1475 - En Italie (récidive), 16
(rediciva)
Journal extime
(11 octobre – 21 octobre 2022)
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19 octobre 2022 [suite]
Après-midi
Est-ce l’imminence de devoir quitter l’Italie — je passerai l’essentiel du lendemain à voyager — ? : je tente de profiter le plus possible de mes derniers moments à Gênes.
Je visite tout d’abord le Palazzo Doria Pamphilj — ce qui m’amène à réviser mes connaissances quant à Andrea Doria, le palais étant la résidence du célèbre condiottere et amiral de Gênes.
Palazzo del Principe (ou Palazzo Doria Pamphilj), Atrium : Perin del Vaga (vers 1501-1547), Histoire des rois de Rome et leurs triomphes militaires
Tapisseries d'Alexandre le Grand, [réalisées vers 1460 à Tournai], Salle des Géants, Palazzo del Principe
Le tableau de Bronzino le représentant est moins beau (plus sombre, peut-être en raison de l’absence de toute rénovation récente) que celui de la Pinacothèque de Brera à Milan — ainsi que déjà rapporté.
Giovanni Battista Gaulli, dit le ”Baciccio”, Retable, début du XVIIIe siècle, Chapelle du Palazzo del Principe
La salle du naufrage, Tapisserie représentant la Bataille de Lépante [7 octobre 1571], réalisée à Bruxelles, livrée à la famille Doria en 1591
Le jardin du palais et sa fontaine de Neptune paraissent d’autant plus délicieux et reposants qu’il jouxtent des bâtiments portuaires d’une laideur toute fonctionnelle, ainsi qu’une artère de circulation animée.
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Je me rends ensuite dans le centre historique à nouveau. J’entre dans la Chiesa di San Luca
Giovanni Benedetto Castiglione, II Grechetto, Adorazione dei Pastori, Olio su tela, 1645, Chiesa di San Luca, Altare della Natività di Gesù
— avant de visiter un autre palais, le Palazzo Spinola di Pellicceria, lequel contient deux musées d’art, la Galleria Nazionale di Palazzo Spinalo (aux deux premiers étage) et la Galleria Nazionale della Liguria (à un troisième niveau). Un concert a lieu dans ces murs aristocratiques et « patriciens ». L’attitude recueillie, compassée et assez ridicule de l’assistance réunie, sur un trente-et-un qu’on ne voit plus depuis longtemps en France, me semble-t-il, a sur (et malgré ?) moi un effet centrifuge, et, après visité les cuisines du palais, je me réfugie auprès de Rubens et d’Antonello da Messina, dont les tableaux silencieux justifieraient à eux seuls l’intérêt de se trouver là…
Peter Paul Rubens (Siegen, 1577 - Anversa, 1640), Ritratto di Giovan Carlo Doria a cavallo, 1606 circa, Olio su tela, Musei Nazionali di Genova, Galleria Nazionale di Palazzo Spinola
Guillaume Courtois detto il Borgognone (Saint-Hippolyte, 1626 - Roma, 1679), Sanguis Christi, 1670 circa, Olio su tela
Ignoto pittore napoletano/ Unknown Neapolitan painter, San Gerolamo ode la tromba/ St. Jerome hears the Trumpet of the Last Judgment 1650 ca., Olio su tela/ Oil on canvas
(Je l'ai déjà écrit : je suis presque persuadé que ce tableau-ci émanant d'un artiste napolitain inconnu est de la main de Ribera, ou sort de son atelier…)
Guido Reni (Bologna, 1575-1642), Sacred and Profane Love, 1622-1623, Oil on canvas, Galleria Nazionale di Palazzo Spinola
Giovanni Benedetto Castiglione, il Grechetto (Genova, 1609 - Mantova, 1664), Serie con grandi teste di uomini vestiti all'orientale, prima metà XVII secolo, Incisioni
Orazio Gentileschi (Pisa, 1563-Londra, 1639), Sacrificio di Isacco/ Sacrifice of Isaac, 1612 circa, Olio su tela, Galleria Nazionale della Liguria
Giovanni Benedetto Castiglione, il Grechetto , Crocifissione con san Giovanni e la Madonna sorretta da Maria Maddalena, 1640 circa, Olio su carta applicata su tela
Domenico Fiasella, il Sarzana (Sarzana, 1589-Genova, 1669), San Sebastiano, 1630 circa, Olio su tela
Jan Verbeeck (attribuito) (Mechelen, 1520 circa - 1569 circa), Tentazioni di sant'Antonio Abatz, 1550-1560 circa, Olio su tavola di tiglio, Galleria Nazionale della Liguria
(Devant cette dernière œuvre, impressionnante, j’apprends ceci :
« Cité dans les inventaires du XVIIIe siècle de la galerie Francesco Maria Balbi comme une œuvre de Pieter Brueghel, le panneau a depuis été associé à l’œuvre de Jan Verbeeck, un artiste flamand qui appartenait à une famille de peintres de Malines en Belgique. […]
Le tableau a été identifié comme celui mentionné par Flaubert dans une lettre à Mlle Leroyer de Chantepie en 1872, dans laquelle il rappelait, concernant son œuvre littéraire la tentation de saint Antoine, que “l’idée initiale [lui était] venue en 1845, à Gênes, devant un tableau de Brueghel”.
L’écrivain visita l’Italie cette année-là, s’arrêtant brièvement à Gênes, et fut si frappé par la peinture qu’il écrivit à son ami Alfred Le Poittevin de Milan le 13 mai 1845 : “[…] Je donnerais toute la collection du Moniteur si je l’avais, plus 100 000 francs, pour acheter ce tableau”.)
Antonello da Messina (1425/ 1430 circa - 1479), Ecce Homo, 1470 circa, Olio su tavola, Galleria Nazionale della Liguria
Anton Maria Vassallo (Genova, 1620 circa Milano, 1664/1672), San Francesco Saverlo appare al beato Marcello Mastrilli, 1645 circa, Ollo su tela Coming from the Casa
Jacopo Robusti, il Tintoretto (Venezia, 1518/1519-1594), Ritratto di Scipione Clusone con un paggio nano, 1565
Antoon van Dyck, Ritratto di dama genovese con bambino, 1626 circa, Olio su tela, Galleria Nazionale della Liguria
Maestro di Resina (Attivo a Napoli nella prima metà del XVII secolo), Cristo lava i piedi agli Apostoli, c. 1615, Galleria Nazionale della Liguria, Olio su tela
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Je le constate au hasard de mes déambulations, dépité à l’extrême : en cas de besoin, mes difficultés à m’exprimer en anglais sont immenses, et mes bafouillis, incompréhensibles. Voire : elles ne sont guère moindres en français, m’a-t-il semblé la veille, quand j’échangeais avec l’employée, pourtant bien disposée, de l’Office du tourisme près du Palazzo Rosso. — Et je songe avec un peu d’amertume que je ne serai amené à revoir l’orthophoniste que le 2 novembre…