1140 - Carnets d'un confiné (52)
CARNETS d’un CONFINÉ
52
[Journal pas toujours extime]
(14 mars, […] 1er MAI 2020 … …)
Lundi 4 mai
J’ai rêvé que je découvrais des stocks et des stocks de pommes de terre, dont je me demandais comment je les écoulerais.
Après je ne sais quel autre rêve anxiogène, je repense à un cauchemar (récurrent ?) fait il y a quelques années : R., après avoir assassiné je ne sais qui, connaîtrait une totale impunité ! Mais de connaître le secret de cet assassinat m’empoisonnerait l’existence…
Journée peu chargée en événements (moins encore que d’habitude !). Aucun coup de téléphone des proches, en particulier.
Matin
Je travaille, je travaille.
Je peaufine aussi mon billet des 15 mars et 1er mai.
Le salon de coiffure rappelle. J**** peut-être me coiffera !
Après-midi
Je sieste.
Message de T. Il fait des courses :
Pas mal de courses prévues, donc si tu comptais m'appeler, fais-le plutôt en fin d'AM ou demain De manière générale, mes horaires idéaux : 11-12h ou 14-15h (je dis bien "ou", parce qu'avec les accros au téléphone comme toi ... !) T.
J’en ris autant que le message froisse ma susceptibilité. Je n’ai garde de le rappeler.
Promenade. En allant faire quelques courses sommaires, j'aperçois cette Fiat 500 garée dans une cour. Elle me rappelle non seulement les voitures de mon enfance, mais celles encore que j'ai photographiées à Palerme… Sienne… Paris…
Le gérant de cette supérette prend des initiatives. Je lui achète deux paires de gants. Et son vin espagnol — pourtant réputé — n’est qu’à 6 € (sans doute a-t-il gardé son prix d’origine, son millésime étant de 2012).
Si je ne le connaissais d’avant le masque qu’il porte, je ne pourrais naturellement le dire : mais il n’est pas désagréable à envisager (ni à défigurer, comme on disait dans des temps anciens !). On peut juste déplorer un ventre naissant…
Amélie propose une assemblée générale jeudi. Je réponds une banalité, mais qui donne mon assentiment et se veut incitative pour d'autres réponses. Quelques messages suivent.
Je travaille une heure encore.
Puis j’écris mon billet mémoriel mensuel. Demain, cependant, J.-M. aura disparu depuis sept ans.
Soir
Je regarde Tant qu’il y aura des hommes, toujours remué par le jeu et l’être à fleur de peau qui étaient ceux de Montgomery Clift.