Archive GA LXXXIV - April in Paris (8)

Publié le par 1rΩm1

 

 

April in Paris

 

(nouveau journal extime)

 

 

8

 

pas de côté

 

 

Mercredi 21

 

Ce matin, je vais rendre visite à B. dans son nouvel appartement à Villejuif. Itinéraire compliqué depuis l’appartement de Judith.

 

[matin - midi - début d’après-midi]

 

B. aux prises avec les ouvriers. Je visite le nouvel appartement entre deux palabres. Les artisans croisés ont l’air d’abuser de la gentillesse de leur interlocutrice. Je joue l’homme de service — ami, amant, mari ? : leur air inquiet paraît se poser la question — autant que faire se peut ; mais, toujours gentille, B. évente l’opportunité. J’insiste quand même auprès du peintre pour qu’il résolve les cloques de la toile peinte au plafond.

 

Nous prenons, elle et moi, un verre à une terrasse de cet agréable avril, mais devons fournir le peintre en chevilles, puis en rallonge électrique. Je l’accompagne ensuite dans des magasins de bricolage pour qu’elle trouve des carreaux de liège. Nous faisons chou blanc, puis rentrons sur Paris dans un tram bondé.

 

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Je prends des photos ironiques d’un passe-temps qui remplit furieusement les journées de B., tandis que, mécontent pour elle qu’elle n’ait pas plus avancé dans ses démarches, nous nous quittons afin qu’elle puisse poursuivre d’emplir des cartons.

 

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 [après-midi]

 

Je rentre un peu trop tard pour faire un musée, un peu trop tôt pour mon rendez-vous avec C*** à 18 heures.

Je remets en forme les lignes écrites la veille et durant la nuit.

A 17 heures, saisi peut-être d’une intuition, je mets en route l’ordinateur. C*** annule notre rendez-vous, disant être malade. Je trouverai plus tard un SMS, énonçant le même état de fait, sur mon mobile.

Voilà ma soirée à l’eau, et moi, empêché d’en tirer de vraies conclusions. Je repense aux conversations de la veille sur la difficulté à finaliser en réalité des échanges virtuels. Mais, me remémorant B***, je laisse tout de même à C*** le bénéfice du doute.

Je lui réponds.

 

Ayant du temps devant moi, je relis en diagonale mes conversations électroniques avec Nicolas. Je constate ne lui avoir jamais donné le mot de passe des photos cachées du site — et pallie l’oubli : qu’au moins il me reconnaisse quand nous nous retrouverons demain à 18 heures 30 (s’il n’annule pas entre-temps !).

 

Constate que B*** ne s’est pas connecté depuis sept heures. Espère pour lui qu’il a pu s’embarquer pour l’Europe. (Je griffonne ce message, que je n’enverrai pas : B***, je pense à toi — et me demande si tu es encore à Beyrouth.)

 

Avec C***, nous convenons d’un nouveau rendez-vous vendredi.

 

J’appelle N***, dont la voix grave de la veille me paraît aujourd’hui terne et voilée. Il me dit s’être couché tard et avoir du mal à récupérer.

Nous convenons d’un rendez-vous possible samedi, s’il fait beau — promesse météorologique dont N*** vérifie la validité pendant que nous parlons (j’entends ses doigts effleurer les touches du clavier de son ordinateur).

Nous irons voir ensemble les jardins refleuris/ Et déambulerons dans les rues de Paris… si toutefois il y a lieu !

 

 

[soir]

 

Et je décide d’habiter l’appartement de Judith pour la soirée — et d’écrire.

 

*

*  *

 

Ai relu en diagonale les « posts » de B***. Amusant : « griffonnage » relève de « chaînes », d’un hasard objectif entre lui et moi.

 

Je reviens quelquefois à cette idée qu’avec *** c’est peut-être aussi la peur qui m’a empêché de lui céder — alors qu’il m’y invitait, sans se montrer toutefois trop pressant.

 

Je remets en phrases — ou à peu près — les « griffonnages » écrits dans le train, au lit, sur un coin de table, dans le métro…

 

Ai bu toute une bouteille de vin pour me soutenir — ou mieux m’assommer. Pour en concevoir des remords par la suite…

 

 

 

 

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