1292 - Précoce vendange, vendange tardive (12)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Précoce vendange,

vendange tardive

Journaux parisiens parallèles

(Journal extime)

Work in progress

 

12

 

18 octobre 2021

Matin

Encore une mauvaise nuit. J’y lis à la mi-temps, avant de parvenir à me rendormir.

 

B. envoie un SMS. Elle a regardé le film de Paul Thomas Anderson, qu’elle a trouvé « joli ».

Je vais être en retard pour mon rendez-vous avec Judith. Au sortir de la Place de la Bourse, je ne sais pas trop comment m’orienter et gagner la Place Colette où nous avons rendez-vous. Les renseignements d’un livreur à qui j’ai demandé mon chemin, ne semblent pas fiables dans ses indications, et, de fait, consultant un plan de rues déniché par hasard, je constate qu’il m’aurait envoyé dans une mauvaise direction. Je préviens Judith.

C’est avec une dizaine de minutes que je parviens au Kiosque des Noctambules face à la Comédie-Française.

© Internet

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J. n’est pas là. Je m’installe sur le banc. Elle arrive bientôt à vélo. Elle a fait plusieurs tours du quartier sans trouver d’emplacement pour garer la bicyclette empruntée pour faire le trajet. Nous patientons un peu pour qu’une place se libère.

 

Devant la pyramide du Louvre, la queue s’étire sur des mètres et des mètres. Nous choisissons d’entrer par une entrée secondaire. Il nous faut vingt minutes avant de pénétrer à l’intérieur du musée proprement dit.

Mon billet, qui bénéficie de la gratuité, est dépourvu de QR-code, et nous sommes refoulés. Nous devrons passer, nous explique-t-on, par un bureau des admissions.

 

Après ces contretemps, nous visitons enfin l’exposition choisie par Judith, Venus d’ailleurs, Matériaux et objets voyageurs, qui rassemble de très beaux objets — dont malheureusement presque tous sont sous vitrine. Je renonce donc aux captures photographiques, remettant à plus tard le soin d’illustrer notre déambulation — et de conserver des traces mémorielles des œuvres, sans toutefois en trouver toujours les références.

Colporteur, statuette © Internet

Colporteur, statuette © Internet

Pyxide au nom d'al-Mughira © Internet

Pyxide au nom d'al-Mughira © Internet

La pêche des perles aux Indes © Internet

La pêche des perles aux Indes © Internet

© Internet

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Nous restons longtemps sur place, Judith lisant avec attention les cartels.

Quand nous ressortons de la galerie, il est midi trente.

 

Après-midi

Judith propose que nous déjeunions dans un restaurant de cuisine allemande rue de Richelieu, qui s’avère très bon.

Je reçois un message d’Adrien, qui me propose de nous voir vendredi en fin d’après-midi dans un bar à vin, cependant que, dans un autre message, Aymeric, toujours débordé dans son travail, repousse à 17 heures 30 l’heure de notre rendez-vous.

 

Nous allons ensuite jusqu’au musée du Jeu de Paume, que nous découvrons fermé le lundi.

Judith, qui doit donner un cours, me quitte alors.

 

Je retourne au Louvre puisque j’avais envie de voir l’exposition Paris-Athènes, Naissance de la Grèce moderne dont me déçoit le substrat essentiellement historiographique et factuel. Les œuvres picturales sont plus illustratives que belles, cependant que les statues sont des moulages.

J’ai plaisir néanmoins à revoir la Dormition de la Vierge, d’autant que le cliché que j'en réalise est meilleur que celui pris quand j’avais visité le musée Bénaki.

Dominikos Theotokopoulos dit Le Gréco, la Dormition de la Vierge, Tempera et feuille d'or sur panneau, Vers 1566

Dominikos Theotokopoulos dit Le Gréco, la Dormition de la Vierge, Tempera et feuille d'or sur panneau, Vers 1566

Je fais quelques autres photographies, me replongeant dans la guerre d’indépendance — et croisant — bien sûr — le spectre de Lord Byron, ou du bel Antinoüs.

Niképhoros Lytras (Île de Tinos [Grèce], 1832 - Athènes, 1904], Antigone et Polynice, Huile sur toile, 1865
Niképhoros Lytras (Île de Tinos [Grèce], 1832 - Athènes, 1904], Antigone et Polynice, Huile sur toile, 1865

Niképhoros Lytras (Île de Tinos [Grèce], 1832 - Athènes, 1904], Antigone et Polynice, Huile sur toile, 1865

Éphèbe portant un court manteau militaire : Hermès ?, Fin du 1er siècle - début du lle siècle ap. J.-C., Bronze, Delphes, Musée archéologique

Éphèbe portant un court manteau militaire : Hermès ?, Fin du 1er siècle - début du lle siècle ap. J.-C., Bronze, Delphes, Musée archéologique

Le sphinx des Naxiens, Tirage en plâtre, entre 1896 et 1900, Exposition universelle de 1900, Œuvre originale : 570-560 av. J.-C., conservée à Delphes

Le sphinx des Naxiens, Tirage en plâtre, entre 1896 et 1900, Exposition universelle de 1900, Œuvre originale : 570-560 av. J.-C., conservée à Delphes

Coré (jeune fille) de l'Acropole, Tirage en plâtre, après 1886, Œuvre originale : Athènes, 535-530 av. J.-C., conservée à Athènes, Paris, musée du Louvre Gypsothèque, Petite Écurie du roi, Versailles

Coré (jeune fille) de l'Acropole, Tirage en plâtre, après 1886, Œuvre originale : Athènes, 535-530 av. J.-C., conservée à Athènes, Paris, musée du Louvre Gypsothèque, Petite Écurie du roi, Versailles

