1660 - Si bien que… ? (94)
Si bien que… ?
(Journal extime)
Work in progress
94
[Ce carnet du retour de Paris ne contient guère que des lignes insipides. Les quinze jours qui ont suivi mon séjour parisien m’ont trouvé malade, atone, presque entièrement occupé à recouvrer de l’énergie. Pour autant, elles sont écrites, je les retranscris, ne voulant pas les enjamber.]
9 avril 2024
Je vais en laboratoire me faire faire un test Covid. J’apprends dépité que je n’aurai les résultats que le lendemain. Le laboratoire attend, en effet, qu’ait été préalablement opérée une vague de cent tests avant de passer à leur analyse : toujours cette « gestion » — ou plutôt recherche à tout prix… — de la rentabilité au détriment de la santé des malades. J’aurai mieux fait, en l’occurrence, d’aller en pharmacie : j’aurai eu les résultats dans le quart d’heure et aurai su si j’étais fréquentable, ou si je devais m’isoler quatre ou cinq jours.
10 avril
Matin
La fièvre est tombée durant la nuit. J’ai dormi d’un sommeil interrompu par dix fois au moins au cours des huit heures où je suis demeuré sur ma couche, abattu par la fatigue.
Autre consolation : les douleurs dues à l’arthrose s’estompent. Je lis machinalement cette indication sur la boîte de comprimés dont j’ai suspendu la prise : « peut être prescrit par votre médecin dans les douleurs de l’arthrose ».
Fin d’après-midi
Les résultats du prélèvement naso-pharyngé sont tombés à 18 heures 19. Ils sont négatifs. Rien n’est dit de la grippe — alors qu’on m’avait dit qu’une investigation en ce sens serait poussée.
J’imagine de pauvres laborantins accomplissant à la chaîne leur office, pressés dans leur tâche par une obligation de résultats, et songe (bis repetita) que décidément j’aurais dû me rendre en pharmacie !
Soir
Je prends rendez-vous assez lointainement pour le médecin vendredi à une heure à laquelle je sais qu’elle ne sera pas trop en retard.
11 avril
Matin
La fièvre est bel et bien tombée. Aussi suis-je en mesure de faire des courses de ravitaillement. J’achète un “spot” de cuisson — je ne me rends pas immédiatement compte qu’il est « à induction » — pour Angelo et pallier le feu défaillant de la cuisinière électrique.
Après-midi
Je quitte la terrasse où je bois une bière : il fait encore trop frais.
Alors que je me disais que j’avais commis un impair en envoyant deux courriels successifs au médecin, je reçois un « appel masqué », auquel je m’abstiens par principe de répondre. Or, un message m’a été adressé du cabinet du médecin, qui me propose un rendez-vous le lendemain, en précisant que celle-ci est désolée, que son ordinateur a classé mes mails dans le dossier des « indésirables ». Je rappelle la secrétaire pour dire que j’accepte.
Je croise T., qui sort de ses cours. Je décline une proposition de boire un nouveau verre, d’autant que nous avons prévu de nous voir le lendemain.
Après échange téléphonique, Angelo dit s’en remettre à moi pour la plaque à induction. Je repars que, s’il n’en éprouve pas l’utilité (je lui avais proposé deux casseroles et deux poêles supportant le chauffage à induction), je vais faire rembourser l’achat inconséquent opéré le matin. Je me dis que ce jeune homme ne doit pas aimer qu’on bouscule ses habitudes…
Quand je tousse — ce qui m’arrive à présent de temps à autre —, l’arrière-gorge a mal, ce qui est nouveau.
12 avril
Matin
Comme j’expose les douleurs dues à l’arthrose, le médecin prescrit une radiographie de la main.
Je rapporte la plaque de cuisson.
Après-midi
Je prends rendez-vous dans un cabinet de radiologie pour le lundi 15.
Soir
Je retrouve enfin T. Il m’a manqué de le voir au cours des deux dernières semaines.
Je raconte le silence de Duncan et d’Aurélien durant mon séjour parisien. T. prend fait et cause pour eux en arguant que nécessairement leur emploi du temps et l’agenda de leurs préoccupations divergent dans leur rythme et disponibilités des miens. Je l’admets volontiers, mais, comme j’avais espéré une éventuelle rencontre, j’aurais préféré qu’ils m’adressent un message pour faire part d’une impossibilité plutôt que de recevoir dans l’après coup (la veille) un message de Duncan [« Sorry for the late answer. On est en task force donc en déplacement constant, etc. »], et, de la part d’Aurélien, aucune réponse du tout ¡
En revanche, j’ai beaucoup échangé ces temps derniers avec Christine. Elle m’a sollicité le week-end avant mon départ pour Paris pour demander si Valérie pourrait intervenir à propos d’un poste spécifique qui l’intéresse beaucoup (et qui, de fait, pourrait tout à fait lui convenir et correspondre). Elle a rédigé un message à son intention, que j’ai corrigé à la marge, aidé de T., tout en lui recommandant de ne pas envoyer son courriel durant le week-end pascal, mais à la première heure le mardi suivant. Et, même si je répugnais à solliciter Valérie, j’avais accepté d’intervenir, si besoin était, dans un second temps.
En vérité, cela n’a pas été nécessaire. Valérie a renvoyé Christine vers quelqu’un d’autre. Dans un premier temps, celle dernière a jugé que Valérie n’avait pas compris sa démarche. C’est moi qui, dans un second temps, quelques jours plus tard — avec l’esprit de l’escalier qui me caractérise — me suis dit que, si Valérie avait fourni un nom si précis, même si la personne ne paraissait pas avoir la qualité requise, sans doute l’avait-elle fait en bonne connaissance de cause. J’ai fait part de ma cogitation à Christine, en arguant que Valérie avait dû prendre très au sérieux sa demande. Et, de fait, Christine écrivant, puis téléphonant à la personne en question, s’est trouvée en conversation avec le responsable effectif du service concerné. Mieux : son interlocuteur s’est monté courtois, sinon chaleureux, en tout état de cause intéressé par sa candidature.
13 avril
Angine. La toux déchire douloureusement la gorge.
Dimanche 14
A nouveau de la fièvre.
Lundi 15
Je manque par pur oubli mon rendez-vous chez le radiologue.
Grâce au paracétamol, la fièvre est retombée. Je sacrifie pour deux jours encore à ce traitement.
Le nez est désormais pris. J’achète aussi un sirop antitussif.
Vendredi 19 avril
Cette angine (si c’en est une) n’en finit pas de s’attarder.
Je charge et mets en service la montre “connectée” que m’a donnée mon père le dimanche précédent. Elle compte les pas, prend pouls et tension, mesure le taux d’oxygène dans le sang, décompte les temps de sommeil — en plus d’indiquer l’heure ! Le décompte des calories en fonction de la distance parcourue obéit à un autre tout calcul, beaucoup moins généreux, que le podomètre du téléphone !
* * *
— Puisse bientôt ce carnet de santé se refermer !