1337 - Mais… en attendant de partir ? (1)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Mais… en attendant de partir ?

 

(Journal extime, 27 avril - 9 mai 2022)

 

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1337 - Mais… en attendant de partir ? (1)

27 avril 2022

Après-midi

Je déroge à la ligne de conduite que je m’étais pourtant fixée : comme Paul n’a pas envoyé son préavis de fin de bail pour l’appartement qu’ils occupaient Marthe et lui, je vais à un bureau de poste tout proche prendre un avis de courrier recommandé avec accusé de réception, dont je remplis, sous sa dictée, les adresses des destinataire et expéditeur. Il s’est trouvé, en effet, un trois-pièces pas trop onéreux dans le quartier où il a ses habitudes, un peu plus près du centre ville, ce dont il se réjouit aussi.

Il est allé au cimetière au cimetière de X. au moment où devait être fixée la plaque commémorative devant le casier contenant l’urne funéraire de Marthe, lequel casier contiendra ses propres cendres lorsqu'il mourra à son tour.

*  *  *

J’ai rendez-vous ensuite avec Christine, que je n’ai pas vue depuis les dernières vacances scolaires. A peine est-elle installée sur cette terrasse qu’elle me confie les difficultés endurées au cours des semaines antérieures face à ses collégiens. En vérité, je ne suis guère surpris. Au fil de ces quarante dernières années, enseigner, spécialement dans le premier cycle, est devenu une gageure. C’en est au point pour elle, me dit-elle bientôt, qu’elle a demandé une disponibilité — et qu’elle envisage de reprendre son ancien métier d’orthophoniste…

Entre-temps sont arrivés — elle m’avait annoncé qu’ils nous rejoindraient — Jean et sa fille, une fillette de onze ans.

Christine tout à trac m’informe que Jean et elle se sont mariés, que l’année de congé qu’elle a demandée pour disposer d’elle-même lui a été accordée la veille.

La fillette — de fait, toute frêle et petite — n’est pas si mutique que Christine me l’avait dit. Elle paraît suivre notre conversation — et, parfois, manifester de l'intérêt à ce que nous disons. Sinon, elle lit avec application le bouquin que son père lui a procuré dans “l’arbre à livres” tout proche.

Tandis que nous conversons, je songe — non sans m’amuser à part moi, quoique la situation faite à Christine ces temps derniers n’ait rien de drôle — que j’avais tout fait pour dissuader cette dernière de rentrer dans l’Education Nationale, « le plus beau métier du monde » étant dorénavant entaché des réformes successives l’ayant mis à mal. Je le lui dis. « Ne me moquez pas moi. » J’argue plutôt d’une « ironie situationnelle », et elle comprend bien que mon amusement ne la concerne en rien, d’autant qu’elle-même avait prévenu auparavant que je me moquerais probablement de ses « zigzags ».

Je lui demande in fine des nouvelles de Cemil. Elle le boude un peu : il s’est montré auparavant trop occupé, semble-t-il, pour lui répondre. Je le confirme : son activité militante, que je trouve impeccable, lui prend sans doute un temps infini. Elle concède que je dois dire vrai. Elle ne l’a pas vu depuis deux ou trois ans, alors que j’avais espéré entre-temps le rencontrer un jour par son intermédiaire — il en avait été question au moment de sa réussite au concours — et confier sotto voce au jeune homme combien j’admire — je pèse tout à fait mes mots, en l’occurrence, n’ayant aucunement l’admiration facile — son énergie et son engagement politique.

 

Soir

Ai failli oublier l’anniversaire de Duncan. Je lui envoie in extremis un message.

 

 

 

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