1552 - De Vienne à Vienne (9) [suite et fin (provisoire)]
Au fil du Danube
Journal extime
(5 juillet - 12 juillet 2023)
9
12 juillet 2023
J’ai bien peu dormi — la perspective de se lever tôt ayant joué sa partition accoutumée.
Nous sommes les premiers à devoir débarquer du bateau, l’avion quittant Vienne dans la matinée. Nous repartons dans les mêmes véhicules qu’à l’arrivée.
A l’aéroport, les étiquettes à apposer sur les bagages, les cartes d’embarquement, tout est automatisé. Sylvie, la fille de nos commensaux de la croisière, qui en est passée déjà par là quelques minutes auparavant, nous montre comment procéder. Plus de deux heures nous séparent de notre envol, et nous prenons notre mal en patience.
A Luxembourg, sortis de l’avion, mon père parvient enfin, avant même la chaîne des bagages, à joindre son médecin afin de prendre rendez-vous : constipé dès avant son départ en croisière, il s’inquiétait, en effet, d’une possible occlusion intestinale. (Notre père, décidément, aura bien souffert durant ce qu’il avait conçu probablement comme son dernier voyage, ses difficultés à marcher ayant atteint leur comble, tandis que son ventre gonflé et durci comme la pierre ajoutait un autre inconfort à son périple.)
Nous sommes parmi les derniers à nous saisir de nos valises. Nos commensaux ont déjà débarrassé le tapis roulant des bagages, nous privant d’adieux que nous nous serions trouvés sans doute bien embarrassés d’exprimer, car, si leur compagnie durant les repas s’était avérée intéressante et agréable, la promesse ou le vœu de se revoir, l’échange des numéros de téléphone, auraient été plus formels que vraiment sincères, chacun sachant ce qu’il en est en général de ces rencontres de fortune.
Je conduis jusque ****.
* * *
Chez moi, je vérifie en premier lieu que les fleurs ont survécu. Que l’arrosage automatique a fonctionné.
— Je ne sais pas encore bien clairement que le projet de retourner à Budapest, sans les contraintes propres aux croisiéristes, s’est formé déjà dans mon esprit — pour prendre corps dans les semaines qui suivront, et que le retour à Prague (plutôt qu’à Vienne) se montrera également agréable…
(à suivre — précisément !)