1342 - Mars à Paris (11)
Mars à PARIS/ MARCH in Paris
[Journal extime, 15-22 mars 2022]
Work in progress
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21 mars 2022
Matin
Il n’est que relativement peu de monde à Jacquemart-André — beaucoup moins en tout état de cause que pour l’exposition naguère consacrée à Botticelli. Si tout ne me plaît pas uniment, l’œuvre d’Akseli Gallen-Kallela
Akseli Gallen-Kallela [Axel Gallén, dit] (1865-1931), Autoportrait au chevalet, 1885, Hule sur toile, Collection particulière
— dont j’avais croisé une toile quelques jours auparavant à la Fondation Vuitton et connaissais le tableau de la National Gallery —
Akseli Gallen-Kallela, Le Lac Keitele, 1905, huile sur toile, 53 x 66 cm, The National Gallery, Londres
s’avère, quoi que j’en aie, une assez belle découverte.
Après avoir sacrifié un temps au réalisme (comme Répine ou Edelfelt),
après s’être adonné presque toujours aux légendes et aux mythes,
voire au nationalisme propre à l’esprit du moment,
après avoir décliné de différentes manières thèmes et représentations symbolistes,
La Mort et la Fleur, 1896, gravure sur bois, Musée Gallen-Kallela, Espoo
il s’en est retourné « plein d’usage et de raison » vivre — flanqué, lui, de deux L — à Kalela au rythme des saisons (pour y vivre définitivement après 1915), acquérant à mesure sa palette propre…
Ombres bleues sur la glace, Lac de Rovesi en hiver, 1916, Huile sur toile, Collection Carl Gustaf Ehrnrooth
Les skieurs, Akseli et Jorma Gallen-Kallela, 1909, Huile sur toile, Collection particulière L'exposition finlandaise au Salon d'Automne de 1908 suscite chez Gallen-Kallela un vif questionnement. Le peintre réalise avoir été trop longtemps absent de la scène artistique parisienne et s'installe alors à Paris avec sa famille. En réponse au fauvisme, qu'il y découvre, et à l'expressionisme allemand, dont il a fréquenté les protagonistes à Berlin, il réalise cette peinture étonnante, aux couleurs vives, le représentant en train de skier avec son fils.
Mes réticences initiales devant l’affiche mainte fois croisée dans le métro — quand bien même l'y autoriserait le mysticisme du peintre — tombent devant le triptyque auquel je fais face, tant frémit, tant vibre cette peinture vue de plus près.
Ad Astra, 1907, huile sur toile, cadre avec volets en bois doré, Villa Gyllenberg, Fondation Signe et Ane Gyllenberg, Helsinki
Je vais, par ailleurs, à mon rythme, et c’est bien agréable.
Puis, parcourant une énième fois les salles consacrées à la Renaissance, je sélectionne quelques Vierges et l’Enfant
Andrea Mantegna (1431-1506), La Vierge et l'Enfant entourée de trois saints, Huile sur toile, Vers 1485
Giovanni Bellini (1433 ?-1516?) et atelier, la Vierge et l'Enfant sur un trône, Huile sur bois, Début du XVIe siècle
— non sans photographier à nouveau l’impressionnante fresque de Tiepolo dans l’escalier de l’hôtel.