1661 - Voyage à Metz (récidive), 1
Voyage à Metz
(récidive)
(1)
20 avril 2024
Je me réveille avec la sensation d’avoir mal dormi. Ce que me confirme la montre gadget : 5 heures 15 — je me suis réveillé au deux tiers de la nuit, suis demeuré éveillé presque une heure, avant de m’endormir à nouveau. 1h11m de profond endormissement VS 4h04 de sommeil léger. Le rapport du mouchard électronique est assez édifiant, sinon déprimant…
Dans un rêve, A. (et non pas M.-C. avec qui je dois faire réellement le trajet) était en retard et faisait que nous manquions le bus (et non pas le train) que nous devions prendre pour L*** (et non pas Metz).
* * *
Je n’étais pas certain que l’univers d’André Masson (pour parler comme Leiris) plairait à M.-C. Cependant, elle se laisse séduire à mesure — surtout à partir des toiles et des dessins de 1936. L’exposition, il faut dire, est copieuse et belle.
André Masson, Il n'y a pas de monde achevé, 1938, Encre sur papier, 50 x 65 cm, Collection particulière
Je me trouve d’emblée de plain-pied avec l’œuvre en détaillant cette « cartographie » adressée à Michel Leiris pour qu'il rédige des “Éléments pour une biographie”, vraisemblablement demandée par son ami à Masson, cette « fiche » étant bien de sa méthode et révélant tout un intertexte commun au peintre et à l’écrivain…
« Cartographies » envoyées par André Masson à Michel Leiris, 1936, Encre et crayon sur papier, quatre feuillets de 22 x 34 cm et un feuillet de 22 x 16 cm, Paris, Chancellerie des Universités de Paris - Bibliothèque littéraire Jacques Doucet
André Masson, la Route de Picardie, 1924,Huile sur toile, 116,4 x 73,5 cm, Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne
Homme dans un intérieur, 1924, Huile sur toile, 92,3 x 65 cm, Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Donation Louise et Michel Leiris
(Je reproduis ici le cartouche d’accompagnement de ce dernier tableau, photographié quand je l’avais vu le 21 octobre 2019 : Encouragé par Max Jacob et Michel Leiris, Kahnweiler visite l'atelier d'André Masson à l'été 1922 et lui offre immédiatement un contrat. Les peintures de Masson avec leurs lignes sinueuses, leur contenu symbolique et leurs formes organiques plaisent au marchand, fermement opposé à l'art abstrait. Les deux hommes tissent une amitié profonde, s'écrivant régulièrement pour partager leurs points de vue. Cette peinture est présentée avec une importante série de natures mortes lors de la première exposition personnelle de Masson galerie Simon en février 1924. Kahnweiler organisera pour l'artiste plus d'une dizaine d'expositions et le sollicitera pour plusieurs livres illustrés.)
Et, hasard objectif, je repère, comme à mon adresse seule (¡) parmi les livres de la bibliothèque du peintre, classé la tête en bas, l’Ecole des vieilles femmes de Jean Lorrain.
Lui-même a illustré les volumes de ses amis écrivains (Aragon, Artaud, Bataille…) et pas seulement Miroir de la tauromachie. Les livres sont sous vitrine et je m’abstiens de toute photographie.
Les Chevaux morts, 1927, Huile et sable sur toile, 46 x 55 cm, Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne
L'Armure, 1925, Huile sur toile, 81 x 54 cm, Venise, Peggy Guggenheim Collection (Solomon R. Guggenheim Foundation, New York
Les Soupiraux, 1924, Huile sur toile, 60 x 81 cm, Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Donation Louise et Michel Leiris
En revenant de l'exécution, 1937, Huile sur toile, 67 x 118 cm,Brême, Kunsthalle Bremen - Der Kunstverein in Bremen
(Je songe — évidemment — à la vue de Tolède peinte par le Greco en voyant ce tableau-ci…)
El Greco (1541-1614), Vista y plano de Toledo, Hacia 1610-1614, Óleo sobre lienzo [cliché du 15 mai 2022]
Le Labyrinthe, 1938, Huile sur toile, 120 x 61 cm, Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art modern
Gradiva, 1938-1939, Huile sur toile, 97 x 130 cm, Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne
En prenant un cliché du dernier tableau, j'en corrige l’exposition afin d’être au plus près des couleurs telles que mon œil les voit. Encore n’est-ce pas gagné puisque tout dépend, en fait, de la luminosité (des réglages) de l’ordinateur, sur lequel je transférerai par la suite les photographies…