850 - Des jardins sous la pluie (14)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Des jardins sous la pluie

 

 

Paris - Séville - Grenade - Malaga - Paris

 

 

(Journal extime, 24 février - 9 mars 2018)

 

 

 

 

14

 

 

7 mars [suite]

Fin d’après-midi

Au rayon des coïncidences (dont je me suis mortifié le matin) — en papillonnant sur la toile pour vérifier différentes références — le titre, notamment, de la toile de Miro vue le matin puisque j’avais idiotement oublié d’en photographier  le cartouche —,

 

Joan Miró (1893 - 1983),  Personnages et oiseaux dans la nuit, 19 janvier 1974, Huile sur toile, 274,5 x 637 cm, Œuvre réalisée à Palma de Mallorca, Don de l'artiste, 1977 © Internet

Joan Miró (1893 - 1983), Personnages et oiseaux dans la nuit, 19 janvier 1974, Huile sur toile, 274,5 x 637 cm, Œuvre réalisée à Palma de Mallorca, Don de l'artiste, 1977 © Internet

je me rassérène, à propos de l’exposition Hors-pistes, en constatant qu’il s’agissait apparemment d’une simple coïncidences de noms — avant de comprendre que, selon toute vraisemblance, les divers centres Pompidou ont dû décliner leurs propres variations autour d’un même thème, d’un même intitulé.

 

Je remarque (!), comme en passant auprès de passants (!), qu’ici les mecs — comment dire autrement ? — sont souvent occupés « con mi paquete » (j’ai fait là aussi des recherches linguistiques, et, dans mon ignorance des pronoms, je veux bien sûr dire : le leur [!]), qu’ils remontent scrupuleusement et d’un geste ostensible, comme par habitude, d'un geste qui se veut d’autant plus large qu’il exprime sans doute une forfanterie quant au volume de l’organe remis en place, accomplissant ce geste même lorsqu’ils se trouvent en compagnie d’une élégante et jolie (?) jeune femme, si j’en crois du moins le mâle vu cet après-midi…

 

Je l’ai sans doute écrit déjà : il y a dans les rues beaucoup de mendicité. Celle-ci paraît concerner davantage d’apparents autochtones plutôt que des réfugiés (à la différence de Séville), mais je peux évidemment me tromper.

 

Soir

Je retourne au même bar que la veille. Mais ce ne sont plus les mêmes serveurs — à mon grand dam.

Celui à qui je commande un verre de vin rouge m’interroge : « Rioja ? Ribera ? ». Je le laisse choisir.

(Je le constate en le feuilletant, il reste beaucoup de pages finalement encore à mon carnet praguois. J’avais acheté un nouveau carnet à Grenade en même temps que le parapluie, mais il ne trouvera pas son office encore au prochain voyage.)

 

De ma place, à travers la vitre, je vois passer des parapluies…

 

 

8 mars

Matin, Malaga

Je visite la cathédrale. Dans le petit Trésor des lieux à l’étage, mon œil est attiré par un très beau Ribera

 

José de Ribera, San Pablo Ermitaño (Saint Paulus the Ermit)

José de Ribera, San Pablo Ermitaño (Saint Paulus the Ermit)

ainsi que par un tableau d’un anonyme du XVIe siècle.

Crying over the Dead Christ, oil on wood, Anonymous

Crying over the Dead Christ, oil on wood, Anonymous

J’achète deux cartes postales à la sortie, l’une par admiration (donc), l’autre du fait de mon amusement face à cette grande machine très académique mais bien dans l’esprit finiséculaire du XIXe, que fascinait le motif de la décapitation (celle de saint Paul, en l’occurrence, et non de Jean-Baptiste)… (Sur les cartes en question, on mentionne le sujet, mais pas le nom des artistes.)

 

850 - Des jardins sous la pluie (14)

Je fais ensuite le tour complet de l’édifice.

 

850 - Des jardins sous la pluie (14)
850 - Des jardins sous la pluie (14)
850 - Des jardins sous la pluie (14)
850 - Des jardins sous la pluie (14)
850 - Des jardins sous la pluie (14)
850 - Des jardins sous la pluie (14)

Rentré, comme j’en ai encore le temps, j’écris à Rafa :

 

Thank you of the stay (the weather was finally beautiful yesterday !). I shall have left from noon.
I am really sorry, but I am not still very skillful, and I broke a glass at the same time as a plate.
I found four glasses of a size similar to yours, but unfortunately no blue grey equivalent of the soup plate. I verified however : it still appears in the catalog of
Ikea.
I leave you the price of two plates by way of compensation — because, if I return, I should be able of breaking one again ! So you can make still your attractive table.

Best regards,

Romain [puisque nous usons tous ainsi de nos prénoms, désormais, pour communiquer...]

 

Je mets également un peu d’ordre avant de partir.

 

Je crois être en avance pour aller à la gare, mais me trompe en chemin.

Le billet acheté la veille n’est plus valable et mon titre de transport est refusé. J’en achète donc un autre.

Sans doute est-ce l’ancien que j’introduis dans la machine à l’aéroport pour, comme dans le RER, pouvoir sortir, mais le billet est rejeté. Impossible bien sûr de mettre la main sur l’autre. Je réussis à sortir néanmoins à un passage plus large et plus lent dans sa fermeture prévu pour les handicapés.

 

Mon irritation s’augmente des contrôles par trop tatillons à l’aéroport.

 

 

Après-midi, Paris

J’appelle N***, qui se trouve en banlieue chez Roman, et ne sera pas disponible à l’heure du dîner.

J’ai reçu un message de Rafa, qui me demande de l’appeler au moment de partir (il n’a pas dû comprendre « noon », que je n’ai pas pensé à transcrire en chiffres).

Le même scénario — ou presque — que le matin avec le billet Orlyval acheté après l’atterrissage se reproduit à Anthony. Décidément.

(Et pour ne pas, ne plus, ne jamais changer, ai-je l’impression — et pour ajouter encore à l’irritation qu’augmente le sentiment d’être rentré sans même la compensation de voir N*** :) Il pleut !

 

 

Vendredi 9 mars, ****

Après avoir passé une nuit dans l’appartement de F. et Pascal, je rentre en début d’après-midi. Et je dîne agréablement le soir en compagnie de T.

 

 

 

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