1526 - Si bien que… ? (70)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Si bien que… ?

(Journal extime)

Work in progress

 

70

 

14 mai 2023

J’ai accepté la proposition de mon père de faire avec ma sœur et lui une croisière sur le Danube en juillet, même si ce voyage organisé de Melk à Budapest ne me séduit qu’à demi. La déclinaison des activités proposées ne m’agrée parfois aucunement — du fait notamment que j’ai sacrifié déjà à certaines d’entre elles à Vienne et n’ai pas vraiment envie d’y revenir (le musée Sissi en particulier !)…

(cliché du 7 août 2015)

(cliché du 7 août 2015)

(Relisant le document envoyé par mon père, je m’aperçois qu’en fait j’éliminerais la moitié d’entre elles — pour les remplacer par d’autres que je referais volontiers, à condition que cela soit possible, ce qui n’est pas assuré, tout dépendant de l’endroit où sera amarré le bateau…)

Nous parlons aussi des voisins.

Nouvel héritage : mon père me propose une bouteille de crème de cassis élaborée artisanalement par ma mère et lui quelque quinze années auparavant (sinon davantage). (Je bois un kir ce soir et — gare aux intestins ensuite peut-être  ! — trouve le breuvage buvable, l’alcool pour fruits ayant réussi à le préserver sans trop l’altérer.)

Long téléphonage avec Khadija ce matin. Bonne maïeuticienne, elle m’amène répondre à ses questions d’abord. Comme je devine que cela lui évite, au moins dans un premier temps, de parler d’elle, je sacrifie à ses demandes. Je lui dis en substance ce que j’ai pu déjà écrire à Aymeric.

La santé de Khadija, quand, bien plus tard en fait, je lui en demande des nouvelles, n’est pas fameuse. Elle dresse un inventaire des diverses pathologies dont elle souffre : outre des becs-de-perroquet aux pieds, elle va se faire faire bientôt une gastroscopie (sans anesthésie, précise-t-elle) — sans compter la descente d’organes à la suite d’une hystérectomie et peut-être du portage de sa mère près de dix fois par jour qui a laissé des séquelles.

Elle a reçu presque sans discontinuer ses sœurs et frères, ce qui a entraîné pour elle un surcroît de travail considérable. Les repas de sa mère prennent une heure du fait des difficultés à l’alimenter, et l’aide qu’on lui fournit à ce propos demeure exceptionnelle, Meriem et Anouar répugnant à la nourrir.

Elle parle assez longuement du jardin qu’entend cultiver son frère en créant un carré potager. Encore faudra-t-il que lui s’y tienne.

Elle n’a pas ouvert mes courriels — ceux-ci ne contenant, en vérité, que les photographies prises à Paris dans les expositions et les musées. Elle me demande des nouvelles de Judith, que je serais bien en peine de lui donner puisque celle-ci ne m’a pas écrit depuis mon retour de Paris. Je lui demande, en retour, comment se porte Moktar. Le chat, après avoir tenté de le faire basculer — il pèse 3 kilos 300 —, a réussi à apprivoiser sa présence et se frotte dorénavant à lui de temps à autre pour circonvenir sans doute cet encombrant idole.

Elle a beaucoup aimé le récit d’Emmanuelle Bayamak-Tam que je lui avais offert, au point de lire coup sur coup d’autres romans de son auteure. Cependant, la pièce de théâtre que celle-ci a écrite lui est quelque peu tombée des mains, et elle a décidé de faire une pause dans ses lectures.

Elle me fait une visite guidée (un descriptif oral, en fait) de la maison. Je me garde bien de lui dire que je n’ai aucune intention de m’y rendre un jour, ni lui dire l’horreur que m’inspire cette carcéralissime Gefängnis de laquelle j’espère de tous mes vœux la voir se libérer un jour…

Je lui parle de Paris, en revanche : sait-on jamais, qu’elle puisse y revenir ?

 

 

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