955 - Ricaduta siciliana (7)
À PAS RÉPÉTÉS
Ricaduta siciliana
(de Paname à Palerme, de Palerme à Paname)
Journal extime
(10 février - 21 février 2019)
7
14 février, après-midi [suite]
Revenus à Palerme, nous visitons l’Oratorio di San Lorenzo.
Je crois reconnaître la jeune femme qui nous vend nos billets. De fait, c’est bien elle qui, trois ans auparavant, m’avait proposé une visite guidée en français des lieux — et accepte à ma demande de le faire à nouveau.
La photographie en noir et blanc (si toutefois ma mémoire est bonne1) du Caravage a entre-temps été remplacée par une copie opérée par une imprimante 3 D à partir de clichés existants et de la palette la plus habituelle du peintre. A distance, le résultat peut faire à peu près illusion, l’ange en piqué, quoique de façon symétrique, rappelant (en moins saisissant) les sept Œuvres de la Miséricorde.
On nous montre le châssis (lequel n’est même pas d’origine, la toile ayant déjà été restaurée) sur lequel les voleurs ont découpé la toile…
Les putti de Serpotta nous ravissent et nous amusent à nouveau
— comme je trouverai plaisant aussi d’apprendre plus tard que Saint-Laurent, dont la partie gauche de l’espace (l’autre étant consacrée à saint François) retrace l'histoire, est le saint patron des rôtisseurs !
J’achète deux cartes postales, l’une prise sur les lieux, l’autre, à l’Oratorio del Rosario de San Domenico.
* * *
Nous parcourons le marché de la Via Sant’Agostino. On y vend surtout de la camelote et quincaille.
A la faveur de soldes, nous nous achetons l’un et l’autre des habits dans un magasin de la Via Ruggero Settimo, tout proche de mon ancienne adresse palermitaine, à l’endroit même où j’avais déjà acheté un polo trois ans auparavant.
Nous visitons ensuite le Teatro Politeama, ce que je n’avais pu faire lors de mon séjour précédent — et songe à mon ancienne logeuse, cantatrice à la retraite, dont j'aurais bien aimé louer à nouveau le bel appartement, mais sans en plus trouver la trace sur le site de locations où j'ai réservé cette fois-ci.
La visite nous est faite dans un anglais très compréhensible et très articulé à notre usage exclusif. Et, autre privilège, nous surprenons une répétition de l’orchestre, autrement plus apaisée que la Prova d’orchestra de Fellini dont nous avons vu une affiche le matin...
* * *
Nous nous posons enfin dans un salon de thé pour boire un verre de vin blanc, les salons de thé servant ici de l’alcool.
M.-C. a oublié le rendez-vous qu’elle a fixé au couple québécois de la veille. Je me garde de le lui rappeler.
D’ailleurs, l’heure en est déjà dépassée — et il est bien temps que nous rentrions dîner…
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1Précisément, ma mémoire à ce sujet défaillait. Le tableau était déjà en place. J’avais eu alors un jugement négatif en le qualifiant de « médiocre » (au sens étymologique toutefois de « moyen » ou « très moyen »). Mais il devait y avoir, sur une sorte de chevalet, une photographie en noir et blanc du tableau volé afin d’établir la comparaison entre l’original perdu et sa reproduction.
Quant à la jeune femme qui nous a fait visiter les lieux, M.-C., à son retour de Sicile, a déniché cette vidéo dans laquelle notre aimable guide présente l’oratoire :