1402 - Mais… en attendant de partir ? (3ter)
Mais… en attendant de partir ?
(Journal extime, 18 août - 24 septembre 2022)
Work in progress
3 ter
14 septembre 2022
Rendez-vous est pris avec un gastroentérologue depuis plus de sept semaines.
Celui-ci, la quarantaine, plutôt séduisant sous son masque et ce que je devine de son corps, est d’un abord assez froid. Après les questions d’usage, il m’invite à m’allonger. Palpation ventrale. Il me demande mon accord avant un toucher rectal. Revenu à son bureau, il me fournit tout un dossier à consulter et remplir, après avoir prescrit une coloscopie ainsi qu’une gastroscopie.
L’examen aura lieu le 4 octobre, au retour de Paris.
Je croise Myriam au retour de la pharmacie. Nous devisons un instant, avant ne tombe une averse. Jacques — dont elle est depuis longtemps séparée —, d’un an plus jeune que moi, travaille encore. Elle, est à la retraite. Elle touche une pension au montant dérisoire. Elle loue un minuscule studio d’une dizaine de mètres carré sous les toits ; elle y crève de chaud en été, de froid en hiver.
A un moment de la conversation, elle me demande si elle peut transmettre mon numéro de téléphone à Jacques. J’esquive, je ne sais d’ailleurs pas vraiment pourquoi (sinon, à la réflexion, que, lorsque nous croisons Jacques et moi, il n’a jamais émis pareil désir, nos conversations de bout de trottoir ne s’attardant guère).
Nous évoquons Pascal, puis J.-M. Elle le croyait décédé d’une « leucémie foudroyante ». Je me trompe dans ma rectification en parlant d’un cancer de la rate — alors que J.-M. est mort d’un cancer de la vessie.
Après l’avoir quittée, je m’en veux de cette confusion, que j’attribue à l’oubli qui intervient dès lors que les années s’en sont mêlées. Mais je m’en veux comme si c’était la mémoire même de mon ami que j’avais trahie en énonçant pareille erreur. (Et je songe par la suite que, si je ne crois pas qu’il s’écoule de jour sans que je pense à J.-M., ce n’est tout de même dorénavant pas avec ni la même acuité, ni la même fréquence qu’autrefois…)
Khadija me téléphone enfin. Peut-être réfléchit-elle encore d’ailleurs en parlant à ma proposition, mais elle tarde à dire qu’elle l’accepte finalement. Mieux : elle resterait deux jours complets, les 28 et 29, repartirait le 30 au matin.
Je lui communique bientôt par courriel une liste d’expositions que je ferais volontiers, en sa compagnie de préférence — ainsi que je le lui dis.
J’explique ensuite la situation à Judith, en lui demandant de m’informer de ses disponibilités les lundi et mardi en journée, ainsi que le vendredi dans l’après-midi.
J’aimerais connaître, par ailleurs, celles d’Aymeric afin d’organiser mon séjour au mieux.