1112 - À la napolitaine (7)
À LA NAPOLITAINE
RÉCIVIDE
ET (NOUVELLE) TRANCHE (DE VIE)
(Journal extime)
PARIS - NAPLES - PARIS - ****
(16 février - 1er mars 2020)
7
20 février
Matin
A tout seigneur tout honneur, ma première visite sera pour le Pio Monte delle Misericordia afin de revoir les sept Œuvres de la Miséricorde du Caravage.
Jetant les yeux tout machinalement sur un affichage digital dans la rue, je vois que nous sommes le 2020/02/20, ce qui provoque un sentiment de familiarité, un unheimlich presque immédiat ; cette date, outre cette succession de 2 ou de 0 ne peut que retenir le numérologue imbécile que je suis : c’est celle de l’anniversaire de Pascal. Cela tombe bien, j’enverrai la reproduction du tableau en même temps qu’un message en cours de journée.
Parcourant le decumanus inferior, je me laisse distraire de cette perspective et pénètre dans San Domenico Maggiore,
dont je fais un rapide tour avant de me remettre en chemin, l’œil attiré par cette toile d’un peintre dont je croiserai le nom encore durant l’après-midi.
Je rate ensuite la succession de clichés que j’ose sur le chef d’œuvre de Michelangelo Merisi…
Les autres photographies dans leur prise ne sont guère plus satisfaisantes…
Giovan Battista Caracciolo, detto Battistello (1578-1635), Liberazione di San Petro, 1615, olio su tela, cm 310 x 207
Peu sensible en parcourant la Quadreria aux œuvres nombreuses de Francesco de Mura, mon regard s’aimante sur un tableau de Ribera, lequel possédait un insigne talent pour portraiturer les vieillards
Jusepe de Ribera, Sant’Antonio Abate, 1650 ca
— entre autres œuvres remarquables, picturales ou photographiques,
Dirk Hendrickz detto Teodoro d’Errico (attr.) [documentato a Napoli dal 1574 al 1606], Madonna della Purità
tel ce petit tableau, un peu sombre, mais de belle facture de Bernardo Cavallino.
On peut déplorer qu’il soit possible, en s’agenouillant dans une vision frontale et privilégiée, de voir le chef d’œuvre du Caravage de la loge, puisque l’accès en est désormais interdit.
La femme qui m’a vendu le billet et à qui j’achète ensuite des cartes postales (du tableau du Caravage ainsi que celui de Battistello) prétend que ce n’est jamais été le cas. Le touriste français avec lequel j’ai engagé la conversation à ce propos précis me dit qu’un ami venu visiter l’endroit l’a vu comme je l’ai moi-même vu lors de ma première visite en 2013.
Je vais ensuite en direction de la cathédrale,
retrouver le saint Janvier — autre parcours que je m’étais obligé — de Ribera.
Jusepe de Ribera, San Gennaro esce illeso dalla fornace (Saint Janvier préservé des flammes dans le four de Nola)
Je ne remets néanmoins pas tout à fait mes pas dans mes pas, mais fais d’autres découvertes.
Lello da Orvieto, S. Maria del Principio, 1322
Hendrick van Somer o Someren o de Somer (Lokeren, 1607 – Napoli, 1656?) detto Enrico Fiammingo, Pietà
C'est ainsi que, attenant à la chapelle Santa Restituta, je découvre le baptistère San Giovanni in Fonte, le plus ancien d'Europe (puisque datant de la fin du IVe siècle).
Baptistère San Giovanni in Fonte (le plus ancien d’Europe, fin IVe siècle)
Et, avant de déjeuner, je parcours encore San Giorgio Maggiore, qui conserve des colonnes romaines à chapiteaux corinthiens.