1555 - Retour à Dieppe (3)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Retour à Dieppe

[cidive]

Journal extime

(26 juillet - 2 août 2023)

 

3

 

28 juillet 2023

Impression, qui demeure forte, que toute une journée occupée à des riens, des vétilles, des à-côté vient de s’écouler entre nos doigts comme la poudre vaine d’un sablier.

 

Au réveil, M.-C. me raconte un cauchemar où j’intervenais en sauveur (¡) au moment où l’amie parisienne chez qui elle a récemment séjourné songeait à la violer.

 

Matin

Nous faisons des courses dans un hypermarché, puis, M.-C. devant retirer un colis, nous promenons en ville. La promenade s’achève par un apéritif sur une terrasse : M.-C. commande, davantage par mimétisme que par envie, elle qui ne boit que très peu, un verre de Suze.

Nous déjeunons dans l’appartement.

 

Après-midi

Notre excursion vers les boucles de Seine n’aura (donc) que très peu porté. Nous traversons Yvetot, non sans songer à la jeunesse d’Annie Ernaux.

Lors du pèlerinage suivant, c’est à une jeunesse fauchée que nous songeons (De profundis clamavi), puisque nous visitons le musée Victor Hugo à Villequier, demeure de la famille Vacquerie, la belle-famille de Léopoldine.

Le jardin, bien entretenu, est d’autant plus éblouissant que les pluies successives de l’été l’ont généreusement arrosé.

1555 - Retour à Dieppe (3)
1555 - Retour à Dieppe (3)

Mon souvenir de la noyade de la fille aînée chérie du grand écrivain demeurait erroné, puisque je croyais qu’elle avait eu lieu près de Honfleur (ma mémoire du célèbre Demain dès l’aube… confondant le nom de la ville avec celle de Harfleur), ce que se charge de rectifier M.-C. incontinent.

Elle prend ombrage ensuite des plaisanteries où je joue à la contredire, alors que je sais qu’elle a raison [— sans m’avouer peut-être sur le moment, me suis-je dit longtemps après, ma vexation du fait que M.-C. a ainsi retoqué ma version de la noyade des époux morts prématurément ?]

Bref, nous révisons notre Hugo de toutes les façons, une exposition sur les écrivains du XIXe siècle face aux mouvements et moments révolutionnaires de cette époque nous rappelant aussi les moments de lucidité et d’égarement des uns ou des autres. Au moins l’évolution du père de Léopoldine se défend-elle mieux que celle des autres “génies” de son temps…

Nous poussons jusqu’au cimetière, M.-C. se montrant désireuse de voir la tombe des jeunes noyés.

1555 - Retour à Dieppe (3)

Nous reprenons la voiture et nous arrêtons près de l’abbaye de Saint-Wandrille, nous promenant à l’extérieur sans pouvoir visiter

© Internet

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détour qui nous retarde, de sorte que je ne reverrai jamais (?) l’abbaye de Jumièges. Je prends un cliché tout ironique à travers la grille qui vient de se clore.

1555 - Retour à Dieppe (3)

C’est toutefois l’occasion de nous attarder à la terrasse d’un café tout proche, le vent rafraîchissant par instants notre plaisir à cette pause.

 

Après Jumièges, la dernière boucle de la Seine que nous tentons de suivre s’avère le plus souvent invisible. Nous nous arrêtons un instant pour que je puisse photographier ces rosières trémières fièrement dressées sur leur hampe comme pour faire admirer — et mieux me narguer, moi qui ne suis jamais parvenu à en faire pousser sur ma terrasse.

1555 - Retour à Dieppe (3)

Je cède ensuite aux pressions insistantes de M.-C. pour quitter la route nationale et tenter de nous rapprocher du fleuve. Nous aboutissons dans un cul-de-sac difficile de faire demi-tour du fait d’une chaussée en pente et défoncée, tant et si bien que, la soirée s’avançant en pure perte, nous décidons, après cette ultime tentative, de rentrer à Dieppe et de dîner.

 

 

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