Ary Scheffer (Dordrecht [Pays-Bas], 1795 - Argenteuil, 1858], Les Femmes souliotes, Huile sur toile, 1827
Ary Scheffer (Dordrecht [Pays-Bas], 1795 - Argenteuil, 1858], Les Femmes souliotes, Huile sur toile, 1827

Ary Scheffer (Dordrecht [Pays-Bas], 1795 - Argenteuil, 1858], Les Femmes souliotes, Huile sur toile, 1827

Théodoros Vryzakis (Thèbes, 1814 ou 1819 - Munich, 1878), Lord Byron à Missolonghi, Huile sur toile, 1861

Théodoros Vryzakis (Thèbes, 1814 ou 1819 - Munich, 1878), Lord Byron à Missolonghi, Huile sur toile, 1861

Atelier de Giovanna Buda, Antinoüs de Delphes, Tirage en plâtre, entre 1896 et 1900, Exposition universelle de 1900, Œuvre originale : Delphes, sanctuaire d'Apollon, œuvre romaine d'époque impériale, époque d'Hadrien, vers 130-138 ap. J.-C., conservée à Delphes, Paris, musée du Louvre, Gypsothèque, Petite Écurie du roi, Versailles

Atelier de Giovanna Buda, Antinoüs de Delphes, Tirage en plâtre, entre 1896 et 1900, Exposition universelle de 1900, Œuvre originale : Delphes, sanctuaire d'Apollon, œuvre romaine d'époque impériale, époque d'Hadrien, vers 130-138 ap. J.-C., conservée à Delphes, Paris, musée du Louvre, Gypsothèque, Petite Écurie du roi, Versailles

Mais je ne peux m’empêcher de songer que j’ai appris bien davantage — et vu des œuvres autrement belles — lors de mon échappée athénienne !

L’exposition est rapidement parcourue, et j’en refais le tour.

 

Comme je dispose de temps avant mon rendez-vous avec Aymeric, je me mets en quête d’une paire de baskets.

J’achète en solde deux boxers et deux paires de chaussettes, sans d’abord trouver de chaussures.

Dans un magasin de la rue de Rivoli, si l’on dispose de ma taille — contrairement à ****, où je n’ai pu me procurer de 39 —, je ne me trouve pas à l’aise (un comble !) dans les baskets (je note au passage que sneakers semble désormais l’appellation courante !) que j’essaie, paire après paire. Je ressors de l’endroit sans être convaincu : peut-être est-ce une séquelle d’une chute, la veille, dans le métro, mais mon pied droit se trouve à l’étroit dans les modèles que je me suis fait apporter… Et, comme il ne s’agit pas de chausser un cothurne tel qu’en recommandait Théophile Gautier dans son poème l’Art ¡, je diffère donc tout achat.

-=-=-=-=-=-=-=-

Dimanche 5 septembre 2021
Matin

J’écris. Je rapetasse mon journal.

Après-midi
D’après les instructions communiquées par le site de la RATP, je dois descendre à la station Quai de la Rapée pour prendre le RER. Or, je ne vois aucune correspondance. Le guichetier m’informe de ce que je dois me rendre à pied jusqu’à la Gare de Lyon tout en m’indiquant grossièrement le chemin. Je vais être en retard. Sur les voies, je ne trouve aucun quai 10 (seul existent des numéros impairs), au bout duquel Judith m’avait donné rendez-vous…

Nous nous retrouvons dans la station du RER après nous être téléphoné. L’amie de Judith, de son côté, a raté sa correspondance : nous l’avions attendue en laissant passer un train ; elle nous rejoindra quand elle sera arrivée.
Débarqués à Yerres, nous constatons qu’il fait chaud. Judith doit débarrasser le soir des objets hétéroclites entassés dans une cabane dans le jardin du petit pavillon du Bourget afin de les livrer aux « encombrants ».
Quand nous nous présentons à l’entrée de la maison Caillebotte, nous sommes en retard de quinze minutes, mais on nous assure que ce ne sera pas un problème d’attendre à nouveau l’amie de Judith (je n’ai pas retenu son nom, appelons-la M. par commodité).
Elle arrive enfin. Nous visitons l’exposition consacrée à Durand-Ruel.
Judith dit ne connaître aucun des peintres. Je reconnais, pour l’avoir photographiée à Nantes, une toile de Maxime Maufra.
Le dernier peintre exposé ne m’intéresse que médiocrement, mais me plaît la plupart des toiles des quatre autres.

Judith propose ensuite que nous nous installions à la terrasse du salon de thé : elle n’a pas déjeuné et commande glace et macarons, imitée par M., petite brune replète et bavarde.
Je m’absente quelque peu de la conversation. M. demande des nouvelles de Francis. Celui-ci s’est marié avec quelqu’un avec qui il ne s’entend pas — et parle de divorcer. Il veut vendre son appartement parisien près de la Gare de l’Est. Toujours atteint de boulimie sexuelle, il se fait inviter par Judith afin de me rendre dans un sauna non loin de chez elle.

Nous visitons ensuite la maison Caillebotte proprement dite. Pas de toile exposée, mais des meubles, certains très beaux, d’ailleurs. Je rate le cliché d’un secrétaire Empire, qui aurait fait pâlir R. de jalousie. La chambre à coucher, meublée dans le culte de Napoléon Ier est assez laide, en revanche. Dans une autre pièce, Judith remarque un Billetdoux Charles X ressemblant assez à celui que possédait ma mère.
Nous nous promenons dans le parc, qui apporte un peu de fraîcheur à nos corps en sueur.
Le chemin Barbara achève de me conquérir.

*  *  *

Notre excursion nous aura agréablement occupés toute une après-midi, et il est presque vingt heures lorsque nous nous quittons à la Gare de Lyon, Judith poursuivant seule jusqu’au Bourget.

 

 

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