1201 - Journal de mon sommeil (4)
Journal de mon sommeil
(Journal extime, 19-21 juin 2021)
Work in progress
4
20 juin 2021 [suite]
Après-midi
La seconde “sieste” a lieu à midi trente, sans que je dorme, même si je m’apprêtais à le faire (« j’ai cru que vous alliez vous endormir », confirmera l’aide-soignante [?]). D’ailleurs, ensuite, je fonctionne au ralenti.
Je réponds à T. Je m’aperçois alors que B. a appelé : elle n’aura vraisemblablement pas de temps à me consacrer : « Je serais contente de te voir, mais… » Puisque commencent les aléas de mon séjour prochain à Paris, je songe, par association d’idées, que je pourrais contacter Duncan, qui n’a pas répondu au courriel que je lui avais adressé pour son anniversaire — message qu’il avait pu toutefois ne pas recevoir puisque je m’étais trompé de boîte aux lettres électronique en l’expédiant à partir de celle que je réserve aux étudiants, laquelle ne comporte pas mon nom, tant et si bien que mon mail a pu être d’emblée classé comme « indésirable »...
* * *
Quatrième et ultime simulacre de sieste, programmée à 14 heures 30 [?]. Cette fois, je m’endors dans les dernières huit minutes (si j’en crois du moins les siestes dont j'ai l'habitude, lesquelles durent, selon mes besoins, de 8 à 12 minutes, souvent de 20 à 30, ou quelquefois une heure, rarement plus…)
Je regarde ensuite Comédie érotique d’une nuit d’été, que je n’avais jamais vu. Le film me fait rire de temps à autre, mais n’est finalement qu’une variation assez lointaine de la pièce de Shakespeare dont il épouse la dramaturgie quand ce n’est pas celle du début du siècle dernier. Ce n’est pas le meilleur film de Woody Allen — réalisateur dont j’ai fini par me lasser au fil des années (gagné, il est vrai, par une incurie, puis une inculture grandissante pour tout ce qui touche au cinéma) —, mais cela reste une comédie plaisante.
Soir
Dîner servi tôt, vers 18 heures 15.
B. appelle au moment où l’on m’appareille. Je dois lui demander de différer notre conversation. Je la rappelle ensuite. Elle dit n’avoir aucune envie de dîner au restaurant par suite d’expériences malheureuses, prétendant que bon nombre d’établissements ont fait faillite durant la crise sanitaire et ont été rachetés par des investisseurs chinois, contribuant à la médiocrité, déjà bien installée, des restaurateurs parisiens. Elle est aussi — je songe à la fois où nous avions mangé ensemble à mon retour de Naples — exaspéré des “QR-codes” qu’on lui propose au lieu et place des cartes habituelles ! Nous convenons donc que je l’inviterai à dîner chez F. et Pascal après son cours de danse jeudi soir prochain.
Je suis en train de me brosser les dents lorsque le téléphone retentit à nouveau. Je crois d’abord qu’il s’agit de Pascal, qui téléphone souvent vers 19 heures 30. En fait, Christine m’invite chez elle et son compagnon — que je ne connais pas encore — le 30 juin. Elle et lui ont emménagé dans un autre lieu de vie — j’en découvrirai davantage quand je les verrai, précise-t-elle — que l’appartement de Christine.
Je regarde Rashomon, auquel je prends beaucoup de plaisir, malgré l’image déformée — rétrécie — sur l’écran de l’ordinateur. La beauté plastique de l’acteur qui incarne Tajomaru, à demi nu, est par moments — quand il quitte ses airs farouches de fier-à-bras — confondante, les traits du visage en particulier.
Nuit
Je m’endors dans le quart d’heure qui suit mon coucher. Il doit être 22 heures 15. Une envie impérieuse d’aller aux toilettes — constipé devant deux jours (ce qui rappelle de mauvais souvenirs de mon hospitalisation précédente !), je suis ballonné et mes intestins sont en alerte — me réveille après environ trois heures et demie.
Je me rendors toutefois assez facilement. Je suis à nouveau tiré de mon sommeil, pour ne plus me rendormir, après 5 heures du matin — et finis par sonner l’infirmière (l’aide-soignante ?) à 6 heures, afin de pouvoir l'autorisation de me lever.
(à suivre)