851 - En lombardes (versales ou tourneures) (I)
En lombardes (versales ou tourneures)
Paris-Milan-Turin-Milan-Paris
(21 avril – 5 mai 2018)
I
Samedi 21 avril
Je repense à ce que Claude me racontait l’avant-veille : son ex-femme, avant de partir en voyage, au moment de faire ses valises, était parfois si angoissée qu’elle renonçait finalement à partir.
Mon train ne part qu’en fin d’après-midi, et je prends tout mon temps — de réflexion y compris —, pour constituer mon bagage, y trouvant une étrange sérénité qui me change des précédents départs.
Je fais toutes sortes de copies de documents sur la tablette que j’ai achetée, dont les pages consacrées à J.-M. que je compte rééditer, faire migrer de GayAttitude à ce site-ci, cinq ans après sa disparition.
J’y songe tout à coup : il ne faut pas que, cette fois, j’oublie les deux plats achetés à Porto pour Pascal et F. Ils attendent leurs destinataires depuis plus d’un an.
Et j’ai le loisir encore de prendre un verre avec Marthe et Paul dans ce café proche de la gare — j’en profite pour imprimer mon billet à la borne libre service — où ils ont leurs habitudes.
La chaleur est estivale.
Je n’ai rien planifié, sauf le lundi à venir avec Aymeric, que je sais fiable en toute circonstance — et qui ne m’a jamais fait faux bond.
Je préviens donc de mon arrivée le jour même les autres personnes.
Anne et Patrice ont prévu une grande conjonction familiale durant le week-end et, de ce fait, ne seront pas libres pour dîner avec moi.
N*** est, me dit-il, pris le lendemain. Nous convenons donc de nous voir à mon retour d’Italie.
Dans le train, j’envoie un SMS à Judith. Ils sont en vacances à l’île de Ré, N., elle et Laure.
Paris, soir
J’arrive assez tard rue P*****. Je fais des courses et dîne.
J’envoie un message à Pascal pour dire mon arrivée. Ils fêtent la retraite de son frère (« bientôt la nôtre ?????? », ajoute-t-il).
Il fait chaud dans l’appartement et la couette d’hiver que je ne veux pas écarter de sa housse de peur de ne pouvoir bien remettre correctement ensuite celle-là dans celle-ci viendra se mettre en tiers entre mon sommeil et moi, me réveillant de temps à autre, soit que j’aie trop chaud, soit que l’absence de drap du dessus me gêne, et je me déshabille et habille à mesure…
22 avril
Un orage à cinq heures me tire définitivement de mon sommeil.
Je me lève à sept pour prendre un petit-déjeuner, me rendors ensuite après avoir lu quelques pages — effet d’ailleurs escompté.
Je pourrais contacter Duncan ou B.
Je décide de me livrer à moi-même pour la journée.
En fin de matinée, j’appelle S. pour son anniversaire, ce rituel d’une affection à mi-mot qui a plus de quarante ans.