953 - Oh les beaux jours (pensée nocturne)
Me tournant et retournant et retournant dans mon lit cette nuit, empêché de dormir par la chaleur dans ma chambre :
Je crains que nous n’ayons désormais plus beaucoup de ce que nous appelions si joliment de beaux jours.
Si la comtesse de Ségur était notre contemporaine, ne choisirait-elle pas pour titre plutôt que Après la pluie, le beau temps : Après l’hiver, la canicule (qu’elle publierait dans la “Bibliothèque noire [illustrée]”) ?
Elle pourrait tout aussi bien écrire une nouvelle fiction avec, cette fois, un héros positif magnifique, qui survivrait à tout, le Général Durakuir.
— A moins qu’il ne soit lamentable et ridicule pour les mêmes raisons1…
Si cela a pu me faire (un peu) rire et me consoler (très peu) d’être tout en sueur, mon griffonnage ne m’a pas aidé à me rendormir pour autant…
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1Son nom, en effet, viendrait du russe « дурак (dourak), qui signifie imbécile et participe[rait] à la ridiculisation du personnage » — la sienne ! (je n'exclus toutefois pas la mienne non plus, ayant cédé à de piteux calembours dont d'aucuns diraient qu'ils sont « la fiente de l'esprit » !)
Car « l'humour est une façon de se tirer d'embarras sans pour autant être tiré d'affaire » écrivait, je crois, Louis Scutenaire.