896 - A l'anversoise (6)
DANS ANVERS, DANSE ANVERSOISE
(AnverS, AverS et Endroits)
[titre provisoire ?]
WORK in PROGRESS
Journal extime
(Bruxelles - Anvers - Gand - Bruges : 13 août - 25 août 2018)
6
17 août
Matin
Je lave le sol de la cuisine, fais quelques courses avant d’aller voir la maison de Rubens, laquelle me réconcilie avec le peintre — avant de me le concilier tout à fait lorsque je verrai les triptyques de la cathédrale.
Le petit livret donné à l'entrée est copieux et, quoique très descriptif, donne tous les renseignements nécessaires, pour les œuvres picturales du moins.
(Une nature morte, non référencée dans le livret, sur un mur tapissé de cuir de Malines, quoique moins virtuose, me rappelle celle de Juriaen van Streck vue au Musée de l'histoire de l'art de Vienne.)
« On ignore l’identité de la dame et la petite fille », précise le livret. « Il pourrait s’agir de la maîtresse et de l’enfant illégitime du Titien. Ce détail piquant expliquerait pourquoi la toile fut surpeinte après la mort du maître. Le double portrait fut alors transformé en une représentation de Tobias et de l’ange [!]. Ce n’est qu’en 1948 qu’une étude radiographique de la toile permit de découvrir la composition d’origine. »
Georg Petel (1593-1633), Adam et Eve, ivoire
Le buste de Sénèque que je découvre dans le cabinet d’art m’évoque naturellement la peinture vue la veille, dans la demeure de l’imprimeur Plantin.
« Rubens et Breughel se connaissaient très bien et travaillaient souvent ensemble en dépit de leur différence de tempérament. Rubens peignait généralement les personnages, tandis que Breughel se chargeait de la flore et de la faune. » — à l’instar de mainte collaboration entre peintres flamands dont j’avais eu et aurai encore des exemples au cours de mon séjour. « Ces petites toiles font partie d’une série allégorique de quatre éléments. Elles sont signées par Breughel et datées (1610-1611). »
Et je retrouve mon hôte de la veille, Nicolaas Rockox, « bon ami de Rubens ».
Rubens, le Martyre de saint André
Et c’est à Vienne à nouveau que ma mémoire me ramène, à cet autre autoportrait (« Ce portrait du jeune Van Dyck est traditionnellement attribué à Rubens. Des études techniques récentes ont toutefois démontré qu’il s’agit d’un autoportrait. ») de Van Dyck vu à la Gemäldegalerie en août 2015.
Je ne quitte pas les lieux sans photographier pour lui-même un cuir de ces cuirs de Malines, sombres et beaux, dont sont revêtus les murs.
* * *
Je rentre déjeuner.
S*** survient. Il travaille, dos à moi, tandis que je me prépare à manger.