1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest

Publié le par 1rΩm1

 

 

Voyage à l’Est

[récidive]

Journal extime

(Mitteleuropa, 12 octobre - 25 octobre 2023)

 

7

 

 

17 octobre

Mal réveillé, je renverse le bocal contenant le sucre en poudre et constate l’absence dans l’appartement de tout balai (et de produits ménagers)…

 

Difficile d’écouler toute la monnaie hongroise amassée : je m’y emploie en faisant quelques courses le matin, sans y parvenir.

Je reçois un message d’Angelo, en réponse à celui que je lui avais adressé la veille.

Est-ce le fait de ces minuscules préoccupations matérielles, mais je me sens curieusement oppressé ? Et si survenait un nouvel infarctus cérébral ? Dans la file d’attente du Musée historique de Budapest, l’inquiétude qui me saisit me pousse à chercher le numéro des urgences (le 104) en Hongrie. Avant de me rasséréner et de me moquer de moi-même.

 

La visite s’avère intéressante. Le rez-de-chaussée, en particulier, bénéficie d’une belle muséographie. Je n’entends pas grand-chose en général à la partie historiographique propre au pays mais suis sensible aux objets exposés, dont ceux qu’emprisonnent des vitrine échappent, comme d’ordinaire, à la saisie photographique. Je m’en abstiens donc, me contentant de quelques prises.

Autre frustration : il aurait fallu payer (bien sûr !) pour pouvoir parcourir l’exposition que propose le musé, ce qui confirme les avantages tout relatifs de la Budapest Card, et je me fais refouler à l’entrée.

Je me sens souvent malheureux de bafouiller — et de rarement me faire comprendre — quand je tente de parler anglais.

 

Je m’essaie donc à quelques clichés. Ainsi des stalles réalisées par le maître florentin F. Marone en 1511, dont je rate néanmoins, faute du recul nécessaire du fait de leur dimension, la vue d’ensemble.

Choir stall from the Franciscan church at Nyírbátor, Commissioned by the Báthori brothers István, András, and György, made by the Florentine master F. Marone in 1511
Choir stall from the Franciscan church at Nyírbátor, Commissioned by the Báthori brothers István, András, and György, made by the Florentine master F. Marone in 1511
Choir stall from the Franciscan church at Nyírbátor, Commissioned by the Báthori brothers István, András, and György, made by the Florentine master F. Marone in 1511

Choir stall from the Franciscan church at Nyírbátor, Commissioned by the Báthori brothers István, András, and György, made by the Florentine master F. Marone in 1511

Le musée rappelle les liens entretenus avec les plus grands compositeurs hongrois, parfois dès l’origine : une salle expose le portrait de Franz Liszt — l’auteur des Rhapsodies hongroises avait accepté de poser, en effet, pour celui-ci, aussitôt entré dans la collection — ainsi que le piano Broadwood ayant appartenu à Beethoven puis à Liszt, entré, lui, après la mort de ce dernier

Miklós Barabás, Ferenc Liszt, 1847, Oil painting on canvas ;  piano John  Broadwood & Sons, London, 1817, Width : 115 cm, Length : 246 cm, Heigth : 92 cm (Range : six octaves, triple stringing, with English grand piano action)
Miklós Barabás, Ferenc Liszt, 1847, Oil painting on canvas ;  piano John  Broadwood & Sons, London, 1817, Width : 115 cm, Length : 246 cm, Heigth : 92 cm (Range : six octaves, triple stringing, with English grand piano action)

Miklós Barabás, Ferenc Liszt, 1847, Oil painting on canvas ; piano John Broadwood & Sons, London, 1817, Width : 115 cm, Length : 246 cm, Heigth : 92 cm (Range : six octaves, triple stringing, with English grand piano action)

(instrument que je photographie — lui surtout — en songeant à Judith, comme d’ailleurs devant le pianoforte vu quelques minutes plus tôt).

Empire upright pianoforte, the so-called “pyramid piano”, early 19th century, Made by W. Schwab in Pest

Empire upright pianoforte, the so-called “pyramid piano”, early 19th century, Made by W. Schwab in Pest

En 1856, Liszt avait dirigé dans la salle de cérémonie du musée la répétition complète de la Missa Solennis (composée pour la dédicace de la basilique d’Esztergom, me rappelle opportunément un placard apposé à l’entrée de la salle), et, deux ans plus tard, il avait donné au même endroit un concert de charité.

Et c’est devant un bureau rassemblant divers objets en hommage au collecteur des Chants populaires hongrois que je rêve un instant, Béla Bartok appartenant sans conteste au Panthéon de mes compositeurs préférés de par ses quatuors à cordes et ses concertos pour piano et orchestre.

1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest
1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest

De belles photographies, par ailleurs, documentent l’histoire hongroise. Ainsi de ces cloches destinées à être fondues afin de fabriquer des canons lors de la première guerre mondiale.

1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest

*  *  *

Je déjeune sur place d’un sandwich, d’un verre de rosé et d’une pâtisserie (celle-ci plutôt bonne et, heureusement, assez peu sucrée). J’apprends par la conversation de touristes français qu’une alerte à la bombe a eu lieu dans une cité scolaire à Versailles.

 

Après-midi

Je visite d’abord la Grande Synagogue de Budapest, qui inclut à un tarif plutôt élevé (puisque de 22 €, après une réduction de 10 % ¡) une visite guidée en français. J’entre deux minutes après que cette dernière a débuté. Entre autres considérations plus ou moins utiles sur le monde juif, j’apprends que la synagogue est la plus vaste d’Europe, la deuxième au monde. La guide commente aussi la présence incongrue d’un orgue, sur lequel a joué Liszt lors de l’inauguration du monument, puis Saint-Saëns.

1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest
1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest
1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest

La visite se poursuit à l’extérieur. Le saule pleureur de la cour du fond est l’œuvre d’Imre Varga. Il est dédié aux 600 000 Juifs hongrois victimes victimes des nazis — auxquels les gouvernants de l’époque ont prêté main-forte. L’arbre est porteur de la gravure d’au moins 3 000 noms : l’on peut y ajouter d’autres, si l’on en a connaissance. L’œuvre, nous dit la guide, a été financée par Tony Curtis, d’origine hongroise.

1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest
1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest

Deux autres synagogues existent, par ailleurs, à Budapest — dont l’une, toute proche, dans une rue adjacente, s’avère inaccessible, ainsi que j’apprendrai bientôt, devant me contenter d’un cliché extérieur.

1588 - Voyage à l'Est (7), 17 octobre, Budapest

La visite n’a duré guère plus qu’une heure. J’achète, avant de quitter les lieux, deux cartes postales, l’une, une vue de Budapest que je destine à JF, l’autre, à Valérie, qui, elle, reproduit le saule éploré (assorti de précisions explicatives, toutes pédagogiques et précieuses).

N’en étant pas bien loin, je rentre brièvement à l’appartement. J’ai oublié le guide, en effet — il m’aurait été pourtant utile au cours de la matinée ! — afin de déterminer que faire ensuite du reste de l'après-midi.

 

 

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