1641 - Si bien que… ? (92)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Si bien que… ?

 

(Journal extime)

Work in progress

 

92

 

10 mars 2024

Mon père raconte pour la énième fois les circonstances où il a appris que ma mère était enceinte (de moi).

 Cependant, cette nouvelle édition n’est pas ne varietur.

Ma mère avait réussi le concours de PFAT (Personnel féminin de l'Armée de terre ; prononcer : P.FAT i.e. « Péfatte ») et « faisait ses classes » à Dieppe durant deux mois quand elle a pris conscience de la situation.

Partant, elle avait pris deux décisions : celle de garder l’enfant ainsi que celle de ne pas informer celui qui était indubitablement « le géniteur ». Elle avait toutefois les coordonnées de celui qui devait devenir mon père.

Revenue à **** et affectée à la caserne T***, elle a dû néanmoins s’ouvrir à sa mère. Laquelle a menacé et tempêté. 

 

Si bien que… m on père a reçu une lettre, qui lui mandait de rencontrer ma mère pour un motif important, qu’elle n’avait pas précisé. Ils font le voyage en Aronde — détail que j’ignorais —, un ami proche qui venait d’obtenir son permis et lui depuis le nord du département — le « Pays-Haut » — jusque ****, où mon père « faisait son droit ». Recommandation expresse avait été faite par le père de l’ami, lequel père (que de “père”, au passage ¡) avait prêté son automobile, de conduire prudemment, de ne jamais dépasser les 60 km/h — prescription vaine, on s’en doute, même si n’existait alors pas d’autoroute sur laquelle écraser le champignon. 

1641 - Si bien que… ? (92)

*  *  *


Revenu à S.***, mon père a d’abord averti son père (que de “père”, à nouveau !)— ce que lui avait conseillé J., l’ami à l’Aronde [dont je ne sais si elle était bleue].

1641 - Si bien que… ? (92)

Ma grand-mère, il faut dire, n’était pas toujours commode. Pendant la période de l'Occupation, elle avait dû élever seule son fils, né au début de l'année 1940 — alors qu'était prisonnier des Allemands son époux. Grande était l’indulgence, au contraire, de mon grand-père qui a dû intercéder auprès de son épouse pour couvrir comme il pouvait son fils de dix-neuf ans.

*  *  *

Le reste, je l’ignore de toutes les façons. La réaction de ma grand-mère1, en particulier. Je suppose que, jusqu’alors, mon père, qui avait réussi un parcours scolaire sans faute qui l'avait conduit à devenir un de ces « transfuges de classe » — comme on ne disait pas encore — à une époque où « l’ascenseur social », pour imparfait qu'il fût, fonctionnait encore, devait faire la fierté de ses propres géniteurs.

L’avenir s’était noué, et s'est poursuivi, comme il a pu.

*  *  *

Et moi je n’ai pipé mot en oyant ce propos : ni rage, ni reconnaissance au demeurant ¡

 

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1Je l'avais oubliée ; cependant, ma mère l'avait exposée lors d'une narration antérieure avec les pauvres moyens dont elle disposait alors.

 

 

 

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