1688 - Voyage en Meuse
29 août 2024
Cette fois, nous voyageons en Meuse, Judith, Norbert et moi. (J’ai préféré cette destination à celle de Luxembourg, n’étant jamais allé à Saint-Mihiel. Et si je me suis rendu plusieurs fois à Bar-le-Duc — la plus insigne étant pour un concert de Léo Ferré en 1987 —, mes souvenirs de la ville haute demeuraient assez nébuleux. Je songe bien sûr aussi à Jean-Matthieu, que, malgré une correspondance suivie, je n’ai jamais rencontré, même si toujours l’envie pour moi se maintient de croiser sa route…) Le voyage s’avère moins fatigant que la veille. Nous rencontrons néanmoins quelques lacets dans la descente des Côtes-de-Meuse.
Nous roulons d’abord jusque Bar-le-Duc. Nous arpentons les rues de la Ville-haute Eglise flanquées des belles maisons Renaissance, dont certaines, à l’abandon, sont dans un triste état, à la recherche de l’Eglise Saint-Etienne où se trouve le transi de Ligier Richier, mais aussi, qui lui est attribué, le Christ en croix avec les deux larrons.
Bar-le-Duc, Eglise Saint Etienne, Chapelle des Font baptismaux, l'Education de la Vierge, statue, pierre calcaire, XVIe siècle
Ligier Richier, le Transi ou Décharné ou Ecorché, Milieu du XVIe siècle, Pierre, Bar-le-Duc, Eglise Saint Etienne
Christ en croix avec les deux larrons, attribué à Ligier Richier, Première moitié du XVIe siècle, Bois polychrome
Nous commentons — en nous en réjouissant — l’absence totale de touristes, tout à rebours de Colmar.
William a indiqué une adresse de restaurant, que nous n’honorerons pas, le menu semblant trop copieux et riche pour un repas du midi.
Nous stationnons donc dans la ville basse à la recherche d’un endroit où déjeuner. Le restaurant que nous choisissons nous sert une assiette du pêcheur plutôt mauvaise, le saumon fumé s’avérant insipide et résistant à sa découpe, ce qu’indiquait déjà son cœur bruni.
Instruits par William, qui a beaucoup sillonné la région, nous entrons dans la poste centrale afin de découvrir ses trois vitraux de Jacques Gruber (tardifs et donc très différent des motifs fleuris auxquels l’artiste-verrier nous a habitués). Ceux-ci chantent la modernité.
Ils ne sont pas signés et je doute d’abord de leur attribution, espérant à part moi (assez mesquinement ¡) prendre en défaut le savoir de William. Nous sommes aimablement renseignés par une présupposée qui nous fournit une fiche de renseignements, qui dissipe tout doute à leur propos.
A Saint-Mihiel, nous participons à une visite guidée de la Bibliothèque bénédictine.
Traversant la place pour entrer dans l’Église Saint-Michel, nous admirons ensuite la Pâmoison de la Vierge.
Puis nous nous mettons en quête de l’Eglise Saint-Etienne afin de voir le Sépulcre, autre œuvre de Ligier Richier qui aura scandé notre escapade meusienne.
* * *
Nous reprenons notre route non sans prendre un verre dans un bar de la Place du Château de Commercy.
Je pense à J.-M., crois reconnaître l’endroit (auquel cas, ce qui est assez vraisemblable, on l’aurait cédé depuis lors au secteur privé) où il exerçait son travail de prospecteur placier pour la défunte Agence Nationale pour l’emploi — fonction qu’il avait également exercée à Toul, où nous rendons ensuite.
Là, nous visitons la cathédrale et le cloître attenant, juste avant que l’on ne le ferme.