’est pas en reste, qui joue souvent chez elle avec quelque violoniste ou violoncelliste de la musique de chambre, offrant ainsi ses propres concerts — comme il est arrivé à mes oreilles ravies dans leur ancien appartement.

Et, si j’ai pu trouver, depuis, un peu indiscret le compagnon de la jazz-woman du second, parce que la musique adoucit les mœurs, j’ai tenté, avec cet envahisseur paraissant à la fenêtre du studio de N. malheureusement en rez-de-cour à l’heure du petit déjeuner, moment où j’ai moins envie que jamais de bavasser, de faire bonne figure. De même ai-je tâché de m’enthousiasmer avec sa compagne croisée au bas de l’escalier au sujet de ses fleurs et des piafs du jardin pour qui elle a installé des abris en bois afin qu’ils puissent passer l’hiver, ces pauvres oiseaux, m’expliquait-elle, étant en voie de disparition à Paris — alors qu’ils visitent aussi intempestivement que son conjoint les attablés aux terrasses des cafés dans ma province !)

 

 

Après-midi 

 

T***, le contact de la veille avec qui rendez-vous avait été pris, se décommande, remettant au lendemain.

Cela me contrarie d’autant plus que je devrai écourter sans doute les moments que j’entendais passer avec Aymeric, puisque nous avons prévu de déjeuner ensemble.

Je suis tout à coup saisi d’un grand désœuvrement. 

 

Je secoue ma torpeur. Je vais voir la maison des héritiers du peintre Jean-Jacques Henner, où sont accrochés peintures et dessins sur des sujets religieux traités par cet artiste dont j’ignore à peu près tout. L’exposition s’intitule Sensualité et spiritualité. A la recherche de l’absolu.

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Les œuvres accrochées ne sont pas d’un intérêt toujours égal. Mais je suis sensible à certains portraits de femmes et parfois fasciné par la morbidité blanche de certains nus (« blancs » avait-je écrit tout d’abord) masculins, lesquels ne sont pas toujours des morts ni des Christ déposés.

 

(Je reverrai un de ces tableaux à l’exposition d’Orsay sur le nu masculin en novembre — que je reconnaîtrai immédiatement à distance — ce pour quoi j’aime faire les musées, qui m’aiguisent toujours un peu plus le regard...)

 

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La maison n’est pas grande, et, même si je revisite à chaque étage les quelques peintures qui m’ont plu, je suis bientôt sorti.

 

 

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