902 - A l'anversoise (10)
DANS ANVERS, DANSE ANVERSOISE
(AnverS, AverS et Endroits)
[titre provisoire ?]
WORK in PROGRESS
Journal extime
(Bruxelles - Anvers - Gand - Bruges : 13 août - 25 août 2018)
10
20 août
Matin
La petite supérette à proximité est fermée le lundi matin. A mon grand dam : j’aurais volontiers bu un café.
Il est tôt. Je vais à pied jusqu’au petit béguinage, tout proche, que je confonds sur le moment avec le vieux béguinage (que je ne verrai que l'après-midi).
Le lieu — passablement altéré par des rénovations — est encore en travaux. La grue plantée au beau milieu de la pelouse paraît tout incongrue.
Après avoir acheté du pain dans un magasin afin d’obtenir de la monnaie, je peux enfin me procurer un titre de transport valable trois jours. A un adolescent qui passe, je demande où trouver un supermarché. Je me ravitaille et rentre me faire un café.
Je visite ensuite la cathédrale Saint-Bavon.
C'est à nouveau (dans une série inaugurée depuis la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles) à une incroyable "chaire de vérité" rococo en bois et marbre que les yeux s'affrontent.
L’extraordinaire Adoration de l’agneau mystique des frères van Eyk est une nouvelle occasion de vérifier mon inculture religieuse — et, par là, artistique — puisque, dans le panneau central les quatre anges du fond tiennent les instruments du supplice (ce dont je m’étais étonné à Séville). L’audioguide, mon propre guide papier, le guide officiel de la ville offert la veille par mon interlocutrice de l’office du tourisme se complètent pour fournir des détails précis (et précieux) sur l’élaboration, la description et la signification de l’œuvre...
On ne peut photographier le polyptique et je reviendrai acheter des cartes postales ensuite.
La photographie faite avec le mobile a coloré incroyablement ce tableau de Rubens (les couleurs chair et rouge sont tout exacerbées). Le cliché en est, certes, plutôt réussi — meilleur peut-être qu’avec la tablette —, mais il faudrait recourir au colorimètre et corriger cet excès d’érubescence. (Ce n'est pas la première fois que je constate pareille infidélité aux originaux...)
Je rentre déjeuner.
Les journées précédentes ont dû me fatiguer : je m’enfonce dans une sieste d’une demi-heure au moins.
Après-midi
Je descends du bus non loin de l’Eglise Saint-Michel afin d’y voir le Golgotha de Van Dyck (tableau entaché d’un surplus de lumière à sa gauche qui en dégrade la prise, tandis que la reproduction que j'en trouverai sur Internet est manifestement elle aussi trop colorée.)
Je poursuis jusqu’au vieux béguinage (Oud Begijnhof), dont les agréments sont moindres que celui de Bruges, mais dont je photographie ce monument funéraire de George Minne à la gloire de Georges Rodenbach, l’auteur de Bruges-la-Morte.
(Tous les clichés de l’après-midi auront été faits au moyen du téléphone mobile. Le ciel est d’un gris à pendre les canaux : je pourrais — bien sûr — multiplier les cartes postales qui s’offrent à ma vue, je me contente de quelques façades.
Encore est-ce paresseusement...)
Je renonce entre-temps à la maison Alijn (Het Huis Van Alijn), ayant préféré me promener un peu...
Je fais une halte dans un café à l’enseigne amène — Le bal infernal — dont les murs sont tapissés de livres : j’y écris le premier jet de ces lignes-ci. Les toilettes tapissées de partitions de chansons achèvent de me séduire et de m’amuser.
Soir
Gand, emparée de lumière, fait la fière. Elle a de quoi. Je m’y promène, du crépuscule à la nuit tombée, durant deux heures. Le geste photographique se déclenche dans toutes les mains. Le rendu en est inégal sur le mobile. (Je ne découvrirai que rentré qu’il est possible d’activer un mode nocturne.)
Toujours est-il que je repasse bientôt par les mêmes lieux que durant l’après-midi...