1043 - En Italie (4)
Si au moins…
ça pouvait ressembler…
à l’Italie !
[journal extime]
(19 octobre – 2 novembre 2019)
4
Mardi 22 octobre
Matin
Après un ménage de rigueur, je quitte la rue P****, laissant quelques affaires que je reprendrai à mon retour. Je suis Gare de Lyon un peu plus d’une demi-heure avant le départ du train.
Comme elle est libre, je m’installe à une double table dans ces espaces désignés comme « carrés » par la SNCF jusque Lyon, afin de pouvoir m’étaler et travailler.
A la faveur d’une descente de passagers, je me sépare une seconde fois de mon compagnon de voyage initial pour jouir, cette fois, de deux tablettes, l’une pour accueillir l’ordinateur, l’autre pour pouvoir prendre des notes manuscrites à partir du document ouvert.
Après-midi
Le train est arrêté du fait d’un incident survenu dans le train le précédant. Dans le compartiment, le portable d’un indélicat vomit du rap. Je me résigne à mettre ma propre musique au casque, les premiers quatuors à corde de Beethoven. J’avais oublié que j’avais tant de morceaux enregistrés sur mon ordinateur, j’aurais pu me dispenser d’emporter l’ancien téléphone mobile, mais, après tout, ce ne sont doute pas les mêmes musiques dans la mémoire de l’un et de l’autre.
(Je me rappelle d’autres retards en Italie, les trains, semble-t-il, n’arrivant jamais à l’heure… Mais, cette fois, cela risque de durer…)
Je l’annonce à ma logeuse :
My train is delayed for about one hour, may be a little more : I’ll be late. Sorry. See You soon.
De fait, nous arrivons à Milan avec une heure de retard.
J’ai reçu un message de Liliana, en italien. Je n’y comprends guère. Je décide de remettre à plus tard la résolution de l’énigme…
Je me mets en quête de distributeur de billets, de train d’abord pour Pavie le lendemain, puis de métro (j’aurais bien aimé un ticket valable toute la journée).
Le métro est bondé. Les temps d’attente qu’on nous annonce sur des panneaux lumineux s’avèrent fantaisistes.
Parvenu au terme de mon trajet, je trouve — contre toute attente — facilement une sortie (la première) indiquant la rue où je dois me rendre.
Devant l’immeuble, cependant, je ne sais où sonner.
J’appelle le numéro auquel j’ai précédemment adressé un SMS. Le numéro n’est pas attribué, me dit-on en italien (nouvelle énigme dont j'écarte toute possibilité de résolution immédiate).
Je connecte avec le téléphone ma tablette — et comprends en relisant le message reçu plus tôt que ce sont ses coordonnées que m’envoyait Liliana.
Dans cette suite de contrariétés et de désagréments, je m’aperçois alors que la brosse à dent électrique fonctionne — depuis quand ? — et s’est presque entièrement déchargée.
Soir
Je dîne dans un restaurant tout proche qui m’évoque celui où nous avions dîné, M.-C. et moi, à notre arrivée à Vérone. Même dîneurs, même salle en longueur, même convivialité. Mais la pizza n’est pas si bonne (je regrette de n’avoir, étant donné l’heure avancée, pas eu le courage de me rendre jusqu'à l’adresse indiquée par Aymeric la veille, mais me promets d’y aller à mon retour).
Quoique ayant feuilleté le guide en attendant qu’on me serve, je suis encore bien indécis sur ce que je ferai le lendemain matin.
Mais, laminé par cette journée un peu longue passée à voyager, je décide de rentrer et lire un peu avant que le sommeil ne vienne.
23 octobre
J’attends longtemps avant que Liliana se décide à se lever. J’ai pris une douche pour patienter, et demeure, depuis, l’estomac vide (et avide).
Elle émerge enfin, m’apporte un café, de la confiture de figue et trois méchantes biscottes, avant de disparaître dans la salle de bains.
(J’irai chercher le café lyophilisé emporté dans ma valise, que j’agrémenterai d’un carré de chocolat.)
Ayant arrêté mon choix sur elle, je me rends en métro jusque la Basilica di Sant’Ambrogio, que je n’avais pas eu le temps de voir lors de mon précédent séjour.
Chapelle San Vittore in Ciel d'Oro (Ve s.)
Je visite le trésor des lieux.
Innocents’ Urn, Front : Scenes from the life of the Christ Child ; Sides : Franciscan and milanese Saints. Embossed silver on blue enameled back, Lombard Gold-work, 1449.
Statue di cinque Monaci “piagnoni” di marmo di Candoglia dipinto a colori. Arte borgognona Sc. XV.
Camillo Procaccini (1551-1629), Saint Ambrose Stops Thedosius at te Gate of the Basilica, Oil on canvas
Chapel of the Deposition from the Cross of Christ
(J'achète deux cartes postales à la sortie.)
Par la suite, mon emploi du temps me laisse le loisir de revoir la cathédrale, dont je fais lentement et consciencieusement le tour. Il fait beau — et déjà chaud, tant et si bien que j’ôte mon pullover.
Je vais à pied ensuite jusqu’au Castello Sforzesco, qui amène quelques souvenirs et dont j’enfile les cours pour reprendre le métro.