1199 - Journal de mon sommeil (2)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Journal de mon sommeil

 

(Journal extime, 19-21 juin 2021)

 

Work in progress

 

2

 

Samedi 19 juin 2021 [suite]

Résumé de la situation : Pour que l’on puisse analyser les moindres phases de mon sommeil, je suis livré à un stupéfiant harnachement de toutes sortes de fils, d’électrodes, de capteurs reliés à un boîtier, tandis que l’on me sangle au niveau du ventre, de la poitrine, afin de maintenir en place l’ensemble. Je crois me retrouver dans quelque dystopie de récit d’anticipation…

Pour tuer le temps (ce que je ferai bientôt à bout portant en raison de la courte laisse qu’on m’accorde), je regarde sur l’ordinateur — j’ai apporté un lecteur de DVD portable — le film d’Antony Mann, la Rue de la mort, un film noir tout de même un peu moins réussi que les Amants de la nuit (puisque ce sont les deux mêmes acteur et actrice principaux que dans le film de Nicholas Ray).

1199 - Journal de mon sommeil (2)
1199 - Journal de mon sommeil (2)

Et, heureuse diversion, l’on apporte un plateau-repas pour le dîner… à 18 heures !

Je ne vois plus guère de toute façon que de menues, de minuscules, de minutieuses choses à quoi m’occuper, avec une lenteur excessive, pour aider au déroulement des non-événements de ces heures-ci… Comme les Carnets de Paul Valéry emportés me semblent difficiles, sinon abscons (je n’en lis que deux pages), j’en remets à plus tard la lecture et m’adonne à la rêvasserie, impossible étant, d’ailleurs, de lire au lit…

* * *

Autre boucle (moindre, certes, d’autant que je l’ai plus ou moins programmée) : j’ai fini le deuxième tome du Journal de Jean-Luc Lagarce. En en lisant les deux dernières pages, saisissantes, je m’étais dit qu’elles devaient avoir été écrites très peu de temps avant sa mort. De fait, celle-ci s’est produite trois jours après (ce que je viens de vérifier sur le téléphone). De même, j’ai vérifié que la mise en scène de la Cantatrice chauve de Ionesco que j’avais vue au théâtre était celle de Lagarce. Si j’avais lu son journal plus tôt, songé-je encore, j’aurais sans doute été plus indulgent envers le vieillard qui partageait ma chambre en juin dernier

 

Nuit

Après avoir demeuré sans pouvoir me glisser dans l’habitacle confortable du sommeil trois ou quatre heures durant (ce qui m’est tout à fait inhabituel, n’ayant pas en principe de problèmes d’endormissement, mes insomnies étant dues à des réveils intempestifs), j’ai fini pourtant par m’endormir tout à fait — en me mettant sur le flanc droit. Auparavant, après un somme (faut-il préciser : de très courte durée ?), je m’étais réveillé avec la sensation cruelle de manquer d’air : sans doute une apnée du sommeil, à quoi je crois pourtant n’être pas sujet !

— Aurais-je eu raison d’accepter ces examens ?

(à suivre)

 

 

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