1237 - Si tant est que ce ne soit (toujours) pas une maladie… (3)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Si tant est que ce ne soit (toujours) pas

une maladie

Carnets d'un rescapé

(Journal extime)

Work in progress

 

3

 

 

27 septembre 2020

J’adresse un courriel à Aymeric :

Il a fait bien beau durant mon séjour parisien, et j’ai eu vraiment tort de me plaindre alors de la chaleur ! : du fait de la différence de plus de vingt degrés qui s’est installée depuis, j’ai de quoi méditer à ce propos ^^. J’ai d’ailleurs pu profiter de la clim (réversible !) aujourd’hui même en me disant que mon père, devenu frileux avec l’âge, aurait vraisemblablement froid durant le déjeuner — et en la mettant en service à la place de la chaudière à gaz.

Bref, et par comparaison, c’était un moment bien agréable que ce séjour. D’ailleurs, les jours se traînent, dans la pluie et une certaine monotonie, depuis...

 

J’ai vu le médecin agréé mercredi, qui m’a arrêté pour neuf mois (pourquoi pareilles lunaisons ?), et ce, à compter de mon hospitalisation. En attendant d’avoir une notification officielle de cette gestation, j’ai dû demander un nouvel arrêt de travail à mon médecin traitant.

C’est moi qui ai rempli, à sa demande, le papier en question, puisque, m’avait-il dit, il avait du mal en écrire.

Comme je lui disais un peu plus tard que ça devait être handicapant pour lui, il m’a alors appris qu’il souffrait de la maladie de Lyme, et ce, depuis mal de temps. J’ai alors rapidement évoqué M.-C., avec qui j’avais dîné la veille, pour son anniversaire (autre moment agréable de la semaine qui vient de s’écouler).

 

Ma mère, elle, ne va pas très bien. Elle avait la jambe enflée quand je l’ai vue mercredi, et le médecin, le lendemain, a diagnostiqué une phlébite. Celle-ci courait jusqu’au bas de ma jambe, avec un risque de thrombose.

Mon père s’est souvenu de l’hémorragie survenue en mars dernier, des investigations rendues difficiles du fait de la COVID, d’autant que, lorsque cela avait été finalement possible de pratiquer un scanner, ma mère avait tout bonnement refusé d’aller faire un examen. Mon père, du fait de ces derniers événements, est sur des charbons ardents. Un scanner est prévu la semaine prochaine, et des piqûres d’héparine sont faites afin de soigner l’inflammation.

Aujourd’hui, elle n’était pas vraiment en forme, alors qu’elle allait mieux la veille. Je crois qu’il faut s’habituer à ces humeurs de dents de scie. C’est du moins ce constat que je fais visite après visite.

 

Voilà quelques nouvelles.

Comme annoncé, je joins la relation de la journée passée ensemble en février — framapad à l’appui :)

Plus que jamais, je te demande mon imprimatur à ce sujet, des erreurs ayant pu malheureusement pu se glisser, quoi que j’en aie, dans mon texte.

Merci encore pour la soirée de lundi, et à bientôt, par courriel et lors d’un prochain téléphonage.

Reçois mes amitiés en attendant,

Romain

 

 

28 septembre

Matin

Visite au lycée pour porter un arrêt de travail. Le proviseur, qui sort de son bureau, se montre chaleureux. « Vous êtes rattaché à l’établissement. Nous allons bien nous occuper de vous. » Il s’excuse auprès de moi de ne pas pouvoir s’attarder : c’est l’heure du premier “exercice incendie” (je songe que T. y coupera peut-être). Monsieur M***, croisé sur ces entrefaites, fait aussi des démonstrations de cordialité. Il précise que l’un de ses proches a souffert d’une pathologie analogue à la mienne. Je n’ose l’interroger, mais lui parle un instant de ma mère.

 

Après-midi

Je retrouve T., Paul et Marthe dans le café où travaille Dimitri. Celui-ci, à nouveau, m’apostrophe, par mon prénom, à la cantonade. Mes compagnons en font des gorges chaudes — pour ne pas dire brûlantes. En vérité, comme Dimitri a toujours osé beaucoup, je juge plutôt logique cette liberté qu’il vient de s’octroyer : ne l’appelé-je pas moi-même par son prénom ?

J’épreuve un vrai contentement de retrouver le ménage fait à mon retour.

 

Soir

Aymeric m’a déjà donné son imprimatur.

J’achève de regarder la Poursuite impitoyable — que j’ai déjà vu deux ou trois fois — en m’amusant à nouveau de ce que Brando, comme dans bien des films — Sur les quais, mais pas seulement… — se fasse ainsi passer à tabac. (Je me rappelle la séquence où Elisabeth Taylor le cravache dans Reflets dans un œil d’or…)

1237 - Si tant est que ce ne soit (toujours) pas  une maladie… (3)

29 septembre

Matin

Je constate avoir à nouveau mal à l’épaule droite durant le cours de gymnastique de Simone.

Je parle incidemment à l’orthophoniste de mes problèmes avec les nombres. Elle répond à ma sollicitation : elle me dicte alors des chiffres à transcrire, me les fait relire, puis écrire en toutes lettres. J’oublie quelques mille et cent.

 

Après-midi

T. a oublié de porter ma lettre au secrétariat du lycée.

Nous nous donnez rendez-vous par conséquent à l’entrée, avant de dîner. Je le retrouve sur le trottoir : il a donné déjà l’arrêt de travail fait par G**** à la secrétaire, laquelle m’a transmis une enveloppe. Je crois un instant qu’il s’agit du « congé long », mais le délai, de fait, était bien trop court — moins d’une semaine ! — pour qu’il s’agît de cela. Ce n’est qu’une copie dudit arrêt de travail et d’un avis comme quoi je ne recevrai qu’un demi-traitement en attendant la régularisation de la situation.

Nous prenons un verre dans le café où travaille Lucile. Elle me salue, tout sourire, et, comme à sa question, je réponds que je vais mieux, elle a un air vraiment réjoui, qui me fait plaisir en retour. Je m’amuse du fait que deux de mes anciens élèves — elle et Dimitri — sont devenus serveurs.

Nous mangeons ensuite dans un restaurant italien contre T. a désormais des préventions telles que nous n’y mangeons plus que rarement (il est vrai que les plats qu’il préfère ne sont pas toujours à la carte). Mes pâtes sont bonnes.

Aymeric a accusé réception de mon propre message envoyé dans la journée. Il me signale que j’ai oublié une conjonction dans mon billet du 17 février. Le compliment qu’il me fait de l’une de mes formules me fait plaisir.

 

Et j’ai oublié de t’écrire hier soir que je trouvais cette phrase tellement juste (ci-dessous)

Et de te signaler par l’occasion qu’il y manque un « que » pour qu’elle soit parfaite !

Bonne soirée

Aymeric

Pourquoi, cependant, faudrait-il, même avec les gens que l’on aime, tout soit toujours parfait ? 

 

Nous passons une bonne soirée, je crois, T. et moi. Je suis vraiment content de le voir — encore la formulation est-elle en deçà du plaisir que j’éprouve à ce moment.

 

 

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