1326 - Si bien que… ? (13)
Si bien que… ?
(Journal extime)
Work in progress
13
Mercredi 16 juin 2021
Deuxième séance chez l’orthophoniste consacrée à un bilan. Est-ce le manque de sommeil ? Je sèche sur certaines questions, pourtant simples. Peut-être me montré-je impressionnable de devoir être ainsi testé ?
Après-midi
J’ai rendez-vous au cinéma avec Claude : je n’y suis pas allé depuis juin de l’année dernière. En choisissant le film, j’ai confondu avec un autre que je désirais voir (ce que m’avait révélé T., la veille, plus informé que moi des nouveautés, alors qu’il ne va jamais plus au cinéma…), mais je n’ai pas voulu téléphoner à Claude pour changer notre programme — d’autant que Claude avait aussi envie de voir ledit film.
Nous regardons donc The Father.
Film habile, habilement fait — et, pour cette raison même, trop bien fabriqué. Les acteurs excellent dans leur numéro, l’histoire est intéressante — je m’y retrouve, évidemment… —, mais cette mécanique trop bien huilée, ces sentiments attendus, cette pitié convenue m’agacent un peu. Dans la salle, comme dans certaines expositions ou lors de concerts, ne se trouvent que des retraités — sans doute également, à cause de l’horaire…
A la sortie, Claude m’informe des nouvelles modalités concernant le couvre-feu et du port du masque décidées dans la journée et communiquées par le premier ministre. Cette anticipation sur la date prévue est évidement agréable, mais je ne peux m’empêcher de songer que la gestion de la crise sanitaire par ce gouvernement a été de bout en bout calamiteuse, et je ne serais en rien surpris par une reprise de l’épidémie, pessimisme que ne partage pas du tout Claude.
Nous nous installons dans une terrasse contiguë à celle où travaille Dimitri, aucune place à l’ombre n’y étant disponible. Or, il fait très chaud (nous avions d’ailleurs apprécié la fraîcheur apportée par la climatisation de la salle de cinéma).
Claude devise à propos du film que nous venons de voir (il aime beaucoup développer un point de vue critique après la séance de cinéma, sait que je ne partage guère cet exercice de parole et s’est abstenu de le faire sitôt une fois sorti).
Comme il évoque le sujet du film, que nous parlons de médecine et de praticiens, j’évoque le médecin de J.-M. venu lui rendre visite dans l’unité de soins palliatifs où J.-M. a fini ses jours, et j’éclate tout à coup en sanglots — prenant conscience, par la suite, que je suis sans doute à vif. Je m’étonne malgré tout d’être toujours, après huit années écoulées, si sensible quand il m’arrive de parler de J.-M.