1463 - En Italie (récidive), 5
(rediciva)
Journal extime
(11 octobre – 21 octobre 2022)
5
13 octobre 2022 [suite]
Après-midi
La Capella Brancacci est fermée le jeudi.
A Santo Spirito, où je me rends ensuite, sauf à l'extérieur dans le cloître, les photographies sont interdites.
Donnino (1460-post 1515) e Agnolo di Domenico del Mazziere (1466-1513), Santissima Trinità fra le Santa Mara Maddalena e Caterina d'Alessandria, dipinto su tavola, Basilica di Santo Spirito
Je revois le Christ de Michel-Ange dans sa bouleversante petitesse. Je me souviens avoir payé pour ce Jésus sans son linge — ce que je fais à nouveau malgré tout — et achète une carte différente de celle que je m’étais procurée lors de mon dernier passage.
Je ne me rappelle pas, en revanche, être jamais allé à Santa Felicita, alors que je logeais vraiment près…
Pontormo, la Déposition de croix (1525-1528), Florence, Santa Felicia, Capella Capponi, 312 x 192 cm
J’ai du temps encore devant moi, et, même si ce n’est pas une priorité dans mon esprit, entre dans le Palazzo Pitti. L’entrée en est vraiment chère — alors que je n’avais pas dû payer la fois précédente (c’est du moins que je crois me souvenir — je verrai à plusieurs occasions ajoutée, après indication d’une gratuité accordée aux enseignants, cette mention manuscrite : « italiani », et, de fait, sauf à Pise la veille l’après-midi dans les deux musées où je suis allé, hormis de rares églises, je paierai toutes mes entrées, à un tarif qui me laissera conclure à une sérieuse inflation des prix d’admission, tant pour les musées que les églises, depuis mes derniers voyages en Italie…).
Dans les salles que je parcours, c’est un entassement sur les murs de trois niveaux de chefs d’œuvre : je ne me rappelais pas un si médiocre accrochage, et il me faut sans cesse composer avec les lumières, lesquelles éclaboussent les toiles. Comme il n’y a pas de cartels pour accompagner le visiteur, je photographie — en les agrandissant — les cartouches sommaires inscrits à même les cadres à défaut…
L’un d’eux me signale ironiquement l’absence d’une toile de Ribera.
J’achète, en sortant du niveau consacré à la peinture ancienne, une reproduction d’un Jean-Baptiste adolescent à peine sorti de l’enfance — je songe à celui issu de l’atelier de Raphaël que j’ai vu le matin même, plus enfant encore —, dont j’avais hasardé le cliché quelque vingt minutes plus tôt. (Je trouverai par hasard ultérieurement sur la toile cette reproduction du Portrait du Cardinal Bentivoglio par Van Dyck, que l’on comparera à la médiocrité de ma propre capture, dans les conditions que j’ai dites…)
Je visite ensuite la Galerie moderne — dont je me rappelais qu’elle ne présentait qu’un faible intérêt, mais m’abîme quelques moments tout de même devant une demi-douzaine de tableaux, selon divers intérêts (esthétique ou historique).
Enrico Fanfani (Attivo a Firenze dal 1847 al 1861), 27 Aprile 1859 [le Matin du 27 avril 1854], Olio su tela, Firenze, Palazzo Pitti, Galleria d'Arte Moderna, 108 x 92 cm
On ferme les volets, ce qui modifie l’éclairage. C’est pourquoi je reviens au premier niveau, en m’essayant à de nouvelles rapines photographiques — sans franc succès toutefois, les éclairages demeurant décidément calamiteux…
Raffaello Sanzio [Raphaël] (Urbino 1483 - Roma/Rome 1520), Ritratto di Leone X con i cardinali Luigi de' Rossi e Giulio de' Medici Portrait of Leo X with Cardinals Luigi de' Rossi and Giulio de' Medici, 1518, Olio su tavola
(à suivre)