1394 - Si bien que… ? (26)
Si bien que… ?
(Journal extime)
Work in progress
26
29 septembre 2021
Rendez-vous avec le médecin de M.-C., qui a accepté de me prendre comme nouveau patient. Femme enjouée, assez drôle, qui n’a pas — ainsi que le veut l’expression — la langue dans sa poche — femme sympathique pour tout dire, qui disculpe la consœur de G*** de n’avoir pas répondu à mes coups de téléphone répétés : celle-ci ne pouvait pas absorber toute la patientèle de mon ancien médecin.
Elle prolonge mon arrêt de travail (jusqu’au 3 novembre, date à laquelle je la reverrai) et renouvelle l’ordonnance que j’ai apportée (sans voir que la prescription n’est plus à jour puisque j’ai décidé très tôt de cesser de prendre des tranquillisants, tant et si bien que je ne m’apercevrai que trop tard, en rentrant chez moi, que l’on m’a délivré des médicaments inutiles à la pharmacie).
Nuit du 29 au 30
Le jeune Erwan me tire de mon sommeil, intempestivement puisqu’il est 2 heures 30 du matin.
Je change de chambre.
Las, je l’entends à nouveau à 4 heures sur le seuil de sa chambre.
Je lui adresse donc dans la journée un courrier que je déposerai devant sa porte où j’expose mon agacement, avec l’espoir qu’il entendra mes arguments, l’incitant ainsi, comme l’immeuble est plutôt sonore, à prendre ses précautions.
Je me fais cependant l’effet d’un grincheux. Mais je veux à tout prix éviter par la suite d’inutiles désagréments.
30 septembre
Terrasse en compagnie de Paul et Marthe, qui partent dans les Alpes de Haute-Provence quinze jours le lendemain. Marthe, moins dépressive, s’est prise en main, s’est occupée de louer une maison, sans que — comme à l’accoutumée — Paul ne l’assiste.
Elle a vu, par ailleurs, un spécialiste ORL qui l’a rassurée sur l’état de ses cordes vocales : ni polype, ni cancer. L’affection dont elle souffre est en grande partie psychosomatique, semble-t-il (« ouvrez-vous à la vie » lui a-t-il asséné, en lui faisant valoir qu’elle se tient voûtée, les épaules rentrée, tel un escargot qui se rencogne sur lui-même). Il a néanmoins prescrit des séances d’orthophonie et de kinésithérapie respiratoire. Protestations de l’intéressée : j’ai toujours su placer ma voix. Je m’agace à part moi de la cécité de Marthe, qui s’empêche de parler à son compagnon, s'abstient de lui faire part de tout de ce qui ne convient pas entre eux…
J’avoue être soulagé de ne les voir ni elle ni Paul durant trois semaines (puisque je serai une semaine à Paris lorsqu’eux seront rentrés). La dépression de Marthe était en quelque manière communicative, et l’impuissance à intervenir, difficile à vivre.
Trop lent déstockage des graisses malgré le régime (qui consiste à réduire au quotidien la dose d’alcool) entrepris depuis une dizaine de jours. Je n’ai perdu qu’un bien piètre tout petit kilogramme…
30 septembre - 1er octobre
Nombreux échanges avec Judith en vue de parcourir ensemble les expositions quand je serai à Paris dont elle et moi avons envie.
J’ai reçu un courrier m’informant que la commission de médecins se réunit le 8 pour statuer sur mon cas. J’imagine bien informelle pareille consultation. Et cela intervient à une date antérieure à celle que j’escomptais. Je pourrai régulariser sa situation — et, accessoirement, toucher un complément de salaire.
Aymeric, à qui j’ai proposé d’aller à l’Orangerie le dimanche, ne m’a pas encore répondu. S’il n’est pas disponible, j’irai plus tard afin d’éviter l’affluence du week-end.
2 octobre
Aymeric accuse réception de mon message. Il propose de nous voir le lundi ou le mardi de la semaine où je serai là. C’est dire implicitement qu’il a décliné mon invitation à voir ensemble l’exposition Soutine/ de Kooning de l’Orangerie.