1638 - Si bien que… ? (91)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Si bien que… ?

 

(Journal extime)

Work in progress

 

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1638 - Si bien que… ? (91)

 

23 février 2024

 Je m’inquiète de rougeurs apparues depuis quelques temps sur le gland. J’écris à mon médecin. Puis renonce à envoyer le courriel. Puisque ce n’est pas vraiment douloureux, je prends le pari (tout provisoire) que la cause en est juste une irritation qui s’attarde. Que la mécanique n’a pas été suffisamment lubrifiée — et mise à rude épreuve lors d’une activité masturbatoire qui tirait en longueur… 

Je m’irrite, par ailleurs, de démêlés avec un artisan dont on m’avait vanté les mérites et dont les si bons offices ont laissé à désirer. S'y est ajouté un malentendu sur l'étendue des travaux. Les plinthes, la porte repeinte en gris juraient avec le beige de la fenêtre, demeurée telle alors que je croyais qu'elle aussi serait repeinte. Piqué au vif par mes réserves, l’artisan s’offre toutefois de peindre gracieusement la fenêtre.

Albert Marquet, Persienne verte, 1944-1946

Albert Marquet, Persienne verte, 1944-1946

J’ai réglé avec Pascal la question d'un séjour prochain à Paris. Je laisse un message à Khadija en vue d’un téléphonage dans les jours à venir. « Et comment ! », répond-elle.

Nous nous appelons assez longuement le lendemain. Elle est inscrite à “France Travail” (on croirait être revenu aux beaux jours des montées ou aux accessions de tous les fascismes !) et mène déjà une recherche active, non sans culpabiliser (« les chômeurs, quelle bande de fainéants ! »). Après sept années de soins extrêmes comme “aidante” auprès de sa mère, elle touchera… 950 €/mois. Ce qu’on lui propose est naturellement en deçà de ses compétences et qualifications.

Je lui ai proposé de venir à Paris lorsque j’y séjournerai.

 

27 février 2024

Dans la salle d’attente du médecin, j’attends — que faire d’autre, en effet, dans ce lieu ? — l’heure de mon rendez-vous. J’ai dix minutes d’avance. Je calcule toujours assez large pour ne pas être en retard : le cabinet de Madame J*** (je ne résous pas à dire Docteur, non plus que Maître, à un notaire) se trouve à cinq ou six kilomètres de mon domicile, dans la principale ville de banlieue de ****, et les aléas de la circulation sont tels qu’être exact n’est jamais assuré.

Je lis, pour tromper l’attente. Je ne suis pas sûr de toujours comprendre ce que je lis. Ma lecture est entamée par le souci de ce que j’ai à dire, même si je me suis interdit de préparer tout discours. Néanmoins, j’ai pensé que, à la question « Comment allez-vous ? », je pourrais repartir : « A vous de me le dire. C’est bien pour quoi je viens ».

Madame J*** s’avère beaucoup plus fine — ou bien mieux aguerrie, et moi sans doute incurablement naïf — quand elle ouvre la porte et s’avance vers moi : elle me prie d’entrer, sans m’enquérir de ma santé. Et ma phrase reste un projet sans exécution possible. En revanche, le livre que je tiens m’échappe des mains et tombe, ainsi que mon marque-page, et je tombe par là sous l'habituel coup de la maladresse.

Tandis que nous nous asseyons l’un en face de l’autre, elle commente ce petit tracas d’avoir perdu la page de ce que je lisais sans avoir eu le temps de « corner » le volume. Je proteste : je n’ai pas cette pratique, d’ailleurs le livre appartient à la médiathèque à laquelle je l’ai emprunté. Comme souvent Madame J*** moralise de retour : d’autres n’ont pas ce souci, etc.

Nous réglons rapidement la question du bilan sanguin que je viens de faire faire en cours de semaine précédente. Elle s’inquiète néanmoins du taux anormal de “CPK” révélé par l’analyse — et me demande si je me suis adonné à quelque activité sportive la veille. Comme la prise de sang a été réalisée un jeudi, sans davantage songer au cours de gymnastique de Simone, je réponds que non, à part peut-être quelques kilomètres de marche.

J’en viens donc ensuite à ce qui m’amène : cette affection dermatologique — s’il s’agit de cela —, cette rougeur dont se pare mon gland depuis quatre ou cinq semaines. Je parle d’une éventuelle irritation à l’origine — sans évoquer l’activité masturbatoire fastidieuse et longue à laquelle je m’étais adonné, l’issue jaculatoire tardant vraiment à se produire, un certain soir (proche, ô ironie, de la date de mon anniversaire), doublée d’une nouvelle séance rapprochée que je m’étais permise le surlendemain en vue de vérifier le caractère exceptionnel du branle laborieux de l’avant-veille et m’assurer — surtout — que tout était en bon ordre de marche ¡ —, le temps passant ayant contribué à démentir tout ou partie l’hypothèse d’une irritation passagère, l’érubescence du gland et du haut de la verge tardant à diminuer en étendue comme en intensité. J’explique — hormis les détails inutiles ¡ — tout cela.

Précaution grotesque sans doute : j’ai fait une photographie.

Comme Madame I. me demande de lui montrer, je lui oppose (faiblement) le cliché pris. Elle accepte ce biais : « si la photo n’est pas floue ».

Elle ne l’est pas (¡).

* * *

Je m’aperçois bien plus tard que j’ai oublié de parler de la douleur qui assaille mon pouce et, dans une moindre mesure, mon index de la main droite. Ces doigts, depuis l’infarctus cérébral, sont le siège d’une insensibilité chronique et continue, me font désormais, tout à rebours, souffrir de manière aiguë. (De là à imaginer qu'un rapport existe entre cette manifestation indiscrète (et surtout douloureuse [!]) et le branle que j'ai évoqué, ce n'est naturellement que dans l'après-coup que je l'établis — et c'est un pas que j'hésite de toutes les manières, bonnes ou mauvaises, à franchir !…)

 

 

 

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