524 - Paris - Lille - Paris : journal par (r)accroc (4)
Paris – Lille – Paris : journal par (r)accroc
(journal extime, 19 octobre – 28 octobre 2013)
Lundi 21 octobre 2013
Après-midi
Au vu de la foule massée devant le Grand-Palais pour l’exposition Vallotton, je renonce à vouloir entrer. Je reviendrai — il est 14 heures 30 — à une heure plus favorable... Je peste néanmoins contre ces grandes expositions parisiennes qui attirent la presse, le pire étant de faire la queue non seulement pour entrer mais aussi et surtout pour voir les œuvres — devant lesquelles il est alors d’autant plus difficile de stationner qu’on vous bouscule ou vous enjoint d’avancer !
Je décide donc, comme me l’avait conseillé T. lors de son dernier séjour parisien, de me rendre à la Défense.
Je serai moins impressionné que ne l’avait été T. Mais je prendrai tout de même quelques photos. J’en trouve l’esplanade venteuse, un tourbillon de vent étant créé par ces tours guerrières (le nom du quartier l’illustre assez...) que se sont achetées des entreprises multinationales aux prétentions hégémoniques. Et, si la tête tourne un peu et s’échauffe devant ces hauteurs parfois bellement profilées, difficile tout de même de ne pas condamner cette démesure-là...
Soir
Je retrouve Patrice et Anne chez eux, avant de dîner dans un restaurant de leur quartier.
Je suis content de revoir leurs filles, toutes deux très agréables, intelligentes et jolies. Je me rappelle quelques soirées passées chez J.-M. alors que séjournait la cadette, E***, dans la maison de mon ami, et me souviens de l’affection qui courait de la jeune fille à son oncle : j’aurais volontiers troqué contre elle et sa sœur mes propres nièces avec lesquelles je n’ai guère eu d’atome crochu — sauf avec l’aînée peut-être quand elle était très petite et que je jouais avec elle dans des activités qui me paraissaient « d’éveil » (comme on dit aujourd’hui !), rêvant alors à une « évolution » de ce petit être plein d’énergie et d’intelligence, à laquelle l’« élevage » (pour parler aussi plaisamment que Judith) de ses deux filles par ma sœur n’aura guère abouti... Mais qu’ai-je à dire à ce sujet, moi le célibataire malthusien, qui ai pour meilleures amies des femmes qui ont assurément choisi de n’avoir pas d’enfants, toute progéniture étant décidément une catastrophe — le mot étant entendu dans toute sa polysémie, voire son étendue !... Or, oui, j’aurais bien aimé avoir des nièces pareilles — comme j’adopterais volontiers Dimitri [songé-je aujourd’hui ! — mais il faudra sans doute que j’y revienne] !
Tous deux, lors du repas, se montrent très bavards. Cela m’amuse d’ailleurs et contrevient aux habitudes : dans un couple, un bavard s’associe souvent à un taiseux… En tout état de cause, cela me repose et me délie de devoir trouver des sujets de conversation. Mais je songe à part moi que c’est surtout J.-M. qui nous lie. Tout ne m’intéresse pas également dans ce que l’un et l’autre développent, en effet.
Le restaurant est bon, mais l’addition qu’on nous présente me paraît un peu salée.
Et, depuis Ménilmontant, je trouve le trajet long pour revenir jusqu’au studio...