1205 - Si tant est que ce soit pas une maladie… (2)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Si tant est que ce ne soit pas une maladie

Carnets d'un convalescent

(Journal extime)

Work in progress

 

2

 

Dimanche 7 juin 2020

Après-midi

Je déjeune avec mon père et ma sœur.

Ma sœur, à propos de la disponibilité que j’avais demandée et qu’il m’est donné de pouvoir annuler, ouvre une discussion qui rejoint mes propres conclusions. La préretraite que j’entendais prendre était dans mon esprit un temps de plénitude, de bonne santé, et devait n’avoir rien de contraint et subi…

Mon père, à qui Simone a demandé si elle pouvait l’appeler par son prénom, me rapporte sa réponse : « Je vous en prie ! On se connaît depuis la seconde ! ». (C’est bien à cette époque, quand j’avais quinze ans, que nous sommes devenus amis, Simone et moi, et je m’amuse de cette répartie.)

* * *

Je rejoins dans un parc public, le Parc S****, Marthe, M.-C., Paul et T.

1205 - Si tant est que ce soit pas une maladie… (2)

Le plaisir est grand de se retrouver. Pourtant, je fatigue un peu.

Autre agrément : il fait frais.

 

Lundi 8

Matin

J’envoie (donc) un courrier afin que soit annulée ma disponibilité auprès de l’administration.

J’ai reçu des courriels d’élèves. Je pare au plus pressé et réponds à l'un d’entre eux :

Bonjour Vincent,

Je suis rentré de l’hôpital depuis samedi : je suis en arrêt de travail jusque fin août au moins. Lire m’est difficile, de même qu’écrire… Je ne pourrai malheureusement pas corriger mes [pour vos] devoirs. Bravo pour tous les efforts que vous aurez entrepris durant toute l’année !

Bien à vous,

R. V.

L’un m’a adressé privément un message (intitulé : soutien), qui me touche beaucoup :

Bonjour,

Mon père étant professeur, il a pu savoir par ses connaissances votre état qu’il m’a informé à l’instant. Ayant connu des cas similaires dans ma famille, je sais à quel point cette épreuve peut être dure, mais aussi surmontable. Voilà pourquoi je tenais à vous témoigner tout mon soutien en ces temps difficiles, en voie vers la guérison. Même si cette année n’aura malheureusement pas pu avoir de véritable consécration, je tenais aussi à vous remercier pour ce que vous m’avez apporté qui, croyez-le ou non, m’aura grandement aidé ; un bon courage aussi dans la correction de vos copies de prépa… Au cas ou cela serait votre volonté, j’ai pris soin de ne rien dire aux autres élèves. Je vous souhaite un bon rétablissement et vous remercie encore pour cette année.

Amicalement,

A. C.

 

Je vais chez le médecin, accompagné de mon père, mon truchement afin de pallier mes difficultés d’élocution.

G. se montre bizarrement peu réactif, impressionnant défavorablement mon père, les gestes ralentis, le geste peu sûr quand il tape sur l’ordinateur — au point que je me demande s’il n’a pas, lui aussi, fait un AVC.

Ma tension est très élevée. G. préconise l’achat d’un tensiomètre. Je m’en procure un dans une pharmacie, lors d’achats que nous effectuons ensemble, mon père et moi.

 

Après-midi

Je rends une première visite à l’hôpital à ma mère, emmené par mon père (c’est l’ergothérapeute de l’hôpital qui m’a dit que je ne pourrais pas conduire à nouveau sans autorisation d’un médecin agréé : je verrai plus tard pour entreprendre les démarches nécessaires).

Lors de cette visite, on arrache à ma mère de pauvres « oui » et « non ». On peine aussi à accrocher ses regards.

A l’évidence, elle ne sait plus qui nous sommes…

 

 

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