538 - À PAS COMPTÉS, journal extime (3)

Publié le par 1rΩm1

 

BRUXELLES - SÉVILLE - BRUXELLES

À PAS COMPTÉS (journal extime)

(1er - 10 mai 2014)

 

 

2 mai, matin

Parcours Art nouveau à Ixelles
Tjs mon goût des façades
Rue Vilain-XIIII (!) un très beau garçon de vingt-cinq à trente ans qui sort de chez lui me salue ; d’autres passants le feront aussi.
(Il fait froid. Je regrette de ne m’ê plus habillé)
 
Je me fais regarder qd je demande un verre de la commune (« un verre du robinet » relaie le serveur, annonce qui fait tourner la tête de la serveuse en ma direction)
C’était très bon (mais congru) poire rôtie — J.-M.
pétales de fleurs
l’air d’un bouseux
bière servie dans des verres à vin — je pose la ?
IR
Il y a décidément des mœurs auxquelles je n’entends rien — j’ai p-ê tort !
 
Musée fin de siècle. Premières salles décevantes. Je revois des Ensor, des Redon, des Khnopff [la Tendresse]. Suis arrivé assez tard après le musée Horta (pour rester dans la note). Musée ferme (tôt !) fais au pas de charge des salles (meubles et pâtes de verre) qui m’auraient intéressé.
 
Je fais toujours de gros bébés ! (j’ai supposé q celui-là n’était pas le 1er)

 

 

2 mai, matin

Je parcours les rues d’Ixelles en quête de façades art nouveau. 

6 rue du Lac ; avenue du Général de Gaulle ; rue Vilain XIIII
6 rue du Lac ; avenue du Général de Gaulle ; rue Vilain XIIII
6 rue du Lac ; avenue du Général de Gaulle ; rue Vilain XIIII
6 rue du Lac ; avenue du Général de Gaulle ; rue Vilain XIIII

6 rue du Lac ; avenue du Général de Gaulle ; rue Vilain XIIII

Rue de la Vallée (je regrette que la photographie faite de la rampe florale de la première soit ratée...)
Rue de la Vallée (je regrette que la photographie faite de la rampe florale de la première soit ratée...)
Rue de la Vallée (je regrette que la photographie faite de la rampe florale de la première soit ratée...)

Rue de la Vallée (je regrette que la photographie faite de la rampe florale de la première soit ratée...)

Rue Vilain XIIII (!) un très beau garçon de vingt-cinq à trente ans qui sort de chez lui me salue ; d’autres passants feront de même. J’aime cette politesse indigène...

La promenade serait tout à fait plaisante s’il ne faisait si frais. Je regrette de ne pas m’être mieux habillé.

*  *  *

Je déjeune dans un restaurant un peu cher.

Décor moderne (néo seventies). Ambiance feutrée. Habitués qu’on reçoit avec force sourires et courbettes. On y sert des bières dans des verres à vin. Alors que je demande un verre d’eau de la commune, le serveur marque un temps d’arrêt, me regarde de façon appuyée, puis clame « un verre du robinet » à l’adresse du barman derrière son comptoir, ce qui a pour effet de faire tourner la tête de l’autre serveuse dans ma direction. En vérité, je commence à trouver, même si je passe sans doute pour un rustre, quelque paysan de Paris égaré à Bruxelles, l’endroit sine uera nobilitate — et la gastronomie, que parsèment quelques pétales de fleurs, bonne, mais irrémédiablement congrue. Et, comme les fleurs ne nourrissent pas tout à fait son homme, j’ajoute au plat principal une « poire rôtie », qui déçoit le bouseux que je suis, préférant nettement les poires au vin que faisait J.-M. J’ai peut-être tort — à tout prendre, pourtant, je n’en suis pas sûr —, mais il y a des mœurs décidément auxquelles je n’entends rien, celles des convives qui me paraissent des notables ou des cadres infatués de payer si cher leur collation, celle de serveurs infatués de servir dans cet endroit. Je ressors, je l’avoue, quelque peu agacé de la « douloureuse » (comme aurait dit le père de S., lequel aurait sans doute copieusement râlé d’avoir si peu copieusement déjeuné !) et du creux à l’estomac pas tout à fait comblé par un seul plat complété d’un dessert !

 

Après-midi

Je poursuis, durant l'après-midi, ma promenade 1900 de l'autre côté de l'Avenue Louise, tout en me rendant, de proche en proche, au musée Horta, que je visite pour rester dans la note...

rue Faider ; rue Defacqz
rue Faider ; rue Defacqz

rue Faider ; rue Defacqz

L’après-midi est déjà avancé quand je me présente au comptoir des musées nationaux tout près du Palais Royal. Les files d’attente sont plus ou moins longues : celle pour le musée Magritte étant décourageante — et aimant bien moins Magritte de toute façon qu’autrefois —, j’y renonce pour entrer dans le nouveau Musée fin-de-siècle Museum (puisque ouvert depuis décembre 2013). Les premières salles en sont décevantes dans leurs visions naturalistes et ouvrières. Je revois ensuite des Ensor, des Redon vus à Paris dans des expositions, mais aussi des Ensor et Khnopff autrefois accrochés au musée d’Art moderne tout proche, ce qui réveille des souvenirs de mes séjours antérieurs à Bruxelles, moins avec Lindsay d’ailleurs qu’avec R., que l’ambiance “finiséculaire” — comme on disait alors que les deux derniers siècles finissants paraissaient s’entre-regarder jusqu’à s’hypnotiser et totalement se recouvrir (effet de myopie plus que hypnotisme véritable) — fascinait... Et, même si j’aime — beaucoup — moins — aussi — les préraphaélites qu’autrefois, les amours tendres et incestueuses de l’homme et de la panthère (« panthère contre panthère » selon la formule de Barbey d’Aurevilly), de la sphynge et de l’androgyne, du jeune homme et de l’animal, produisent encore en moi son petit effet, augmenté sans doute de ces anamnèses qui me tirent par la veste...

538 - À PAS COMPTÉS, journal extime (3)

Cependant, le musée annonce sa fermeture — ce qui me rappelle cette fois la Gemäldegalerie de Berlin —, et je me trouve obligé de parcourir au pas de charge un certain nombre de salles contenant meubles et pâtes de verre...

Encore un lieu où il faudra(it) revenir...

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article