1316 - Si bien que… ? (8)
Si bien que… ?
(Journal extime)
Work in progress
8
Mardi 1er juin 2021
Matin
Je sacrifie à une prise de sang puisque je dois revoir le lendemain le médecin qui remplace le mien afin d’établir « dès à présent » — comme le libelle le courrier que m’a adressé l’administration —, à peine l’avis officiel m’informant que mon congé est prolongé de six mois m'est-il parvenu, une demande d’une nouvelle prolongation.
Ces démarches me coûtent. J’ai l’impression d’être, en effet, traité en imposteur.
(La consœur de mon médecin traitant, que j’aurais préféré voir, me daigne pas me contacter. Je déposerais volontiers un message l’enjoignant à me répondre, tant je trouve désagréable son silence.)
Après-midi
Attente interminable à la terrasse du bar-brasserie où travaille Dimitri. Au bout de quarante-cinq minutes, nos consommations n’ont toujours pas été servies. Je suis exaspéré. Heureusement, le repas — nous avons réservé, T., Paul, Marthe et moi, pour dîner en terrasse — se déroule ensuite sans heurt, à ceci près que l’heure avancée ne nous permet pas finalement de prendre un dessert.
Nous quittons d’ailleurs les lieux vingt minutes après l’heure “légale” du couvre-feu.
Les résultats de l’analyse sanguine qui m’ont été transmis indiquent un taux de cholestérol un peu trop élevé.
Mercredi 2 juin
Précisément, le médecin que je consulte me fait l’article comme quoi il a trop peu baissé par rapport à la prise de sang précédente. Et la voilà qui, d’autorité, me double la dose en rectifiant la précédente ordonnance par une correction manuscrite — et ce, sans demander mon avis ! Je lui dis — un peu trop faiblement — que mon médecin traitant entendait, en vérité, diminuer le dosage d’un médicament au moins. Elle me délivre toutefois le certificat demandé, en me disant qu’il pourra être renouvelé en fin d’année. Elle prescrit aussi une nouvelle prise de sang dans les trois mois, tout en ajoutant un quatrième médicament pour contrecarrer les effets indésirables éventuels de sa nouvelle prescription !
Tout cela m’agace prodigieusement, sans que je l’exprime — mais ma contrariété se doit lire sur mon visage. Au moment de nous quitter, elle me dit d’ailleurs que nous ne nous verrons ultérieurement que si mon médecin traitant prolonge son arrêt de travail.
De fait, je viens de signer dans mon esprit avec elle ma fin de bail !
Après-midi
Quand je lui rapporte notre conversation, Paul ne me donne que trop mollement raison.
Vendredi 4 juin
M.-C., à ce même propos, m’appuie [ainsi fera mon père, deux jours plus tard] avec une certaine véhémence.
Elle s’en prend assez maladroitement à Paul et Marthe, qui se sont fait vacciner. Pour couper court, j’interviens en arguant la tranquillité d’esprit qui résulte de leur “décision” — et trouve en tout état de cause ses arguments péremptoires.
Je songe à part moi que toutes ces tracasseries médicales s’avèrent bien envahissantes…