1683 - De l'Inde au Népal, Lettre à J.-M., juillet-août 1989 (2)

Publié le par 1rΩm1

 

in  memoriam  J.-M.

 

7 juillet [1989] - 12 h 30


Vérifier s’il est possible d’écrire dans un train indien comme dans un train thaï — ou un train corail.
Atterri plus tôt que l’heure prévue ! Le voyage aura duré sept heures trente en tout ! A l’aéroport, j’ai proposé à une jeune fille seule de partager les frais de taxi. En fait, nous avons pris un bus et, finalement, après quelques tentatives infructueuses, trouvé un hôtel près de la gare de New Delhi.
Température infernale… New Delhi est une ville morte la nuit, gardée par des soldats ou la police ; l’hôtel, lui, plein de vie à toute heure, très bruyant. Le jour, la ville grouille de partout, mais les magasins n’ouvrent qu’à dix heures. Ce fut toute une aventure de petit-déjeuner, tant hier que ce matin !
Que dire ? L’hôtel étant fort bruyant, j’ai mal dormi le premier soir — et d’un sommeil haché, cette nuit. Nous nous sommes levés tard, hier matin. Après quelques tentatives infructueuses pour se trouver un hôtel moins cher, nous avons fait retour au précédent, laissé nos sacs à dos et sommes partis, l’après-midi, à pied — quelle chaleur ! — excursionner la ville et son centre. Entretemps, nous avons réservé nos billets de train — chacun le sien, respectivement — à la gare de New Delhi. Le soir, nous avons fort bien dîné au “El-Arab”, spécialisé dans la cuisine moyen-orientale.
Nous nous sommes quittés, Anne et moi, ce matin, après le breakfast. Chacun sa route. J’ai tout de suite recouvré les avantages de voyager seul !
A midi, j’étais à la gare, afin de prendre le train pour Agra. Je redoutais un peu de m’y perdre, tellement elle est grande.

© Internet

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En fait, non seulement les indications de quai étaient faciles à trouver, mais encore la liste des réservations (c’est beau, l’informatique !) — avec le nom, l’âge et la destination — figurait sur le compartiment où je devais monter ! Plus incroyable encore peut-être, le train est parti à l’heure.
Paysage monotone. Au dehors, c’est la plaine du Gange, de New Delhi à Bénarès. Chaleur torride en été. Si je n’ai pas séjourné à Delhi (je le ferai sans  doute au retour ), je resterai vraisemblablement deux jours à Agra. J’ai le temps, jusqu’au Népal (encore qu’il me tarde déjà d’être au frais, en altitude !), quoique je n’aurai guère fait que deux cents kilomètres.
Le voyage commence seulement à présent. Non seulement parce que, comme les autres grandes villes d’Asie, New Delhi semblait n’offrir qu’un charme très relatif, mais également parce que je suis aujourd’hui reposé et, enfin, que je suis seul. Non seulement il apparaît que les démarcheurs en tous genres insistent moins, mais aussi les autres semblent vous aborder plus facilement, vous parlent et sont plus curieux.

(à suivre)

 

 

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