1248 - Si tant est que ce ne soit (toujours) pas une maladie… (10)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Si tant est que ce ne soit (toujours) pas

une maladie

Carnets d'un rescapé

(Journal extime)

Work in progress

 

10

 

14 octobre 2020

Après-midi

Je dépose dans le casier d’Amélie 20 € pour la naissance des jumelles de Célia. Je m’aperçois que je n’ai rien pour écrire. Je croise Laurent, à qui j’emprunte un stylo.  Et je dois écourter avec Neil, survenu entre-temps, puisque j’ai rendez-vous avec Marthe et Paul. (Nous glosons un instant l’envoi de masques envoyé aux personnels de l’Education Nationale, qui se sont avérés toxiques dans leur traitement au zéolite d’argent et de cuivre — et ne sont plus bons qu’à être jetés…)

 

Paul a acheté un ouvrage sur Le Caravage. L’œuvre n’est pas immense, et je constate que j’ai déjà vu une bonne moitié des tableaux. J’éprouve une réelle satisfaction à confronter mes souvenirs à la mémoire, conservée, des endroits où je les ais vus.

Nous devisons agréablement deux heures durant.

Je reçois un message de Judith : Laure a contracté le coronavirus ; elle s’en est aperçue après avoir perdu le goût et l’odorat ; Lucien, N. et elle se sont fait tester ; heureusement, les résultats ont été négatifs. Elle m’enjoint gentiment à la prudence.

 

Soir

Je réponds à Judith.

Valmont (que j’ai vu au cinéma à sa sortie, mais mes souvenirs datent un peu) de Milos Forman m’amuse beaucoup. On peut imaginer que l’âge des protagonistes se rapproche mieux de celui des comédiens que dans les autres versions que j’ai vues (Philipe et Moreau [surtout elle] exceptés ?).

1248 - Si tant est que ce ne soit (toujours) pas  une maladie… (10)
1248 - Si tant est que ce ne soit (toujours) pas  une maladie… (10)

 

15 octobre

Matin

Entre navrement et colère d’apprendre qu’Emmanuel Macron a décidé le couvre-feu.

Séance de Feldenkrais plus constructive qu’auparavant. Simone m’en fait la remarque. Est-ce pour cela (ou la lassitude s’est-elle installée entre-temps ?) que je commence à mélanger les consignes ensuite ?

J’ai rendez-vous dans un café avec d’anciennes collègues (E***, A***, N***). Les bavardages — toutes trois sont prolixes — me fatiguent beaucoup encore. Je suis content néanmoins de les avoir revues.

 

Après-midi

L’orthophoniste est de retour. Elle sera toutefois absente la seconde semaine des vacances de la Toussaint. Elle me fait lire à nouveau “Le Corbeau et le Renard”. J’ai fait d’indéniables progrès : je sais à présent me servir du tremplin de certaines consonnes pour mieux prononcer, aller de l’avant aux endroits stratégiques.

Quand j’arrive dans le café où travaille Dimitri, celui-ci, attablé près de Marthe, Paul et T. — je le vois avant eux —, m’adresse un clin d’œil.

 

Soir

Mon père a laissé un message sur mon répondeur. Nous avons un « rendez-vous familial » avec le médecin mardi prochain.

 

16 octobre

Les lignes s’entassent comme des tronçons de vieilles ferrailles. Il faut que je vise l’économie, sans quoi les recopier et reprendre sera(it) un travail de — j’hésite… — de Romain… de Titan… de Sisyphe ?

 

Invités par M.-C. Chez elle à ****, nous sommes reçus avec cordialité. La choucroute qu’elle a préparée est excellente, même si elle a remplacé les baies de genièvre qu’elle n’avait pas sous la main par des grains de poivre. T., qui n’a pas voulu venir, téléphone. Je le sens envieux malgré tout — et c’est maladroitement que je louerai ce moment dès que rentré dans un message, moment qu’il a proprement raté. J’aimerais vraiment qu’il enjambe un jour ses appréhensions des conjonctions de gens trop nombreuses (nous n’aurions été que cinq, et cela ne lui pose aucun problème d’aller au restaurant en même compagnie : il pourrait s’essayer désormais à vaincre des angoisses qui ne sauraient être qu’imaginaires, plus d’une douzaine d’années s’étant écoulées après la manifestation des violents symptômes qui l’avaient pris au cours d’une soirée avec des amis…).

 

 

 

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