1033 - En Bretagne (12)
EN BRETAGNE
(journal extime)
(9 août - 21 août 2019)
12
19 août
Matin
Je suis levé tôt. Le temps, cependant, d’expédier les affaires courantes, il est plus de 10 heures lorsque je prends le métro à la station Poterie.
C’est l’anniversaire de Julien. J’envoie un message.
Avant de m’y rendre je vérifie : le Musée des Beaux-Arts est fermé le lundi.
Allant au hasard, je découvre une belle librairie.
Fort du principe, acquis en Italie, que les édifices publics ont droit d’être visités — en vérité, on s’est préparé à ma venue (et celle d’autres touristes...) —, je parcours l’Hôtel de ville.
Après quelques tours et détours, je rentre déjeuner.
Après-midi
Le centre de Rennes n’est pas si grand. Je remets donc facilement des pas dans mes pas et retourne télécharger, grâce au Wi-Fi de l’établissement, les photographies prises dans la journée.
Mon serveur encore poupin — il n’est que 16 heures à peine — n’y officie pas. Et le téléchargement est d’une lenteur exaspérante.
Alors que je viens de quitter à peine les lieux, je croise mon blondinet — qui doit aller travailler puisque je suis près de la Place des Lices (convertie en « délices » déçues dans ma pensée) — moins beau en plein jour (la peau légèrement acnéique), mais gardant tout de même partie de son charme. Et de me faire la promesse d’y revenir.
Le centre historique et ses maisons à pans de bois est très beau, mais saccagé parfois par des enseignes sans scrupule.
Et d’autres façades se signalent à mon attention
— celle, en particulier, de la piscine municipale de la rue Gambetta.
Soir
Je suis revenu Place des Lices. Mais mon blond n’y est pas. Seule mélancolie possible : se dire que je ne le reverrai jamais (jamais je ne te reverrai : encore ne m’autorisé-je pareil trémolo que du bout du bout du cœur d’artichaut qu’il me reste — et dont les feuilles, il va sans dire, s'amenuisent au fil des années : So Long Cute Boy).
Dans le métro du retour, je m’installe en tête de rame (automatique) afin de profiter de la ville plongée dans la nuit. Mon voisin le plus proche ôte ses pieds du siège en face de lui et frotte même de sa main la place que les semelles de ses chaussures occupaient indûment. Je m’en amuse beaucoup car je n’avais tout de même pas l’intention de m’asseoir à cet endroit, tout à fait en face de lui, la politesse ordinaire étant de respecter une « dimension cachée » plus importante, selon nos mœurs habituées à instaurer entre les uns et les autres une certaine distance, lorsque du moins cela reste possible. Mais j’apprécie tout de même cette attention qu'a dicté son « surmoi ».
La poésie nocturne et futuriste de la station terminale n’est pas sans opérer son charme lorsque je m'y trouve débarqué — peut-être parce qu’elle me fait songer à ces faux décors d’anticipation de films tels Alphaville, Fahrenheit 451 ou Bienvenue à Gattaca.