1108 - À la napolitaine (6)

Publié le par 1rΩm1

 

 

À LA NAPOLITAINE

 

RÉCIVIDE

ET (NOUVELLE) TRANCHE (DE VIE)

 

(Journal extime)

 

PARIS - NAPLES - PARIS - ****

 

(16 février - 1er mars 2020)

 

6

 

19 février
Matin, Paris

    J’ai fort mal dormi.
    Je m’emploie à un ménage rapide dans l’appartement (en insistant tout de même sur l’évier, la salle de bains et le W-C).

    Le trafic sur le RER B est perturbé en raison de personnes sur les voies.
Je ressors de la gare du Nord à la recherche d’un bus qui me mènerait à Denfert-Rochereau.
    Le bus met presque dix minutes, du fait de la circulation, pour parvenir gare de l’Est, tant et si bien que je descends et prends un taxi (Judith doit s’amuser de cette ironie du sort, elle qui m’avait dit la veille, lorsque j’évoquais les accidents multiples de voyageurs retardant la circulation du métro, que je devrais préférer le taxi. Je songe que j’aurais dû plutôt me rendre à l’aéroport en bus).
    Quoi qu’il en soit, je n’ai que le temps d’avaler prestement un déjeuner avant de monter dans l’avion.

 

Après-midi, Naples

    Un comité d’accueil sanitaire se tient à l’aéroport du fait du coronavirus : une femme en combinaison me vise au front avec un thermomètre électronique. Nous échappons complètement aux contrôles d’identité, en revanche.

    Débarqué du bus près de la gare, je suis en avance de presque une demi-heure sur l’horaire que j’avais prévu. Je reconnais la Place Dante, lorsque je sors du métro : sur une terrasse au soleil, j’avais bu là une bière brune après avoir visité le Musée archéologique.

1108 - À la napolitaine (6)

La ruelle dans laquelle je loge se trouve non loin.
Enzo apparaît à une fenêtre alors que je m’interroge où l’appartement peut être situé — et me hèle.
L’appartement grand et propre (le réfrigérateur, toutefois, ainsi que je m’en apercevrai bientôt, fonctionne en permanence ; la température y est fraîche — et je recourrai bientôt à un chauffage d’appoint —, tandis que la porte d’une des chambres sous les espèces d’un soufflet sur rail en PVC est cassée en son milieu).
Il pleut à verse alors que je défais mon peu de bagage (l’économie que j’avais faite à aller en ne mettant pas de bagage en soute s’en est allée dans les trente-cinq euros du taxi du matin !).
    Je fais des courses à deux endroits différents en fonction de ce que j’y peux trouver.
Dans un de ces bars qui tiennent extérieurement plus du salon de thé que du bar véritable, afin de me ménager une halte, je commande un verre de vin blanc très correct que l'on me sert avec toutes sortes d’accompagnements pour cinq euros, et je m’efforce de retenir l’adresse pour y revenir.


Soir

    Quoique fatigué, je décide de sortir.
    Je reconnais tout à coup à nouveau l’endroit où je me trouve, que j’ai abordé en sens inverse, en haut du vieux Naples.
Une cartographie des lieux entre le musée archéologique, la place Dante, la cathédrale se met alors sommairement en place dans mon esprit.
Puis, retournant sur mes pas, je prends une bière dans une librairie transformée en café.
    Je relis là mon journal napolitain de la fois dernière pour décider quoi à m’occuper dans les jours à venir.

 

 

 

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