1584 - Voyage à l'Est (3), 14 octobre, Munich, Budapest

Publié le par 1rΩm1

 

 

Voyage à l’Est

[récidive]

Journal extime

(Mitteleuropa, 12 octobre - 25 octobre 2023)

 

3

 

 

14 octobre

Nuit pleine de coupes claires. Je suis réveillé à plusieurs reprises par Tomass, que j’entends dîner vers 1 heure du matin et qui s’affaire à 3. Réveillé de moi-même, enfin, je me lève à 5.

 

Je crois avoir laissé mon petit carnet au moment où, à la gare, je cherche mon portefeuille pour payer le sandwich que je viens d’acheter.

Aucune information ne s’affiche pour le train que je dois prendre. Saisi d’une intuition, je vais plus avant puisque je ne vois à quai que des trains nationaux. Le train pour Budapest, en effet, se trouve beaucoup plus loin, sur d’autres plates-formes.

Ma place n’est pas réservée, et j’ai crainte de devoir quitter le siège sur lequel je me suis installé, ce qui m’arrive en effet du fait d’un couple d’Allemands désagréables, dont la femme me déloge pour s’installer à côté de la fenêtre, à mes côtés. Des voisines surviennent, qui s’entretiennent bruyamment et rient plus fort encore de leurs rires de crécelles qui épouvantent mes oreilles. Je réfugie celles-ci sous le casque pour les rincer de musique…

Bientôt, le train est à l’arrêt. L’on annonce alors trente minutes de retard à l’arrivée de Salzbourg. Lorsqu’il reprend sa marche, le train se traîne (entre 90 et 95 km/h, ainsi qu’en informe un affichage en hauteur, à l’entrée du compartiment. Je m’emplis du paysage — pré-Alpes, églises à bulbe, vaches et chalets posés sur du vert.

© Internet

© Internet

Nous arrivons avec plus d’une heure de retard en gare de Budapest. Entre-temps, des passagers se sont entassés, sans trouver de place assise.

 

Je vais à pied — vingt minutes de marche — jusqu’à l’appartement. Je dois ouvrir par deux fois (devant l’entrée générale, puis devant la porte de l’appartement) deux mini-coffres contenant des clés au moyen de combinaisons de chiffres à aligner. Ainsi se font désormais les locations sans qu’on rencontre personne.

Il est plus de 17 heures quand je me trouve sommairement installés. Je décide d’effectuer quelque ravitaillement. Le premier magasin dans lequel j’entre ne me convient guère. Je poursuis sur une avenue large et commerçante, avant d’aviser une enseigne de supermarché familière, dans lequel je suis, en outre, assuré de pouvoir payer par carte bancaire. Qui plus est, j’y trouve à peu près mon bonheur pour les premiers jours à venir.

Je visite quelques visites de sites sur la toile, sans me convaincre tout à fait de la nécessité d’acheter une “Budapest Card”, finalement assez chère à l’achat.

Je décide ensuite de dîner dans un restaurant, que je choisis dans le guide que j’ai emporté et qui se trouve dans le quartier juif à une douzaine de minutes à pied environ de l’appartement. Les prix annoncés sont a priori plus doux qu’en France.

Le restaurant décline la tôle et le fer blanc de toutes les façons. Après commande (en ignorance partielle des ingrédients de ma part), on m’y sert une soupe sucrée (à la framboise ? à la betterave ?) et sa crème montée en chantilly (?) ; puis un bœuf Stroganoff et ses pommes de terre baignant dans de la crème : les cornichons au vinaigre me rappellent ma mère, sa recette de langue de bœuf aux câpres et cornichons dans une béchamel moutardée. Tout cela est bon, mais je redoute la digestion de pareil repas — tout en m’effarant d’être désormais ce Monsieur Folantin que contrarient les aigreurs d’estomac ¡

 

 

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