1717 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l’Italie ! (10)
Si au moins…
ça pouvait ressembler…
à l’Italie !
(récidive)
10
30 septembre 2024
Matin
Soudainement persuadé d'avoir oublié ma tablette dans l'appartement de Sandra (tous ces prénoms féminins en —a découragent la mémoire, et je devrai rechercher si tel est bien son prénom), — je ne me vois pas la ranger ni dans la valise ni dans le sac de voyage, cependant que j'ai déposé entre-temps mes impedimenta à la consigne de la gare et ne peux sur le moment vérifier mon intuition —, j'abrège mon ultime tour de la vieille ville de Bergame pour vérifier ce qu’il en est de cette intuition.
À cette heure (10 heures 30) les rues sont infiniment plus tranquilles que la veille, d’autant que les musées le lundi sont fermés. De retour chez Sandra, je dois bien constater (bien sûr ¡) que tout cela n'était que le fruit inquiet de mon imagination.
J'achète un sandwich et une pâtisserie — très mauvais, je m’en rendrai bientôt compte — à la cafeteria de la gare, après m’être procuré un carnet spiralé afin d’en effeuiller les phrases au fur et à mesure, ce qui me rappelle Prague en un temps reculé...
Consultant machinalement l'horaire du train que je dois prendre, j'apprends que celui-ci est supprimé.
Je me fais confirmer à un guichet l’information, tout en m’enquérant d’une alternative possible, non sans protester du procédé auprès de l’employée, laquelle me rembourse le billet.
Je prends un bus de ville jusqu'à l'aéroport, puis un autre bus pour Brescia, dont le trajet me coûte plus cher que le billet que l’on vient de me rembourser ; en outre, le voyage est sensiblement plus long, même si nous démarrons plus tôt que le train initialement prévu…
Puis, à la gare, abusé par ma position apparente indiquée par le logiciel de localisation, je veux prendre un autre bus régional ; mais je suis naturellement refoulé par le conducteur puisque le “pass” que je me suis procuré entre-temps n'est pas valide sur sa ligne.. Je finis par prendre le métro.
Saisissant le nom de la rue où j'entends aller, le bus (de ville, cette fois !) me mène à l’extérieur de la ville, dans une zone commerciale éloignée, tant et si bien que, mû par une impulsion qui s’avèrera la bonne, je décide de descendre et de faire demi-tour.
Entrant l'adresse exacte, je finis par parvenir à bon port, non sans avoir tiré ma valise jusque la station de métro dont j'étais parti, couvrant un bon kilomètre pour découvrir que le logement se trouvait à une centaine du mètres de là !
J'arrive donc en retard à l'appartement que j'ai loué. Ce qui ne gêne aucunement la logeuse, puisqu’elle m’a voué à une boîte à clés, puis à des digicodes répétés avant que je ne pose enfin mes bagages, tablette comprise, dans le studio que j’ai réservé près de deux mois plus tôt.
Brescia, milieu et fin d'après-midi
J'entame mon effeuillage de carnet Place de la cathédrale, nommée Place Paul VI, le souverain-pontife (dont j’ignorais qu’il fût originaire de la ville) étant statufié assez laidement à l'intérieur du Duomo.
La ville, bien moins touristique que Bergame, reçoit d'emblée mon suffrage. J'ai traversé deux ou trois places en toute ignorance de leur office et nom, pas plus que de leur emplacement précis.
Installé dorénavant sur la terrasse du Duomo, le plan du guide et les sites que je consulte ensuite pallient mon ignorance :
J’ai donc contemplé la Plazza della Loggia, son Palazzo et la Torre dell’Orologio (« an astronomical masterpiece »)
la Place Pie VI (donc), son Broletto (Torre del Popolo du XIe siècle), la Loggia delle Grida, le Duomo nuovo, ainsi que le Duomo vecchio, inaccessible pour l’heure — accessoirement la Piazza della Vittoria, dont j’ai aperçu le bâtiment (mussolinien) de la Poste en sortant de la station de métro.
Soir
Le restaurant où je comptais dîner n'ouvre qu'à 20 heures. J’y renonce donc et fais quelques courses. J'achète du café — pour découvrir en rentrant que du sucre manque dans les placards.
Pascal m’a téléphoné entre-temps. Je le rappelle. Ils seront, F. et lui, à Paris le 9, le lendemain de mon retour d’Italie.
Je téléphone à B. afin de différer notre rendez-vous, prévu ce même jour. Celle-ci, sur son ton le plus pincé ton de princesse outragée, en décrochant rétorque qu'elle se trouve dans le métro, n'a son agenda ni sous le bras mi dans la tête et, par conséquent, qu'elle me rappellera ! — ce qu’elle fera néanmoins en cours de soirée, en acceptant, radoucie, de se voir le samedi 12 plutôt que le mercredi.
J’achète du sucre, après avoir dîné, dans une épicerie tenue par un commerçant asiatique, ouverte tard le soir et presque en face de l’appartement.