Si au moins… ça pouvait ressembler… à l’Italie ! (1)
Si au moins…
ça pouvait ressembler…
à l’Italie !
(récidive)
1
Si au moins ça pouvait ressembler à l'Italie ! (Léo Ferré, Rotterdam)
Lundi 23 septembre
Débordé déjà par les préparatifs de voyage et divers enquiquinements, Angelo me sollicite : son réfrigérateur ne fonctionne plus, et nous nous employons à le déloger du meuble de la cuisine intégrée afin que je puisse en prendre les mesures. Je cherche ensuite vainement un modèle qui ne dépasse pas en hauteur les 86 centimètres mesurés. Je m’apprête à prendre les cotes cette fois du meuble quand Angelo m’annonce que l’appareil fonctionne à nouveau ! Quarante minutes de perdues.
Et puis. La toute récente chaudière fait des siennes. L’affichage électronique, si je m’en reporte au manuel d’utilisation, signale un problème de brûleur. Je téléphone à l’entreprise. Alors que la femme du chauffagiste téléphone elle-même à son mari, je parviens à réinitialiser le programme. Le signal a disparu.
Je suis en retard pour la dernière bière avec T., que je ne reverrai pas avant trois semaines. Et, dans ma précipitation, j’oublie le DVD qu’il m’a prêté — et qu’il comptait prêter à Paul. Je vois qu’il est très mécontent. Quand on se quitte, il me parle d’un rendez-vous qu’il a pris pour une IRM le jour de mon retour à des fins de contrôle de la prostate. Je connais, certes, mon hypocondrie et l’imagination qu’il développe à propos des maladies en général mais lance imprudemment qu’existent peut-être des moyens moins intrusifs. T., à nouveau, marque de l’agacement. Je me maudis incontinent — et ce, d’autant que les dernières semaines ont été parcourues de tensions, minuscules peut-être, mais entre nous se sont accumulées…
24 septembre
Matin
J’ai cette heureuse surprise en me pesant : j’ai maigri de deux kilos et demie.
En revanche pour me déplaire (¡), le signal de la chaudière est réapparu. Et il me faut bien constater en me rasant que l’eau est à peine chaude. Tant pis, je prendrai une douche quand je serai chez Judith.
Une partie de moi se projette déjà en Italie, tandis qu’une autre renâcle de partir si longtemps. Quelle idée ai-je eue, en outre, d’aller de ville en ville, sans demeurer nulle part plus de deux jours ?
Milieu de matinée
Judith repasse à la cuisine. Elle me prépare un café.
Norbert s’apprête à se faire opérer de la prostate : il sera hospitalisé le lendemain. Est prévue une ablation complète (détail que j’ignorais), laquelle nécessitera trois jours d’hospitalisation, puis une rééducation des sphincters.
Ils ont organisé un voyage à Naples fin décembre à l’instigation de William et séjourneront dans un palazzo du centre historique dont elle me montre des photos : 300 m², un escalier « à l’aigle », de quoi, de fait, s’enthousiasmer. Laure ne veut pas les accompagner puisqu’il faut prendre l’avion. Selon William, qui la raille, elle « joue les Greta Thunberg », ce en quoi je lui donne pourtant raison, m’étant moi-même reproché d’avoir réservé un vol depuis Venise jusque Paris pour mon prochain retour d’Italie.
Après-midi
Je croise Laure, à qui je dis très pataudement qu’elle a encore grandi (¡). Elle s’amuse et dit que désormais elle ne grandira plus.
* * *
L’exposition que je voulais visiter à l’Ecole des joailliers Boulevard Montmartre ne se fait que sur réservation.
Et l’exposition sur les bijoux de scène de la Comédie française, où piétine un peu trop de monde, me paraît plus anecdotique qu’elle ne m’intéresse véritablement.
J’y retrouve néanmoins Sarah Bernhardt, notamment la création de Lalique dont j’avais raté la prise auparavant.
Max Stuffer (XIXe siècle), Sarah Bernhardt dans Théodora (Théodora de Victorien Sardou), 1884, Tirage photographique Comédie-Française
René Lalique (1860-1945), Broche ayant appartenu à Sarah Bernhardt, 1896, Or, émail et émeraudes, Paris, collections Comédie-Française