1207 - Si tant est que ce ne soit pas une maladie… (4)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Si tant est que ce ne soit pas une maladie

Carnets d'un convalescent

(Journal extime)

Work in progress

 

4

 

Jeudi 11 juin 2020

Nuit

Les voisins, toujours aussi peu discrets, me réveillent en rentrant. Les bruits provenant des immeubles alentour, ensuite, me maintiennent éveillés. Rendormi, je suis aussi plusieurs fois de nouveau réveillé…

 

Matin

Ma sœur m’aide à contacter ma mutuelle de santé.

Comme elle trie mes papiers, elle se trompe, et son côté directif contribue à me stresser…

 

En réponse à mon message de la veille, Christine, dont c’est l’anniversaire (accessoirement, celui de Cemil !), me téléphone. Son appel me touche beaucoup. Elle me dit par deux fois qu’elle tient à moi. La conversation dure presque une heure.

 

Après-midi

Une première séance a lieu chez l’orthophoniste.

J’ai affaire à une jeune femme — de l’âge environ de Christine — sympathique derrière son hygiaphone. Elle accepte que je baisse mon masque de temps à autre pour éviter la formation de buée sur les lunettes.

La séance — qui dure une heure et quart — est l’occasion surtout d’un bilan.

 

Soir

Nous avons rendez-vous, T. et moi, afin de dîner au restaurant. Il est exceptionnellement en avance.

Il se montre attentif et affectueux — à sa façon, certes, peu expansive, mais attentif (donc) de toutes les façons. Je lui donne à lire et corriger un message que j’ai rédigé pour Amélie.

Je suis fatigué, et les mots achoppent beaucoup. Mais T. prend en charge de compléter les mots ou syllabes qui me font défaut.

Nous prenons un dernier verre dans le jardin de la P***. Comme j’ai bu deux verres en cours de repas, je commande — je n’aime pourtant guère cela — une bouteille d’eau gazeuse.

Il est 23 heures lorsque je me couche.

 

12 juin

Nuit

Malgré deux interruptions, je dors à peu près bien jusque 7 heures.

 

Matin

Erection du matin — la première depuis mon hospitalisation. Sans en être particulièrement taraudé, je me posais la question du moment pareille “fonctionnalité” me reviendrait.

 

Je me réjouis du tensiomètre que j’ai acheté l’avant-veille comme d’un joujou : il commande automatiquement une soufflerie qui m’enserre le bras, procurant plaisir et appréhension mêlés — en récidivant, seconde surprise (quand la première ne l'est guère, en vérité !), quand il n’est pas assez gonflé.

J’envoie les premières mesures à mon médecin :

1207 - Si tant est que ce ne soit pas une maladie… (4)

 

10-VI 14:00

135

122

 
 

84

82

 
 

91

88

 

11-VI 08:00

131

121

 
 

71

78

 
 

88

81

 

11-VI 13:30

122

74

84

 

127

77

83

11-VI 22:45

103

63

78

 

99

62

78

12 07:00

108

73

74

 

99

67

78

La tension s’est apparemment calmée depuis lundi !

Amicalement,

Romain

*  *  *

Simone m’emmène et me ramène en voiture — elle promènera son chien en m’attendant — jusqu’au centre un peu à l’extérieur de la ville où j’ai pris rendez-vous pour la première séance de Feldenkrais.

Sacha est un géant dont la douceur étonne. Il me manipule toute une heure, et il est incroyablement reposant de se laisser conduire dans ses mouvements — d’être en quelque sorte l’instrument de ce chef d’orchestre de postures donnant naissance à la partition dont membres, organes, muscles, tissus, tendons accueillent (Sacha me rend lyrique, décidément !). Je me détends à mesure que je m’abandonne bel et bien à lui — et lui, ponctue mes relâchements progressifs d’exclamatifs divers visant à m’encourager.

* * *

J’ai reçu cette lettre de l’hôpital (qui douche ces instants de plaisir) :

M. V***,

Lors de votre séjour au CHRU de ****, vous avez peut-être été directement en contact avec un patient chez qui une bactérie hautement résistante aux antibiotiques a été mise en évidence.

Cette bactérie est appelée Entérobactérie Productrice de Carbapénémase et elle possède des enzymes qui inactivent les antibiotiques : les antibiotiques ne peuvent être utilisés pour soigner une éventuelle infection [au cas où le lecteur n’aurait pas bien compris !].

Cette bactérie peut se transmettre d’un patient à l’autre. Les soignants qui vous ont pris en charge ont adopté des précautions particulières pour éviter cette diffusion […].

Le risque de contamination par cette bactérie est très faible […].

Si malgré toutes ces précautions vous aviez quand même été en contact avec cette bactérie et que vous en soyez aujourd’hui porteur, il est important que nous puissions le savoir et prendre en compte si vous deviez être à nouveau hospitalisé [!].

Afin d’éliminer cette éventualité [celle d’être hospitalisé ? — c’est ce que l’on pourrait comprendre dans ce curieux enchaînement de phrases !], il paraît important de réaliser une simple recherche de cette bactérie dans votre tube digestif au moyen de 3 dépistages à une semaine d’intervalle soit par écouvillonnage rectal soit par recueil de selles dans un pot [si pareille alternative un de ces quatre jours m’échoit, malgré la mention de trois « simples » dépistages, je me barguigne pas longtemps sur l’objet de mon choix… — et vous, cher lecteur ? ou vous, cher docteur ?]. Ces 3 prélèvements peuvent être réalisés dans le laboratoire de votre choix. Il vous suffit de de présenter l’ordonnance ci-jointe.

Si vous avez des questions les professionnels de santé qui vous prennent en charge sont à votre disposition. […]

Recevez, M., l’expression de nos sentiments dévoués.

Dr A. F.

(à suivre !)

 

 

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