1048 - En Italie (6)

Publié le par 1rΩm1

 

 

 

Si au moins…

 

ça pouvait ressembler…

                             

                                        à l’Italie !

 

 

[journal extime]

 

 

(19 octobre – 2 novembre 2019)

 

 

 

6

 

 

 

24 octobre

 

Je plie bagage vers 9 heures sans m’être pressé pour autant.

Il pleut.

Autre déconvenue : il n’y a pas de consigne à la gare de Pavie (j’étais pourtant certain de m’être entendu dire  à l’Office du tourisme que je pourrais y laisser ma valise contre cinq euros, afin de n’être pas encombré par mon bagage et pouvoir visiter la Chartreuse).

 

Je me trompe de chemin pour aller à la gare routière et manque de peu le bus qui va jusqu’aux abords de la Certosa di Pavia.

Je cherche sur mon téléphone une consigne : il en existe une, privée, pour laquelle il faut réserver en ligne — et dont je ne trouve pas l’adresse de toute façon.

Je me décide à embarquer à dix heures dans un bus malgré tout en me disant que j’improviserai sur place.

 

Arrivé à destination — si l’on peut dire car il reste un kilomètre et demi à parcourir jusqu’à la Chartreuse —, je prends un café dans un tout petit bar où, par l’entremise d’une jeune femme qui parle anglais, on accepte que je laisse ma valise et mon sac de voyage le temps que je visite le monument.

Je me mets en route sous une pluie continuelle en tâchant d’éviter d’immenses flaques ici ou là, c’est-à-dire que je dois jouer le caprin bondissant un peu partout.

 

Le bâtiment est magnifique.

 

1048 - En Italie (6)
1048 - En Italie (6)
1048 - En Italie (6)
1048 - En Italie (6)
1048 - En Italie (6)

Il  est  interdit  de  photographier,  mais,  contrairement  à  ce  que  m’avait dit J.-F., l’endroit est peu surveillé. Il faut dire que, hormis un car de collégiens, les touristes ne sont pas nombreux, la pluie ayant sans doute dissuadé les envies de visite.

 

1048 - En Italie (6)

L’intérieur est sombre sauf dans le transept, où les ouvertures sont plus nombreuses, mais on n’y voit guère en général et je renonce à toute photographie.

Dans le jardin du cloître poussent des piments (est-ce bien catholique ?, me demandé-je, amusé).

Le second jardin, autrement plus grand dans sa surface, est ceint des cellules des chartreux, chacune possédant un jardinet à l’arrière, ce qui tout de même doit adoucir l’acédie.

 

1048 - En Italie (6)

Je m’attarde à visiter les bâtiments et la pinacothèque, jusqu’à l’heure de la fermeture, l’endroit fermant à l’heure du déjeuner.

 

Ambrogio da Fossano detto il Bergognone, Angeli oranti, 1490 circa, Olio su tavola

Ambrogio da Fossano detto il Bergognone, Angeli oranti, 1490 circa, Olio su tavola

Montagna (Bartolemeo) (1449 circa-1523), Madonna con Bambino in trono con San Giaovanni Battista, San Gerolamo e angeli musicanti, 1490 circa, Olio su tavola

Montagna (Bartolemeo) (1449 circa-1523), Madonna con Bambino in trono con San Giaovanni Battista, San Gerolamo e angeli musicanti, 1490 circa, Olio su tavola

Ambrogio da Fossano detto il Bergognone, Madonna con Bambino tra Santa Caterina da Siena et Santa Chiara (1488-1490), Affresco staccato dal Chiostro Grande

Ambrogio da Fossano detto il Bergognone, Madonna con Bambino tra Santa Caterina da Siena et Santa Chiara (1488-1490), Affresco staccato dal Chiostro Grande

Je fais le chemin inverse sur l’autre bord de route, retrouve mon bagage, mange sur place et prends en sens inverse l’autobus.

 

A la gare de Pavie, j’achète mon billet pour Parme, en décidant de prendre le train précédent, plutôt, ne pouvant de toute façon visiter plus avant Pavie encombré de mes impedimenta, que de risquer d’être en retard.

