841 - Des jardins sous la pluie (7)

Publié le par 1rΩm1

 

Des jardins sous la pluie

 

 

Paris - Séville - Grenade - Malaga - Paris

 

 

(Journal extime, 24 février - 9 mars 2018)

 

 

 

 

7

 

 

1er mars

Je suis réveillé par le départ d’un hôte vers 4 ou 5 heures du matin.

 

J’ai beau laisser couler longtemps le robinet : il n’y a pas d’eau chaude dans la salle de bain. Je renonce à  la douche, me rasant et lavant au lavabo.

Impossible, ensuite, autre désagrément, de mettre la main sur mes lunettes.

 

Les bagages faits puis les lunettes retrouvées, je me mets en route, bien décidé à profiter encore d’une dernière matinée à Séville. Je trouve, en poursuivant assez logiquement mon chemin en ligne droite, la ruelle très étroite par laquelle, si je l’avais dénichée en arrivant, j’aurais dû passer…

De brusques rincées et d’intempestives bourrasques ponctuent ma marche à travers de rares percées de soleil.

Je visite l’université, signalée à mon attention par Juan, peut-être par nostalgie d’ancien étudiant.

Des copies de statues grecques et romaines sont exposées le long d’un couloir — et me ramènent à des lieux où je suis déjà allé.

 

Busto de la estatua de Augusti Prima Porta 77 x 48 x 37 cm En los Museos Vaticanos

Busto de la estatua de Augusti Prima Porta 77 x 48 x 37 cm En los Museos Vaticanos

(J’en en enverrai le cliché à Aymeric, en souvenir d’une exposition partagée en avril 2014 au Grand-Palais autour d’Auguste, « premier empereur romain », mort deux mille ans plus tôt.)

 

Fauno danzante 80 x 29 x 29,5 cm En el Mueso Nacional de Aequeología, Nápoles

Fauno danzante 80 x 29 x 29,5 cm En el Mueso Nacional de Aequeología, Nápoles

841 - Des jardins sous la pluie (7)

De là, escorté par vents et pluie, je me rends à l’Hôpital de la Charité, non sans un détour, volontaire, vers des endroits que je ne connais pas encore.

Torre del Oro

Torre del Oro

En chemin, je m’amuse de cet affichage sur un kiosque, qui me rappelle la dernière nuit passée à Séville lors de mon séjour précédent.

 

841 - Des jardins sous la pluie (7)
Séville, Hôpital de la Charité
Séville, Hôpital de la Charité
Séville, Hôpital de la Charité

Séville, Hôpital de la Charité

Quoique peu sensible au baroque d’ordinaire dont la surcharge exaspère l’œil,

 

841 - Des jardins sous la pluie (7)

je suis impressionné par le Christ après la flagellation qu’entourent deux anges — détail plus horrifique qu’amusant — tenant entre leurs mains les instruments du supplice par Pedro Roldán.

 

Pedro Roldán, Retable

Pedro Roldán, Retable

© Internet

© Internet

Je photographie également un très beau Christ en croix de Zurbáran

 

Francisco de Zurbarán, Crucifixion, 1652
Francisco de Zurbarán, Crucifixion, 1652

Francisco de Zurbarán, Crucifixion, 1652

ainsi qu’une vanité impressionnante (in Ictu oculi) de Valdés Leal

 

Juan de Valdés Leal, in Ictu oculi (circa 1670-1672)

Juan de Valdés Leal, in Ictu oculi (circa 1670-1672)

© Internet

© Internet

et un ultime tableau de Murillo.

 

841 - Des jardins sous la pluie (7)
841 - Des jardins sous la pluie (7)

 

Fin d’après-midi, Grenade

Je suis en avance de dix minutes sur l’heure prévue de mon arrivée. Antonio m’accueille à nouveau en français.

La chambre est grande, le lit pour deux personnes, large.

 

Je vais ensuite dans le quartier de l’Albaicín avec en point de mire l’idée de prendre un verre, puis de dîner.

Je me trouve bientôt dans des ruelles touristiques avec des échoppes arabes comme dans une médina. Le lieu est assez inauthentique.

 

Je dîne dans un restaurant où je découvre bientôt que la serveuse est française. (A Séville, j’ai remarqué beaucoup de touristes français. Je songe aussi aux très nombreux réfugiés, dont ceux vus hier, qui avaient élu les entrées des banques où sont les guichets de retrait automatiques pour s’improviser un domicile de fortune à la faveur d’un jour férié. L’un d’entre eux s’était installé avec un caddie de supermarché empli de toutes ses affaires que paraissaient garder jalousement un chat juché à leur sommet ainsi qu’un chien. Je n’ai pas osé prendre une photo de cette misère offerte à notre vue telle la honte la plus patente que nous réservons à ceux que la guerre ou la misère fait refluer vers nos bords inhospitaliers...)

 

La panna cotta réinterprétée par Hassan entre Espagne et Maroc est excellente, meilleure encore que son houmous (qui aurait très certainement plu à T., à qui je songe pour la circonstance).

La jeune serveuse — je le lui ai demandé — est en Espagne depuis quatre mois, à l’essai dans les lieux pour trois mois. Je lui fais mes compliments. De fait, je la trouve agréable et efficace.

 

Dans le bar où — il est tôt encore — je vais ensuite, en même temps qu’un verre de vin rouge , on m’apporte des sardines grillées en guise de tapas. J’aurai décidément beaucoup trop mangé. Le vin rouge est bon, mais j’ai mal choisi le lieu : on y retransmet un match de football.

 

 

 

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