1034 - En Bretagne (13)
EN BRETAGNE
(journal extime)
(9 août - 21 août 2019)
13
20 août
Matin
Une très belle exposition Créatrices, l’émancipation par l’art accueille le visiteur au Musée des Beaux-Arts.
Camille Claudel, Persée et la Gorgone, 1897-1905, Marbre, pratique réalisée par François Pompon, 1902, 196 x 111 x 104 cm, Musée Camille-Claudel, Nogent-sur-Seine
(Laisse un instant rêveur le cartel qui spécifie que la sculptrice a réalisé sous les traits de Méduse son autoportrait…)
Niky de Saint Phalle, Lady Sings the Blues, Tissu, dentelle, fil, acrylique et technique mixte sur grillage (base de Jean Tinguely), 234 x 160 x 66 cm
Amélie Beaury-Saurel, Dans le bleu, 1894, Pastel sur toile, 75 x 82 cm, Musée des Augustins, Toulouse
Je retrouve cette toile vue à Pompidou-Metz lors de l’exposition Peindre la nuit (mieux photographiée alors, dans son rendu de couleurs du moins)
— et découvre cette autre composition-ci.
D’autres retrouvailles encore se font, d’une exposition l’autre…
Paul Sérusier, Cylindre d’or, vers 1910, Huile sur toile
František Kupka, Bleus mouvants, 1923-1924, Huile sur toile
František Kupka, Verticales et diagonales en vert, 1926, Huile sur toile
Paul Gauguin, Nature morte aux oranges, vers 1880, Huile sur toile
Nicolas de Staël, Composition, 1949, Huile sur toile
Le musée possède une jolie collection de « toiles de maîtres », d’époques diverses — spécialement du XVIIe siècle jusqu'aux plus contemporains.
(J’ai plaisir à apprendre par le cartel que cette toile, qui faisait partie de la collection du président de Robien, a fait l’objet d’une « saisie révolutionnaire à Rennes ».)
Gian Francesco Barbieri dit Le Guerchin, Salomé recevant la tête de saint Jean-Baptiste, 1637, Huile sur toile
Je poursuis ma collecte de toiles de Ribera
— et rends grâce au donateur anonyme qui, en 2015, a fait ce legs au musée !
Mathias Stomer, Saint Jean Evangéliste, 1633-1639 ; Saint Ambroise, 1631-1637 ; Saint Marc [sans date précisée]. Huiles sur toile
Antoine Coysevox (1640-1720), la Bretagne offrant à Louis XIV le projet de sa statue équestre, 1692-1693, Bronze
J’achève mon parcours dix-septiémiste par une très étonnante Judith miniature ayant décapité Holopherne, tous deux en cire.
A mon grand dam et contre toute attente, je me vois obligé de presser brusquement le pas : quelqu’un que je devrai covoiturer a réservé un trajet jusque Le Mans.
Comme il existe, je m'en aperçois, deux lieux à Rennes nommés Poterie (un hôpital, une station de métro), j’appelle au numéro indiqué sur l’annonce. Rendez-vous est pris au terminus de la ligne de métro.
Une seconde réservation intervient trente minutes avant le départ. Cette fois, c’est sur le mot « gare » que se fait l’équivoque.
Après-midi
Le trajet me paraît bien long.
C’est presque sans discontinuer que je conduis durant cinq heures jusqu’au moment de déposer la première passagère à la gare du Mans.
Soir, Orléans
J’ai quinze minutes d’avance lorsque j’arrive devant le pavillon de mon logeur.
Le lieu, quoique un peu sombre, est bien aménagé, avec des meubles neufs et de belle qualité.
Le logeur, lui, est un géant, bien découplé et, qui plus est, beau garçon. Son abord est impressionnant.
Aussi m’amuse-t-il quand il me confie ses problèmes de sommeil, me vante le silence absolu du lieu et l’obscurité totale permise par le volet roulant dont il me montre l’emploi — lui ne pouvant (donc) trouver le sommeil sans ces conditions expresses. Je suis enchanté de découvrir quand même faillible cet athlète aux états d’âme de princesse au petit pois.
* * *
Je trouve décevant le restaurant indien où j’ai réservé.
Le centre historique d’Orléans est intéressant et beau — même si finissent par blaser (quelque peu) les maisons à pans de bois.