1302 - Précoce vendange, vendange tardive (17)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Précoce vendange,

vendange tardive

Journaux parisiens parallèles

(Journal extime)

Work in progress

 

17

 

21 octobre 2021 [suite]

Après-midi

Je laisse poursuivre Judith (que pourrais-je dire ?) sur le thème familial alors que nous sommes attablés chez Smith & Son, rue de Rivoli, où nous nous déjeunons d'un parmentier de canard et écrasée de pommes de terre et purée de patates douces.

Il pleut fort au sortir de la librairie. Sous mon parapluie, les flaques, larges et profondes, nous séparent parfois, Judith et moi.

Différée depuis lundi, nous visitons au musée du Jeu de Paume l’exposition autour des chefs d’œuvre photographiques du MoMA, plus précisément ceux de la Collection Thomas Walther.

Je passe parfois un peu rapidement devant les photographies, étant surtout retenu, sans m’expliquer pourquoi, par des autoportraits ou portraits, et n’effectuant que quelques captures photographiques, en tâchant de contrecarrer les reflets sur les vitres.

József Pécsi (1889-1956), Sans titre, 1926, Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York. Collection Thomas Walther.

József Pécsi (1889-1956), Sans titre, 1926, Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York. Collection Thomas Walther.

Berenice Abbott (1898-1991), James Joyce 1926, Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York, Collection Thomas Walther

Berenice Abbott (1898-1991), James Joyce 1926, Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York, Collection Thomas Walther

Hajo Rose (1910-1989), Sans titre [autoportrait], 1931

Hajo Rose (1910-1989), Sans titre [autoportrait], 1931

El Lissitzky (1890-1941), Selbstporträt (Der Konstrukteur), Autoportrait (Le constructeur), 1924

El Lissitzky (1890-1941), Selbstporträt (Der Konstrukteur), Autoportrait (Le constructeur), 1924

George Hoyningen-Huene (1900-1968), Henri Cartier-Bresson, 1935, Épreuve gélatino-argentique The Museum of Modern Art, New York. Collection Thomas Walther

George Hoyningen-Huene (1900-1968), Henri Cartier-Bresson, 1935, Épreuve gélatino-argentique The Museum of Modern Art, New York. Collection Thomas Walther

Herbert Bayer (1900-1985), Menschen unmöglich (Selbst-Porträt), Humainement impossible (autoportrait), 1932

Herbert Bayer (1900-1985), Menschen unmöglich (Selbst-Porträt), Humainement impossible (autoportrait), 1932

Max Burchartz (1887-1961), Lotte (Auge), [Lotte (Œil)], 1928, Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York. Collection Thomas Walther

Max Burchartz (1887-1961), Lotte (Auge), [Lotte (Œil)], 1928, Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York. Collection Thomas Walther

Paul Edmund Hahn (1897-1960), Der Sprecher, [L'orateur], 1928-1929 Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York, Collection Thomas Walther

Paul Edmund Hahn (1897-1960), Der Sprecher, [L'orateur], 1928-1929 Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York, Collection Thomas Walther

Alvin Langdon Coburn (1882-1966), Roofs, Paris, [Toits, Paris], 1913, Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York. Collection Thomas Walther

Alvin Langdon Coburn (1882-1966), Roofs, Paris, [Toits, Paris], 1913, Épreuve gélatino-argentique, The Museum of Modern Art, New York. Collection Thomas Walther

Brassaï (1899-1984), Wanda [Paris, fête foraine], 1931, Épreuve gélatino-argentique The Museum of Modern Art, New York, Collection Thomas Walhter

Brassaï (1899-1984), Wanda [Paris, fête foraine], 1931, Épreuve gélatino-argentique The Museum of Modern Art, New York, Collection Thomas Walhter

Judith, à nouveau indolente, ou préoccupée des escarmouches du matin, pratique, elle, des coupes claires. Elle se déclare bientôt fatiguée : elle va rentrer et se reposer avant le cours qu’elle doit donner.

* * *

Comme l’avant-veille, j’échoue à trouver dans un magasin de matériel informatique d’occasion dans lequel j’étais allé déjà quelques années auparavant un chargeur pour la batterie de mon ordinateur portable.


 

Soir

Comme des panneaux de la station de métro avertissent que le trafic de la ligne 3 est ralenti, qu’ensuite je vois le bus en retard sur l’horaire annoncé, je me hâte en direction de la Place de la République pour prendre la 11, afin de ne pas trop arriver en retard à mon rendez-vous avec Aymeric, qu’il m’a fixé à 18 heures 30.

Il m’attend devant le Mémorial de la Shoah, où nous devons voir le documentaire Paragraphe 175.

Nous décidons de nous restaurer préalablement.

La journée d’Aymeric a été d’autant plus rude que la tempête qui a sévi toute la nuit et la matinée a empêché un collègue de Beauvais de venir travailler à 8 heures comme d’ordinaire.

Je lui raconte les deux journées qui viennent de s’écouler en lui conseillant de voir l’exposition Soutine au musée de l’Orangerie.

Nous échangeons nos impressions à propos d’Ilya Répine.
 

* * *

Après le documentaire — qui nous a intéressés —, nous restons pour assister au débat, lequel s’enlise bientôt dans des interventions et des questions redondantes, alors que la matière même s’en trouvait développée au cours du film (à croire que certains n’entendent pas tout ou se montrent distraits durant la séance à laquelle ils assistent). Nous décidons donc de partir.

Nous regagnons la rue de Rivoli en vue de trouver un café où nous poser pour un dernier moment d’échange.

Il n’a pu regarder la fin de Phantom Thread. Des amis avec lesquels il a passé la soirée de la veille, qui ont vu le film en entier, ont relevé les prétendus défauts — invraisemblances ou incohérences — du propos concernant l’univers de la haute couture. Je ne suis pas certain que là réside l’essentiel du film…

Aymeric commande un irish coffee, ainsi que la fois précédente (me semble-t-il).

Nous devisons ensuite sur le contexte nauséabond qui se met en place en vue des élections présidentielles à venir. Nous évoquons les collusions entre la droite dure, l’extrême-droite et la haute finance. Pour trublion qu’il soit, Eric Zemmour s’avère possiblement très dangereux.

Nous ne nous attardons cependant pas. Aymeric travaille le lendemain, et il lui faut encore rentrer à F***.

Nous nous quittons avec la perspective de nous revoir quand sera fini l’hiver. Resteront les téléphonages entre-temps pour donner de nos nouvelles…

*  *  *

Je prends un dernier verre dans un bar de quartier proche de l’appartement de F. et Pascal, en passe — je m’en rends compte trop tard — de fermer.

 

Nuit du 21 au 22

Je suis réveillé à 3 heures et demie par le tapage nocturne que mènent des voisins de l’immeuble en face. L’encaissement de la rue crée une caisse de résonance bien peu musicale — et je maugrée d’avoir été ainsi interrompu dans mon sommeil…

 

 

 

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