Mais le train, lui, le sera, du fait du précédent — ce qui a tout d’une habitude qui s’instaure quoi que j’en aie —, et je manque ma correspondance.

Dans le compartiment, aucune annonce ni affichage : je ne suis pas certain de savoir au juste à quelle gare je dois descendre, ni si le nom sous forme de palindrome que je me suis efforcé de retenir la veille (RoGoR, qui m’évoque Bogor à Java et son immense jardin botanique) est bien la station où je pourrai prendre le train suivant pour Parme. J’en prends le pari néanmoins.

Bientôt débarqué sur un quai, j’erre dans le passage souterrain avant de trouver comment sortir à l’air libre et trouver la gare proprement dite.

Des informations passent en boucle sur les panneaux d’affichage : il semble que certaines gares ne soient pas desservies, qu’il y ait une grève… Je ne suis (donc) même pas sûr d’être au bon endroit — ni que je ne doive pas retourner à l’une des gares centrales de Milan dont je suis parti.

Au bureau d’information, on me rassure. Mais je dois naturellement attendre le train suivant, deux heures plus tard. J’ai la bonne idée de demander si Parme en est le terminus, ou s’il va plus loin. J’apprends que le terminus en est Bologne. On ne me dit rien d’une grève, ni de trains qui ne circuleraient pas.

Il pleut interminablement. Les abords de cette banlieue de Milan sont assez peu engageants. J’avise tout de même un café-restaurant plus agréable que ces  buffets des gares à l’insigne laideur.

J’y écris ces lignes-ci pour tromper l’attente.

 

Le train a bientôt cinq minutes de retard à l’affichage (on nous fait au dernier moment changer de quai, ce qui me rappelle les Vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati), puis, le train parti, (un écran dans le compartiment en face de moi, cette fois, affiche cela) douze, puis vingt (j’écris alors à mon logeur, Antonio, pour l’en prévenir) — mais quatorze, en vérité, à l’arrivée. Mes calculs initiaux ayant été très larges pour me laisser le temps de cheminer depuis la gare, je suis finalement au bas de l’immeuble à l’heure prévue !

 

Giuseppe Verdi, qui pavoise les rues, semble à l’honneur. J’en ignore les raisons, mais ne tarderai sans doute pas à les connaître, j’imagine.

 

Il fait 23° dans l’appartement, température de rigueur me dit Antonio (j’avais déjà remarqué un chauffage excessif chez Liliana). Au moyen de la télécommande de ce qui paraît une climatisation réversible, je baisserai de 4° cette chaleur inutile.

Le studio est tout petit, mais pas si mal conçu.

Dans la salle de bain, j’avise une douchette qui ravirait Khadija (qui en avait installé une chez elle à **** pour ses ablutions).

Je fais quelques courses, puisque je réside là — luxe inouï — deux jours (presque) entiers.

J’achète des fruits verts dont j’ignore la saveur, qui, une fois goûtés au dîner, tient de la clémentine (dont ils ont la forme et la taille) et du pamplemousse.

 

1048 - En Italie (6)

Ma promenade dans Parme, quoique sous la pluie, m’impressionne plutôt favorablement. Cela me console (assez bien, assez vite) de ma demi-journée perdue — assez vite, assez bien, assez pour ne plus regretter de n’avoir pas mieux vu Pavie.

Je loge, en outre, au cœur du centre historique, dont les lieux essentiels paraissent tenir dans un mouchoir de poche.

La poste centrale, que je visite dix minutes avant sa fermeture, est toute proche

 

1048 - En Italie (6)
1048 - En Italie (6)
1048 - En Italie (6)

(comment ne pas s’affliger du mobilier contemporain et autres signalétiques dont a affublé ses murs et son espace ?…)

 

1048 - En Italie (6)

— ainsi que la cathédrale et son baptistère (emballé).

Je m’essaie, sans vrai succès, à quelques clichés nocturnes.

 

1048 - En Italie (6)

La nuit ne doit pas être assez profonde pour livrer toute son intensité — comme à Palerme —, ou c’est moi qui ai oublié comment procéder.

 

 

 

 

 

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