1102 - À la napolitaine (4)
À LA NAPOLITAINE
RÉCIVIDE
ET (NOUVELLE) TRANCHE (DE VIE)
(Journal extime)
PARIS - NAPLES - PARIS - ****
(16 février - 1er mars 2020)
4
18 février
Matin
J’ai oublié d’acheter du pain. Jeté dehors à 7 h 15, je vais par un vent frisquet jusqu’à des boulangeries qui n’ouvrent qu’à 7 heures et demie ! Je maudis ce quartier de bobos qui m’oblige à aller jusque Saint-Maur !
* * *
Ce sont les derniers jours de l’exposition Giordano au Petit Palais.
Giordano (Luca) (1634-1705), Autoportrait, Vers 1665, Huile sur toile, Florence, Galerie des Offices
Luca Giordano, Autoportrait, 1660, Huile sur toile, Rome, Gallerie Nazionali di Arte Antica, Palazzo Barberini
Aymeric, qui l’a vue, m’a-t-il dit la veille, s’est montré dans son jugement tout de même bien sévère.
Luca Giordano, l’Assomption de la Vierge, Vers 1692, Huile sur toile, Tolède, Fundacion Casa Ducal de Medinacelli, Hospital Tavera
J’y trouve un avant-goût de Naples, notamment du Capodimonte, ainsi que je m’en doutais — le musée ayant été en partie dépouillé pour la circonstance. Si l’œuvre peint est inégal, bien sûr, si la période baroque avec ses grosses machines pour autels d’églises est plutôt décourageante pour l’œil qui y suffoque, la production napolitaine des débuts est souvent impressionnante. Le peintre, en outre, est bien accompagné dans les premières salles — par Mattia Preti (je me rappelle La Valette et Malte à ce propos), Caracciolo et Ribera.
Mattia Preti (1613-1699), Esquisse pour la peste, 1656, Huile sur toile, Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Battistello Caracciolo (1578-1635), le Christ à la colonne, 1620, Huile sur toile, Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Jusepe de Ribera, Saint Sébastien, 1651, Huile sur toile, Naples, Certosa e Museo di San Martino
Mattia Preti (1613-1699), Saint Sébastien ligoté, 1657, Huile sur toile, Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Comme je suis venu dix minutes avant l’ouverture, je ne croise que peu de monde encore. Lorsque je refais les salles à l’envers, les toutes premières se sont, en revanche, déjà bien peuplées. Je comprends tout à coup pourquoi le tableau que j’avais négligé de photographier (en raison de personnes stationnant devant lui) à l’entrée me disait quelque chose : je l’avais vu déjà à Palerme en février de l’année dernière quand nous avions visité, M.-C. et moi, le Palazzo Abatellis.
Sorti de l’exposition, je vais au hasard des salles des collections permanentes, à l'affût de nouvelles acquisitions.