788 - S i c i l i a n a (5)

Publié le par 1rΩm1

 

 

S i c i l i a n a

 

 

PARIS - SICILE - PARIS

 

 

Journal extime (7 - 21 avril 2017)

 

 

5

 

12 avril

Matin

 

Je dors mal.

Une alarme de voiture met un terme — de toute façon — à ce mauvais sommeil.

 

Je m’aperçois dans le RER que j’ai oublié dans le studio de N. mes lunettes de vue, ainsi que mes lunettes de soleil.

 

J’achète plutôt cher des lunettes — « mes prothèses », disait J.-M. — aux verres grossissants (2,5 x) à l’aéroport.

 

 

Après-midi

Alors qu’on nous a fait monter dans l’appareil, on nous annonce un retard de l’avion de plus de deux heures : un radar est en panne à la tour de contrôle de Catane.

 

J’envoie, pour l’en avertir, des SMS à Ernesto, le fils de Claudio, mon logeur.

 

 

Soir

Le bus met une heure quarante pour rallier Taormina. (Je calcule que plus de dix heures se sont écoulées depuis que j’ai quitté Paris.)

Le site est magnifique. Le soir tombe, mais il n’est pas difficile de s’en apercevoir alors que, de lacet en lacet, tandis que le véhicule ascensionne, on domine la côte, ses échancrures et sa presqu’île (Isola Bella, la bien nommée, apprendrai-je le lendemain).

 

788 - S i c i l i a n a (5)

 

J’attends au moins un bon quart d’heure, après m’être fait refouler à l’adresse que j’avais notée sur mon calepin. Celle-ci, après vérification, est pourtant celle de l’appartement indiquée par le site sur lequel j’ai réservé. Mes appels téléphoniques sonnent dans le vide auprès de Ernesto — dont je me commence alors à me demander s’il m’accueillera le soir même et si je ne vais pas devoir me chercher une chambre d’hôtel !

Finalement, Ernesto arrive sous les espèces d’un assez joli garçon, flanqué de son amie, tout enjouée. L’appartement est fort proche, mais, de fait, l’adresse donnée n’était pas la bonne — et ce, volontairement, me dit-on, afin de ne pas susciter  d’importunes curiosités, chacune des entrées de ces immeubles disposés autour d’un escalier central ayant la même adresse de toute façon… Je me dis à part moi que le procédé, s’il s’explique, m’a tout de même fait déranger le voisinage, qui pourrait, à la longue, trouver déplaisant ce subterfuge…

On me montre l’appartement, assez confortable et suffisamment grand. Ernesto se montre disert sur le chapitre des lieux attractifs des environs, et je dois un peu refroidir ses ardeurs quand je m’aperçois que, alors que je croyais à des visites de lieux ou de monuments, il m’indique des adresses de bars et de restaurants, tout en se montrant incapable de me dire où trouver de quoi déjeuner le lendemain — j’achèterai néanmoins quelques viennoiseries dans des boutiques, assez nombreuses, ouvertes pour les touristes —, les magasins, étant donné l’heure, selon lui, étant fermés.

Et j’ai très faim.

 

J’arpente bientôt la rue principale de Taormine, atermoyant entre quelques restaurants, puis arrêtant mon choix sur l’un d’entre eux.

Le plat principal que j’ai choisi partiellement en aveugle dans le menu s’avère des spaghetti aux moules — sans doute des pâtes sèches mises en œuvre pour les besoins de la cause (pourquoi donc, me dis-je, trop en demander ?), mais assez bien cuisinées et copieusement servies.

Le vin blanc (sicilien) que j’ai choisi pour l’accompagner — assez proche de celui que nous buvons, T. et moi, lorsque nous dînons dans un restaurant italien de **** — chante agréablement au palais, et je songe donc qu’il lui agréerait.

Le poisson qui vient ensuite dressé dans sa sauce tomate aux câpres et anchois achève de me caler l’estomac — avant le dessert, une glace industrielle prétendument une spécialité de la région.

 

Il est tard déjà, et je rentre, repu, avec l’idée de rejoindre un sommeil réparateur.

 

 

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