1213 - Si tant est que ce ne soit pas une maladie… (9)
Si tant est que ce ne soit pas une maladie…
Carnets d'un convalescent
(Journal extime)
Work in progress
9
6 juillet 2020
Matin
Simone m’a rappelé, m’incitant à demander un électroencéphalogramme, puisque je dois revoir le neurologue prochainement, afin de vérifier que l’espèce d’« orage électrique » que j’ai vécu l’avant-veille n’était pas une manifestation épileptiforme…
Après-midi
Je vais voir ma mère dans son nouvel EHPAD — une annexe, en fait, de l’hôpital pour séjour long (pour personnes en fin de vie, en vérité, destinées à demeurer là sans espoir de retour chez elles…).
Les lieux sont flanqués d’un beau jardin, dans lequel, pour l’heure, on ne peut pas aller.
La patère sur laquelle mon père suspend son blouson tombe. Mon père risque un commentaire sur l’état des hôpitaux publics (il apportera de la colle forte le lendemain ou le surlendemain pour remédier à la chute de ladite patère et celle de sa proche voisine survenue entre-temps).
Ma mère ne se nourrit pas. Mon père entreprend de la faire manger.
Il dit qu’il irait bien dormir avec elle.
Soir
Aymeric a été reçu premier à son concours.
7 juillet
Christine m’appelle à la veille de son concours (ce doit être une période idoine !).
Je ne parviens pas à écrire 3499 en toutes lettres sur un chèque que je destine à F. G. (puisque j’ai accepté son devis pour la pose prochaine de la climatisation dans une partie de mon appartement). Je dois recourir à Internet (l’idée ne me vient pas d’arrondir la somme à 3500 !).
8 juillet
J’envoie un message à 9 heures à Christine alors que débutent ses épreuves.
9 juillet
Je considère comme une victoire d’avoir lu les trois pages d’une variante donnée en note dans l’édition de la Pléiade de le Château.
L’orthophoniste — dans la foulée — se montre encourageante.
Je rappelle A., qui m’a envoyé l’avant-veille un message. Elle s’est attelée à un nouveau tableau.
Entre-temps, Claudie a appelé. Quand je tente de la rappeler, j’ai affaire à son répondeur. Je laisse un SMS. J’ai ensuite l’impression que nous jouons à cache-cache elle et moi.
* * *
[Il semble que mon journal, ensuite, soit lacunaire jusqu’à la date du 25 juillet. Sans doute me suis-je lassé de le tenir — ou me fatiguait-il de devoir tant écrire au jour le jour.
Une autre hypothèse est que je me sois perdu dans les feuillets volants écrits au verso, dont le verso a servi, plus tard, dans une pagination suivant alors l’ordre des mangas, ou qu’il existe des passages directement dactylographiés et égarés, depuis, dans le ventre de l’ordinateur…
Le test d’effort réalisé auprès du père de R*** a eu lieu le 13 juillet — et s’est révélé globalement satisfaisant (« rassurant », écrit le cardiologue) :
Mon Cher Confrère,
Monsieur V. Romain […] a réalisé, comme prévu, une EPREUVE D'EFFORT chez un patient ancien fumeur, aux antécédents familiaux de coronaropathie, ayant présenté en mai dernier un AVC ischémique sylvien gauche et ayant bénéficié à la phase aiguë d'une thrombolyse d'une angioplastie avec pose de Stent en rapport avec une sténose serrée de la carotide interne gauche.
Monsieur V. a pu réaliser un effort démaquillé de 120 Watts permettant d'atteindre 88 % de la fréquence maximale théorique.
L'épreuve, arrêtée pour dyspnée, s'est révélée négative cliniquement et électriquement avec un profil tensionnel satisfaisant: 135/83 au repos, 159/91 au maximum de l'effort et 142/80 en récupération.
l'ENREGISTREMENT HOLTER ECG réalisé est rassurant. En effet, il existe :
D'exceptionnelles extrasystoles auriculaires (moins de 0.1 % des complexes), il n'y a pas de passage en AC/FA,
Une quasi absence d'extrasystole ventriculaire (1 sur 24 heures),
Une fréquence cardiaque moyenne à 82/min sur les 24 heures, 86/min la journée et 75/min la nuit […].
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L’album photographique atteste également une promenade en compagnie de Paul le 22 juillet dans une rue de Nancy, que nous ferons aussi, F., Pascal et moi quelque quinze jours plus tard...]
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25 juillet 2020
Pour la première fois depuis bien longtemps, je risque mes doigts sur le piano. J’y ai été incité par ce qu’a dit son kinésithérapeute à ma sœur : lui prétend qu’il ne servirait de rien — trier et placer des trombones, des lentilles ou des pâtes suffirait pour s’entraîner, l’idéal étant le piano !
Je fais des gammes. L’index de la main droite flanche souvent, il raccroche ou ripe. Et les doigts manquent de force.
27 juillet
Christine a eu son concours. Je me réjouis de cette réussite, moins de son avenir.
Comme elle est bien placée dans le classement, elle sera affectée sans doute comme stagiaire non de loin de ****. Mais après ?
28 juillet
Ma mère est abattue. Cela dure depuis mardi.
29 juillet
Alors que nous prenons un verre au Parc S****, je me fais piquer par une guêpe. M.-C., Marthe et Paul insistent pour je consulte l’avis d’un pharmacien. Malgré les antihistaminiques, ma main droite est bientôt rouge comme le « cardinal de mer » quand il est cuit — et gonflée comme un ballon de la même couleur !
(La douleur sera intense durant la nuit et ne s’estompera que le surlendemain.)